Coup d'Envoi Ch. 03

BÊTA PUBLIQUE

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En l'occurrence, les toilettes ne contenaient pas de douches.

L'eau coulait sur le carrelage uniforme et gris du vestiaire, clapotant sous la pomme de douche fixe et la silhouette svelte d'une jeune femme. Cette dernière défaisait tranquillement son chignon tout en appréciant le confort apporté par le ruissellement de l'eau chaude sur son corps relâché. Dès les premières secondes passées sous le jet, Eris appréciait ce moment de détente où elle pouvait se débarrasser de la sueur et sentir le parfum sucré de son gel douche. Ses mains parcouraient des surfaces plus ou moins sensibles, générant des sensations diverses en fonction des zones caressées. Si elles avaient pu exprimer leur mécontentement, les bras et les jambes ne se seraient pas gênés avec le seul et unique aller-retour savonneux qui leur était octroyé. Malheureusement pour eux, lesdits membres ne pouvaient qu'observer, désormais, la partie qui les unissait se faire pouponner.

Il n'y en avait que pour le tronc, encore une fois. Les paumes massaient les muscles abdominaux en formant de petits cercles, coulissaient le long des hanches sculptées et s'attardaient en d'autres endroits qui ne manquaient pas de stimuler son propriétaire. Les phalanges, elles, apportaient une subtilité aux déplacements, les transformant en caresses, en pressions ou en pincements selon les envies. L'odeur d'agrumes qui flottait dans le petit rectangle intime du vestiaire magnifiait l'instant.

C'était agréable, mais il manquait quelqu'un pour que ce soit encore plus agréable.

— Mona?

Pas de réponse.

Dissimulée derrière la cloison qui séparait les douches du reste du vestiaire, Eris se pencha de sorte que seule sa tête ne soit visible dans l'ouverture. Elle retrouva sa petite amie au même endroit qu'elle l'avait laissé quelques minutes plus tôt, assise sur un banc et presque entièrement dévêtue. Son portable, posé sur le bois, chuchotait un air qu'Eris ne pouvait reconnaître tant le volume était bas. Mona regardait droit devant elle, la tête légèrement baissée, la mine triste. Il était évident que quelque chose la tourmentait encore, qu'elle devait retourner au combat face à cet ennemi qui l'emprisonnait et l'empêchait de triompher pour de bon.

Eris s'approcha à pas feutrés et vint s'accroupir devant la jeune femme pour essayer d'attraper son regard. Elle y parvint sans grandes difficultés et lui prit gentiment les mains.

— Tu viens?

La concernée garda le silence, tétanisée. Elle n'avait gardé sur elle que son boxer dont le rôle devenait de plus en plus compliqué à gérer au fur et à mesure qu'un certain membre gonflait. Eris en était consciente, mais fit l'effort de ne pas baisser les yeux pour ne pas la troubler davantage.

— J-J'arrive... donne-moi juste quelques secondes.

Voilà Mona, c'est ça que je veux voir! Bats-toi pour toi, bas-toi pour nous! Fais-lui sa fête à ce fumier qui t'empêche de vivre normalement! Eris lui offrit un nouveau sourire encourageant et retourna sous l'eau chaude avec la tentation de jeter un coup d'œil dans son dos pour voir si elle était observée.

Quelques instants plus tard, une deuxième pomme de douche crachait des gouttes d'eau.

Les deux occupantes étaient tournées vers leur propre mur et appuyaient régulièrement sur le bouton d'activation de leur douche pour assurer le fonctionnement continu de l'installation. L'impact des gouttelettes sur les carreaux résonnait dans la pièce, couvrant entièrement la piste musicale qui sortait des haut-parleurs à quelques mètres de là. L'eau atteignit sa température de consigne rapidement puis de la vapeur se forma, s'éleva et tourbillonna sous le plafond.

Soudain, Eris sentit une présence à ses côtés. Cette prise de conscience coïncida, à une seconde près, avec l'extinction de la pompe d'alimentation d'eau : le silence qui s'ensuivit était uniquement troublé par la lente succion du siphon et le faible bourdonnement de la ventilation mécanique contrôlée. Mona se tenait à un mètre d'elle et rougissait fortement. Ses bras longeaient son corps musclé et brillant, similaire sous de nombreux aspects à celui d'Eris et proche de la silhouette qu'elle souhaitait obtenir. Les deux sportives savaient qu'elles n'avaient pas de formes, en haut comme en bas du corps, mais les années d'exercices physiques avaient payé en termes de performances athlétiques et sur le plan esthétique. Aucune des deux n'était trop maigre ou ne présentait un physique de body-builder avec des muscles surdéveloppés et méticuleusement taillés : elles vivaient dans un corps qu'elles considéraient comme sain et suivaient des règles basiques pour avoir une meilleure hygiène de vie.

