Contrainte 07 - Le Bizutage

BÊTA PUBLIQUE

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- Pourquoi parles-tu d'elle à l'imparfait?

- C'est simple : après la semaine d'intégration, on a su qu'elle avait fait une dépression et elle n'est plus revenue. Désolée de te dire ça, mon amie, mais tu n'as pas le choix. Si tu veux effectuer tes études dans notre belle et prestigieuse école, il faut que tu subisses le bizutage de Gabriel jusqu'au bout. Obéis en tous points, crois-moi c'est mieux pour toi. Courage, il te reste aujourd'hui, une demi-journée donc, puis vendredi. Après, ils te laisseront tranquille.

J'ai bien eu du mal à suivre le cours tant l'angoisse m'étreignait. Midi approchait dangereusement.

A 12h pile, j'ai pris la file du restaurant universitaire, je ne voulais pas être en retard pour ne pas indisposer les bizuteurs. Il y avait déjà du monde car le resto était sous-dimensionné et les étudiants venaient plutôt à la même heure. J'ai passé la porte étroite sans encombre et suis entrée dans la grande salle, le long de la banque de service. Je n'ai pas vu Gabriel. Il n'était peut-être pas encore arrivé ou mieux, il ne viendrait peut-être pas. Mon espoir fut interrompu par un appel téléphonique.

- Salut Françoise, je serai un peu en retard, excuse-moi, déclara Gabriel.

- Ce n'est rien... majesté, répondis-je en me cachant la bouche pour que les voisins n'entendent pas.

- Prends-toi un plateau et réserve-nous une table de quatre. Au milieu. J'aime bien être au milieu. A tout à l'heure.

J'ai obéis donc et trouvai une table au centre, sur laquelle je déposai mon plateau pour signifier sa réservation. Je m'étais servie une simple assiette de riz cantonais et un yaourt nature. Pas vraiment faim! Je pris place. Pouvais-je manger ou devais-je l'attendre? La réponse arriva par un bref appel téléphonique :

- J'ai oublié de te dire... Attends-nous pour manger. Ne garde pas ton imper, tu vas avoir trop chaud.

Je n'ai même pas eu le temps de répondre car il avait raccroché. J'ai retiré mon imperméable en restant assise sur la chaise, sans trop regarder les gens autour. Les tables commençaient à se remplir dans un brouhaha de paroles et de rires. Derrière moi, j'ai entendu un type dire : « c'est la bizute de Gabriel, t'as vu sa robe... » Et la réponse : « Ben ouais, quelle enflure ce mec mais il faut reconnaître qu'il a bon goût... On ne va pas partir tout de suite, on attend un peu... ». Je commençais à comprendre que le retard de Gabriel n'était pas fortuit. Il voulait m'humilier en me laissant seule à la table. Un troisième coup de téléphone confirma mes craintes :

- Dis-moi, bizute, tu es bien debout, les mains sur la tête, rassure-moi?

- Eh... et bien... je ne savais pas... s'il te plaît, je le ferai quand tu seras là... Majesté.

- Pas question, tout de suite!

Encore une fois, je n'ai même pas eu le temps d'implorer sa pitié. Alors, je me souviens m'être levée, le regard dans le vague de mes larmes, m'être placée devant le petit côté de la table, avoir monté mes mains jusque sur la tête. Le fracas joyeux a baissé de niveau pour devenir un bourdonnement de ruche.

Bien sûr, j'avais déjà lu des histoires de bizutage, vu des vidéos de jeux avec des fruits et autres boissons rebutantes, des processions déguisées. Mais toujours, les bizutés étaient en groupes, en séances dédiées, en fêtes joyeuses dans les rues. Moi, dans cette école d'ingénieurs, j'étais seule, anachronique au milieu d'une grande salle de restaurant dans une tenue osée, rose fuchsia transparente! Nul n'a pu imaginer ma honte!

Comme pour en ajouter, j'ai encore entendu les commentaires des deux garçons de la table voisine : « Je savais bien qu'il fallait attendre, quel morceau... On voit tout au travers de sa robe... T'as vu, elle a des bas... Moi, je vois surtout ses grosses mamelles... et son gros cul... »

Gabriel et Dimitri sont arrivés après je ne sais combien de temps. Le brouhaha avait repris son niveau habituel. De temps en temps, une personne passait à côté de moi pour me dire : « Courage, on est avec toi ».