Lorsqu'elles s'enlacèrent et s'embrassèrent cet après-midi-là, les deux jeunes femmes firent abstraction de leurs tracas. Elles ressentirent à nouveau l'intensité du feu qui sommeillait en elles, le désir ardent, écrasant, étouffant de toucher, caresser, envelopper un être unique à leurs yeux. Eris voulait s'abandonner dans l'étreinte de sa compagne, la couvrir de tendresse et d'affection, lui faire comprendre qu'elle l'aimait et qu'elle la désirait plus que tout. Mona lui répondait de la plus belle des manières en brisant les chaînes qui la retenaient, en laissant ses sentiments exploser, en serrant la personne dont elle rêvait jour et nuit et qui lui apportait un bonheur infini. Les quatre mains exploraient des reliefs encore méconnus, s'attardant sur les joues, le cou, les seins et les hanches comme s'il était question de cartographier avec précision une terre sacrée. Les doigts glissaient sur la peau en déclenchant des vagues de frissons et de plaisir sublimées par l'échange tactile et aveugle de pensées difficilement énonçables. Il arrivait parfois que les paupières se soulèvent et observent la beauté de ce moment intense, la splendeur de sa moitié tout aussi en transe, avant que le rideau ne se renferme sur un sourire sincère.

Oui, tout cela était bien réel. Ces dernières minutes ouvraient un nouveau champ des possibilités pour Eris et Mona, qui débordaient à présent de gestes sensuels.

Dans un élan d'enthousiasme, les doigts d'Eris se placèrent avec prudence sous l'organe masculin de Mona. À l'exception des deux complices, personne d'autre n'entendit le gémissement étouffé qui s'ensuivit. Les regards se donnèrent rendez-vous à cet instant T, et le message plaintif qui se lisait dans les pupilles ne donnaient lieu à aucune mésinterprétation : il s'agissait non seulement d'un consentement, mais aussi d'une demande de soulagement, d'un appel à la délivrance.

D'un côté comme de l'autre, il y avait un besoin et une envie.

Avec assurance, Eris caressa le corps spongieux dans toute sa longueur, appliquant par la même occasion une légère pression stimulante. Plus haut, les langues dansaient ensemble pour la deuxième fois en l'espace d'une semaine, et il était évident que la chorégraphie n'était pas encore tout à fait au point. Mais cela importait peu, voire pas du tout. Dans leur dévouement, Eris et Mona abandonnaient de plus en plus le contrôle des gestes et des émotions au profit d'une expérience pure et un poil plus bestiale. Les cordes vocales s'accordèrent, les gémissements se multiplièrent. Lorsque les lèvres se séparaient, des murmures s'en échappaient.

Souvent des prénoms. Principalement des prénoms.

Mona s'aventurait dans un second état exaltant. Elle avait perdu la notion du temps et sentait une terrible chaleur l'envahir. Le bien-être était irréel, ses limites sans cesse renouvelées. Son bonheur semblait l'éloigner petit à petit du monde qui l'entourait, comme si son esprit se concentrait uniquement sur la satisfaction d'un appétit qui mobilisait énormément de ressources. Elle subissait plus qu'elle n'agissait, à la merci d'une Eris passionnée, enflammée. Son cœur tambourinait comme jamais, sa respiration lourde s'accentuait. Au niveau de son bas-ventre, la main d'Eris continuait de faire des merveilles, de guider la jeune femme vers des contrées insoupçonnables. L'organe se contractait, pulsait avec une force qu'elle n'aurait jamais imaginé possible. Au moment où une langue, puis des lèvres, vinrent se poser sur son téton droit, une nouvelle vague de chaleur la submergea et elle ne put contenir un son plaintif.

Son comportement évolua.

Instinctivement, son bassin entreprit de faire des mouvements vers l'avant et vers l'arrière. Mona se rapprocha encore un peu plus d'Eris et la serra affectueusement. Le gland et une grande partie de l'organe coulissaient entre les deux ventres lisses pour le plus grand plaisir des jeunes femmes qui en oublièrent leur discrétion initiale. Celle aux cheveux courts et aux yeux verts observa sa compagne gémir au contact de ses lèvres inférieures, gonflées et humides. Avec une expertise toute relative, elle utilisa l'extrémité de ses doigts pour effleurer et toucher le sexe de sa partenaire.

Une fois la mélodie trouvée, le tempo fut augmenté.

Il augmenta et l'orchestre tout entier joua avec plus d'intensité.

Les instruments à cordes et les cuivres résonnaient dans l'air, tandis que les percussions faisaient vibrer les murs.

C'était une belle symphonie. Une très belle symphonie.

Jusqu'au bouquet final et son feu d'artifices.

* * *

Mona et Eris, épuisées, tremblaient de tout leur corps. Non contentes d'avoir disputé une poignée de rencontres footballistiques depuis l'aube, elles étaient restées debout tout au long de l'échange intime, parfois en équilibre sur une jambe tandis que l'autre venait s'accrocher du mieux qu'elle pouvait aux mollets de la partenaire, et éprouvaient désormais la sensation qu'un support, qu'il s'agisse d'une chaise, d'un banc ou d'une vulgaire souche, serait le bienvenu.