Ils ont pris place sans même un mot pour moi et ont mangé tranquillement tout en discutant de leurs études. Dimitri a pris mon assiette, l'a déposée sur une chaise.

- Mange, a-t-il ordonné.

- Avec les mains sur la tête, a renchéri Gabriel.

Je n'ai pas osé contester, sauf du regard. Résignée, je me suis mise à genoux et j'ai commencé à manger mon riz, comme un animal. Ma courte robe ne cachait plus rien de mes charmes à ceux qui passaient derrière moi. A mi-assiette, j'ai arrêté et je me suis redressée, sans me mettre debout. Gabriel à pris la direction de la suite du bizutage :

- Tu as fini bizute?... Tu peux te relever. Essuie ta bouche. Qu'est ce que tu manges salement! Baisse les bras. Viens à mes côtés.

Lorsque je fus en position, sa main a glissé sur mes fesses, sous la robe. Ce jour-là, je n'ai pas fui son contact. Il a poursuivi :

- Je te présente Dimitri. Je lui ai donné tous pouvoirs de bizuteur sur toi. Comme cela, tu seras doublement protégée. Donc, tu lui obéis comme à moi-même.

Je venais de recevoir un nouveau coup de marteau sur la tête. La main baladeuse remontait la robe lentement mais sûrement. Il caressait mon entrejambe, sans que j'en ressente quelque plaisir. Centimètres par centimètres, il tirait la culotte vers le bas.

Heureusement, ils se levèrent assez vite, ma culotte bloquée à mi-fesses :

- On se retrouve ce soir après tes cours, sous les arcades à côté de la sortie, sauf si on se croise avant dans les couloirs. Va ranger nos plateaux.

Hébétée, je me suis rajustée et j'ai reporté leurs plateaux. A mon retour, ils avaient disparu, mon imper aussi.

Ce jour là, j'avais un TD de 14 à 16. J'ai dû emprunter les couloirs sans la protection de l'imperméable. Tous me regardaient avec une insistance, tantôt moqueuse, tantôt compatissante, tantôt emplie de désirs. Un garçon me suivit longuement.

Quand je suis entrée dans la salle de cours, le professeur a ouvert grand les yeux et a déclaré :

- Je vois que monsieur Gabriel ne s'est pas calmé! Entrez, mademoiselle, nous le connaissons.

Ce soutien m'a réconfortée mais j'étais furieuse que nul ne fît cesser cette pratique ignominieuse, d'un autre temps.

A l'intercours de 16h, je suis allée prendre un café avec deux copines et un copain David. Nous avions trouvé un autre distributeur que celui de la cafétéria devenu trop dangereux pour moi. Le seul inconvénient était qu'il me fallait encore prendre les couloirs et même passer dans la cour. Mais j'avais besoin de respirer, de prendre l'oxygène comme une bouffée de liberté. J'ai retrouvé le sourire avec mon café et une barre chocolatée qui a comblé la faim. Il faut dire que j'avais peu mangé! Mes amis ne m'ont pas posé de questions, essayant de faire comme si tout était naturel.

D'ailleurs, tout était presque parfait jusqu'à ce que Dimitri fasse son arrivée avec un grand sourire. Notre copain me dit plus tard qu'il m'avait vue pâlir en deux secondes.

- Tiens donc, un paquet de bizuts! Qu'est-ce que vous foutez ici? Une conspiration?

Nul n'a répondu, le fixant avec anxiété compte-tenu de sa renommée.

- Et bien, bizute Françoise, t'oublierais pas les formules de politesse?

- Pardon... majesté... bonjour majesté!

- Ouais, c'est tardif, punition! Baisse-moi ta culotte sous les fesses tout de suite.

Une copine osa s'opposer :

- Mais, laissez-la tranquille, c'est honteux ce que vous lui faites. Le bizutage est interdit par la loi. Vous n'avez pas le droit de lui demander tout ça.

- Mais qui donc es-tu, toi bizute, pour oser me faire des reproches, demanda-t-il en la fusillant du regard. Quel est ton nom? Qui est ton bizuteur référent?

- Je suis Amandine, dit-elle doucement, tête basse, en regrettant déjà son emportement. Mon bizuteur est... Alice, la grande rousse de 2ième année.

- Je la connais bien. Veux-tu que je lui demande de m'occuper de toi? Ca m'étonnerait qu'elle refuse... Vous les trois bizuts, mettez-vous à genoux, ça vous apprendra la politesse. Et toi, Françoise, ça vient cette culotte?

Debout devant lui, j'ai passé les mains sous mon vêtement léger pour tirer sur ma culotte noire. Je l'ai seulement descendue sous les fesses comme ordonné.

- Dis-donc, t'as une belle chatte bien poilue! C'est sympa, j'aime bien. Ca change de toutes les gonzesses rasées. Dommage de cacher ça. Faut que les autres en profitent. Garde ta culotte sous tes fesses aujourd'hui.

Pour la première fois de ma vie, j'allais rester, bouger, marcher avec une culotte baissée, sans savoir alors que cette horrible tenue me reviendrait quelques années plus tard et bien souvent.

Il est parti. Nous nous sommes regardés, ahuris, abasourdis. Amandine était épouvantée par la menace de Dimitri, l'autre copine se félicitait de n'avoir pas bronché, David avait une érection qui déformait son pantalon. Cette vision augmenta mes turpitudes car je savais qu'il ne serait pas le seul.

Nous sommes repartis en cours. Les deux dernières heures ont été un calvaire. Avec ma robe transparente, tout le monde voyait que j'avais la culotte baissée et voyait mes poils pubiens abondants. Je suis brune et je ne m'épile pas.

A 18h30, comme j'en avais ordre, je me suis rendue au nouveau lieu de supplice avec David, le seul qui ait osé m'accompagner. Il me collait dans le dos pour cacher au mieux mes fesses, tandis que par devant, je plaçais mon sac de cours. Mes copines avaient refusé de venir m'entourer sur les côtés. Je les comprenais, c'était bien trop risqué d'attirer l'attention de Gabriel ou Dimitri. Quant à David, je le soupçonnais de rechercher une nouvelle érection.

La cour centrale de cette partie de l'établissement était un grand carré avec des salles de classe en guise de côtés. Un long préau avec des arcades courait le long des salles. Un grand porche en chêne travaillé donnait vers l'extérieur.

Avec mon protecteur, nous avons longé ce couloir pour arriver près du porche. Il ne pouvait être question de traverser la cours dans ma tenue. Gabriel y était déjà.

- Quel est donc ce petit bizut de merde qui est avec toi? A genoux, tous les deux, l'un en face de l'autre!

- Je vous l'ai amenée, déclara David à ma grande surprise, elle ne voulait pas venir.

J'ai protesté, furieuse envers ce faux-ami. Gabriel nous a fait taire et poser les mains sur la tête. A genoux, face à face, nous présentions nos profils à la cour. Tout d'abord, je l'ai vu mettre un bâillon-boule dans la bouche de David. Il ne devait pas s'y attendre, tenta de résister, reçut une claque qui le calma. Je pense que la boule noire qui déformait sa bouche m'était au départ destinée. Ensuite, il lui a ordonné de baisser pantalon et slip. J'ai vu alors une petite queue pendre mollement entre les jambes. Si David avait bandé à mes hontes, il savait maintenant ce que l'on pouvait ressentir lors de telles humiliations publiques. Gabriel est venu derrière moi et a coupé la cordelette qui retenait le haut de ma robe. Mes seins compressés dans ce vêtement trop petit se sont étalés au dehors de manière très indécente et la queue devant mes yeux prit une érection immédiate. Quelques spectateurs ont applaudi ; Gabriel les a salués comme s'il venait de présenter des animaux de cirque. Un petit groupe a eu le courage de contester mais sans insister.

Il s'est alors passé quelque chose d'étonnant à mes yeux. La queue tendue devant moi a eu quelques soubresauts et des jets de sperme ont été éjectés sans même que David n'ôtât ses mains de la tête. Il a eu droit à des moqueries alors que moi j'ai eu droit à cette bave sur ma poitrine.

Gabriel déclara :

- Tu vois bien bizute Françoise que je t'ai protégée des agressions des autres. Bien sûr, tu montres tes gros nichons à tout le monde mais au moins, personne ne te touche. Ce petit vicieux devant toi n'aurait pas hésité à te défoncer! Qu'est ce qu'on dit bizute?

- Mer... merci majesté.

- Bien, tu vas pouvoir rentrer chez toi, ma bizute beau cul. On se retrouve demain pour la dernière journée de baptême. Comme je suis occupé demain matin, je vais te faire protéger. Tu n'es vraiment pas à l'abri de bizuteurs cochons ou de connards comme ton copain. Regarde-le, voilà qu'il bande encore!