Mais avant cela, il fallait que l'une des deux sportives ait la volonté de mettre un terme à l'étreinte qui les unifiait. Autrement dit, c'était « mission possible » dans l'immédiat. Elles étaient tellement... perdues dans le feu de la passion, accrochées au cou de leur moitié comme si leur vie en dépendait, addictes à la tendresse des lèvres opposées, collées et serrées l'une contre l'autre avec la folle envie de fusionner... qu'un simple détachement était impensable, n'était clairement pas à l'ordre du jour. Aussi, Mona et Eris continuèrent de s'embrasser avec avidité, déclarant leur flamme avec des yeux pétillants et le sourire jusqu'aux oreilles, à deux doigts de craquer sous le poids phénoménal du bonheur partagé.

Le bouton d'activation de la douche attendait son heure, patiemment. Il savait que, tôt ou tard, la pomme de douche cracherait de nouveau des litres d'eau pour nettoyer le corps des occupantes du vestiaire, pour remplacer les fluides du plaisir par des produits d'hygiène dont le parfum évoque le zeste et la pulpe d'agrumes bien connus, pour conclure cette journée et cet instant hors du temps. Mais avant cela, Eris avait quelque chose à dire.

— Mona...

C'était une évidence.

— ... sache que lorsque tu seras prête...

Mais c'est ainsi que s'écrivent les histoires.

— ... lorsque nous serons prêtes...

Un pas après l'autre, une étape après l'autre.

— ... je souhaite que mon rêve se réalise...

Avec la volonté de bien faire.

— ... et que nous...

Avec respect et réciprocité.

— ... que tu...

Lentement et passionnément.

— ...

Au sommet du Nirvana.

— ... en moi.

Même s'il n'y avait pas de verbe, Mona ne pouvait qu'acquiescer.

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Notes de l'auteur : Merci d'avoir pris la peine de lire jusqu'au bout! J'ai longtemps hésité avant de me lancer dans l'écriture de cette troisième et dernière (!) partie, tout simplement parce que... c'était ma première expérience « érotico-littéraire », et qu'il était difficile de choisir le chemin qui me paraissait le plus approprié. En racontant l'histoire des adorables Eris et Mona, je me suis senti obligé de ne pas utiliser de mots obscènes/vulgaires et, vous l'avez sans doute remarqué, cela a fortement influencé la narration des évènements : ce type de relations saines et « réconfortantes » me tient particulièrement à cœur, les prochains récits seront très probablement dans la même veine (à l'exception près qu'on ajoutera une petite dose de fantasy et des scènes de lit, oui).

N'hésitez pas à mettre une note à cette histoire et a laissé un commentaire si vous en ressentez le besoin. Pour faire partie d'une grande majorité de lecteurs, je sais qu'il est facile de sauter d'une histoire à une autre sans prendre le temps d'adresser un message à l'auteur. Pourtant, sachez que la moindre critique constructive est la bienvenue, et que c'est en adressant les erreurs/défauts d'un texte que l'on prend conscience des points à améliorer.

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  • COMMENTAIRES
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4 Commentaires
istisistisil y a plus de 4 ansAuteur
Merci pour ce retour, OlivX :)

Content d'apprendre que l'histoire vous a plu, même si vous êtes triste qu'elle soit si vite terminée. Je vais voir ce que je peux faire pour la suivante !

AnonymousAnonymeil y a plus de 4 ans
Superbement écrit

J'ai été triste de découvrir dans la note de l'auteur que c'était le dernier épisode de cette histoire.

Merci pour le plaisir que vous m'avez donné à la lecture de cette belle histoire

OlivX

istisistisil y a plus de 4 ansAuteur
Merci pour ce retour :)

Je ne m'étais pas vraiment posé la question auparavant, mais je crois que j'aime beaucoup l'implicite. Ça me permet de suggérer des choses qui ne s'accordent pas avec le reste de l'histoire, tout en laissant le lecteur imaginer la teneur des détails.

Après... oui, je suis conscient que cette histoire n'est presque pas érotique (c'est à se demander pourquoi elle a sa place sur ce site, non ?). Disons que c'était un essai, un exercice pour savoir si j'étais capable d'aller au bout. La prochaine contiendra d'autres scènes sensuelles et les personnages auront un rapport légèrement différent avec la sexualité, mais on restera dans le même style d'écriture.

AnonymousAnonymeil y a plus de 4 ans
Different mais tellement rafraichissant

j ai vraiment aime cette façon de raconter tout en étant clair mais sans trop de détails . Une nouvelle histoire bien fignolée et avec un peu plus de de scènes sensuelles a souhait serait très bien

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