J'étais furieuse. Il jouissait de son pouvoir. J'ai dû l'implorer pour qu'il me rende mon imperméable qui avait disparu à la cantine.

- Ouais, je te le rends mais en contrepartie, tu me donnes ta robe!

Alors, devant une dizaine de spectateurs, avant de pouvoir me couvrir de mon imperméable, j'ai dû me montrer entièrement nue, à l'exception de ma culotte baissée, de mes bas, de mes souliers.

- Tant que j'y pense, poursuivit-il, demain tu ne prends pas d'imper. Inutile, il va faire beau.

Ce qui a été terriblement stressant fut le retour à mon appartement, dans le métro, nue sous mon imper. J'avais l'impression que tout le monde le savait, le voyait. Par fierté, j'avais refusé à David de me raccompagner. Le seul point positif de cette fin de journée était que le lendemain je n'aurai plus à porter cette robe tellement honteuse.

CINQUIÈME JOUR (vendredi)

J'ai passé une très mauvaise nuit faite de cauchemars et d'insomnies.

Je ne voulais pas porter un pull qui laisserait un accès trop aisé à mes seins, d'autant plus que, comme je m'y étais engagée, je ne portai pas de soutien-gorge. C'est pourquoi j'ai pris la décision de porter une robe large en tons pastels qui descendait jusqu'aux genoux avec les mêmes bas noirs que la veille. J'ai mis une culotte blanche.

Je suis arrivée au porche majestueux de l'établissement sans apercevoir Gabriel. Quelque peu rassurée, j'ai retrouvé mes deux copines d'infortune, plutôt de mon infortune. L'une m'a souhaité « bon courage pour cette dernière journée d'intégration. » La porte a été ouverte et nous sommes entrés en suivant la file.

A l'intérieur, trois étudiants se tenaient derrière une longue table et distribuait une enveloppe à chaque élève de première année :

- Bizutes et bizuts, n'oubliez pas votre lettre, criaient-ils aux entrants... Toi, quel est ton nom?... Tiens, voici ton gage.

Le mot gage déclencha un long frisson de crainte, comme ceux que l'on ressent lors des films d'horreur un peu avant que l'événement fâcheux ne se passe. Mes copines ont ouvert immédiatement leur enveloppe, visiblement inquiètes. La première y a lu l'obligation de devoir suivre le cours en amphi en prenant son pouce dans la bouche pendant toute la durée du cours. Cela nous a fait rire et a détendu l'atmosphère. La seconde, Amandine, a découvert qu'elle devait trouver son bizuteur Alice et lui présenter ses hommages à genoux, quelque soit l'endroit où elle la trouverait. A l'évidence, ces gages étaient sympathiques et cela m'a rassurée.

J'ai ouvert mon enveloppe.

Bizute Françoise,

Voici le gage que je t'ai donné. Il est difficile mais je sais que tu vas gagner.

J'ai un vieil ami à qui je veux absolument te présenter : Ralf le rouquin.

Tu dois donc le trouver et te mettre à ses ordres.

Voici les règles du gage :

- tu ne peux interroger que des garçons

- à chaque erreur, tu dois déposer un de tes vêtements sur place, à l'exception de tes souliers et de tes bas (je ne voudrais pas que tu sois nue)

Si par malchance, tu n'as pas trouvé Ralf à 12h, c'est lui ainsi que Dimitri qui te donneront chacun un gage.

Dernier point : Dimitri va te surveiller.

Bonne chance ma bizute, fais honneur à ton seigneur.

Amandine m'a interpellée :

- Ca ne va pas, Françoise? Tu es toute pâle. Tu ne vas pas faire un malaise? Veux-tu un sucre, un bonbon?

Je lui ai tendu mon gage, elle en est restée bouche bée en jurant :

- Oh merde, ma pauvre. Quelle ordure ce Gabriel! En plus il est cynique.

J'ai fait un rapide calcul. D'un côté, les roux représentent entre un et cinq pourcents de la population. Avec un peu de chance, il ne devait pas y en avoir beaucoup dans l'établissement, peut-être même un seul : Ralf le rouquin. D'un autre côté, je n'avais que deux vêtements à perdre : ma culotte et ma robe. Je ne pouvais donc interpeller qu'une seule personne pour pouvoir conserver mon vêtement couvrant. Je compris pourquoi, la veille, Gabriel m'avait interdit de prendre un imper. « J'aurais dû mettre un pull, ça m'aurait fait un vêtement en plus », ai-je pensé aussi mais il était trop tard.

- Je n'ai pas de temps à perdre, ai-je dit à mes copines, il faut que je file. Si vous voyez un rouquin trainer dans les couloirs ou les salles de cours, vous m'appelez. Je compte sur vous.

De-ci de-là, les premières années se dispersaient dans l'établissement tandis que les plus anciens entraient en cours. J'ai commencé ma recherche par les salles qui jouxtaient la partie gauche du portail. Par chance, il me suffisait de me porter sur la pointe des pieds pour être à hauteur des fenêtres et voir les élèves.

Après l'inspection de trois salles, aucune tête rousse sauf celle d'une fille, se fit voir. J'ai commencé à inspecter le couloir suivant quand j'ai aperçu un garçon avec les cheveux bien roux. On aurait dit un rescapé de mai 68, cheveux pas très nets, vêtements pas très nets. Il était en TD avec une vingtaine d'autres étudiants. Je ne pouvais pas entrer, interrompre le professeur et interroger le garçon. Il me fallait attendre la fin du cours. Mais à dix heures ce matin-là, ils ne sont pas sortis comme je l'espérais. La leçon devait donc durer deux heures. Je ne pourrai savoir s'il était Ralf qu'à onze heures, soit une heure avant l'échéance.

J'ai décidé de poursuivre ma recherche pour revenir à cette salle à l'heure de la sortie. Je n'ai trouvé aucun rouquin chemin faisant. Cela m'apaisa car comme je l'escomptais, il ne devait pas y avoir beaucoup de têtes de cette couleur. Ma copine m'a alors téléphoné :

- Ma chérie, j'ai croisé un rouquin il y a deux minutes. Il prenait un café au même distributeur qu'hier, tu te souviens, celui où... où... tu as baissé ta culotte. Dépêche-toi, il doit encore y être.

Cette évocation m'a tordu l'estomac. Je l'ai remerciée et me suis pressée d'y aller. Il était seul. Je me suis approchée sous ses regards interrogatifs.

- Excuse-moi de te déranger mais est-ce que tu es Ralf? Je cherche Ralf, un copain de Gabriel, un gars de troisième année. Il est roux comme toi.

- Je ne suis pas ton homme, ma belle! Ce n'est pas moi et c'est dommage. Pour ta gouverne, sache que je ne suis pas roux, c'est une teinture. Ce n'est pas que j'aime ça mais on a parié entre potes. Le gagnant a récupéré cinquante euros, les perdants ont dû se teindre tous les poils en roux, même ceux du zob. Tu veux voir?

- Non, non merci mais... combien êtes-vous de perdants?

- Cinq ma belle. Cinq.

J'étais encore assommée. Mes hypothèses statistiques volaient en éclats. Le machiavélique Gabriel avait diablement calculé son gage, gage auquel Il me fallait alors m'astreindre : "à chaque erreur, tu dois déposer un de tes vêtements sur place..."

Devant les yeux sidérés du faux roux, j'ai passé mes mains sous ma large robe, baissé ma culotte et l'ai laissée sur place, à terre. Puis avant même qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, je me suis sauvée en courant.

Je suis revenue devant la fenêtre du TD. Il était 10h55. J'espérais qu'ils allaient sortir et en même temps, je le craignais. Un peu plus loin, accoudé à la rambarde du porche, j'ai aperçu Dimitri. Il m'a souri et m'a fait le signe du coup-de-chapeau. Je me suis retrouvée comme dans un film lorsque le bandit menace la victime par sa simple présence. Je ne savais plus que faire. Rester et risquer de devoir ôter ma robe ; partir et trouver un autre rouquin hors la vue de Dimitri ; tout abandonner et renoncer à mes études.

Je n'ai pas eu le temps de poursuivre ma réflexion. La porte s'est ouverte et ils sont sortis à la queue leu leu. Quand est arrivé le soixante-huitard attardé, le cœur battant, je me suis approchée. Il était vraiment roux, ses tâches de rousseur en témoignaient. J'ai prié pour qu'il fût bien mon Ralf. Je n'osais même pas imaginer l'inverse.