La « Lancenoir » 01

Informations sur Récit
Un quiproquo entraîne Léa à se taper une grosse queue noire.
6.2k mots
4.54
33.3k
5

Partie 1 de la série de 5 pièces

Actualisé 06/08/2023
Créé 09/14/2016
Partagez cette Récit

Taille de Police

Taille de Police par Défaut

Espacement des Polices

Espacement des Polices par Défaut

Face de Police

Face de Police par Défaut

Thème de Lecture

Thème par Défaut (Blanc)
Tu dois Connectez-Vous ou Inscrivez-Vous pour enregistrer votre personnalisation dans votre profil Literotica.
BÊTA PUBLIQUE

Remarque : Vous pouvez modifier la taille de la police, la police et activer le mode sombre en cliquant sur l'onglet de l'icône "A" dans la boîte d'informations sur l'histoire.

Vous pouvez temporairement revenir à une expérience Classic Literotica® pendant nos tests bêta publics en cours. Veuillez envisager de laisser des commentaires sur les problèmes que vous rencontrez ou de suggérer des améliorations.

Cliquez ici

Chapitre 1 : Un couple étonnant.

Si Léa devait revenir à la cause première de ses maux, elle dirait que tout était de la faute de sa prof de philo. Son cours était tellement chiant qu'il était impossible de ne pas penser à autre chose. Et ne croyez pas que Léa était cancre ou peu disposé à l'élévation intellectuelle ; non, c'était une tête. Il faut dire que les pensées de Léa se détournaient facilement des « Tristes Tropiques » de son cours pour voler vers son coup de foudre du moment, Amédée. Un beau garçon d'une élégance remarquable.

Et l'élégance, c'était rare au lycée. Alors qu'un garçon fasse attention à ce genre de chose, cela démontrait de la maturité. Il refusait de porter un blue-jean standardisé et préférait mettre de beaux pantalons... et de grandes marques, ce qui ne gâchait rien. Et puis, il était beau. À part peut-être pour ses oreilles un peu grandes, mais nul n'est parfait... Quant à Léa, son opinion sur elle-même était qu'elle était plutôt canon : blonde, grande et bien fuselée. Peut-être devrait-elle perdre un peu de gras aux fesses, mais elle avait entendu dire que les garçons aimaient bien les fesses un peu rondes. Il lui tardait qu'Amédée lui touche son derrière. Peut-être même qu'elle lui laisserait la toucher un peu plus bas... En tout cas, c'était sûr, ils feraient un couple magnifique!

Elle avait décidé que ce serait pour aujourd'hui. Elle devrait lui faire savoir qu'elle pensait sérieusement à lui, et en terme non ambigu. Elle lui écrivit un mot pendant la prof pérorait sur Lévi-Strauss. Il semblait à Léa complètement stupide d'enseigner ce genre de programme ; l'ethnologie n'avait vraiment plus aucun intérêt à notre époque, on pouvait tout savoir de n'importe quelle peuplade par internet. Pourquoi fallait-il qu'elle avale de pareilles inepties, vraiment... Elle retourna à son mot qu'elle finit par :

« Retrouve-moi derrière l'escalier au bout du couloir, j'ai une surprise pour toi.

Léa. »

Elle plia le papier, et... à ce moment la prof se retourna. Elle écrivit donc le nom du destinataire « pour Amédée » gauchement en regardant la prof, comme si elle suivait le cours. Elle avait peut-être mal écrit, mais c'était le dernier de ses soucis. Elle était tellement excitée de le retrouver tout à l'heure, quand elle mettrait sa langue dans la bouche du beau blond, et que celui-ci poserait ses mains sur... sur ses seins peut-être? Et dire qu'au lieu de se faire tendrement peloter, elle devait écouter une prof qui n'avait jamais rien raconté d'intéressant de sa vie.

Quand son abrutie de prof regarda ailleurs, Léa fit passer son mot derrière elle. Mais quand elle se retourna, sa prof la regardait, pas dupe de son manège. Heureusement la prof ne demanda pas à lire le mot, mais elle surveilla Léa le reste du cours. Elle en fût frustrée, ne pouvant voir la réaction d'Amédée, ni même savoir s'il l'avait bien reçu. Mais elle restait assez confiante... Son chéri serait au rendez-vous lorsqu'elle arriverait derrière l'escalier du couloir.

Et à la pause elle s'y précipita. L'escalier était désert, elle déboutonna deux des boutons de son chemisier. Son décolleté sage devenait nettement plus plongeant. Elle avait aussi mis sa jolie, mais courte, jupe rose qui descendait à mi-genou. Elle avait hésité, trouvant cela bien osé, mais elle ne voulait courir aucun risque de rejet. Et de la manière dont elle était habillée, quand elle demanderait s'il voulait bien sortir avec elle, il ne pouvait que dire oui! Et après elle lui demanderait un baiser pour sceller leur accord. Ce serait romantique... et excitant. Mais elle se rongeait tout de même les ongles en pensant à la façon dont elle devait présenter les choses ; devait-elle lui exprimer ses sentiments tout de go? Ou d'abord lui demander ce qu'il pensait d'elle? Elle était en pleine réflexion quand... il arriva d'un coup.

Enfin, elle le crut un instant... mais non, ce n'était pas lui. La personne qui était arrivée était même l'opposé total de son futur amant de rêvé. Elle attendit, lançant des coups d'œil furieux à l'intrus. Mais soit il ne comprenait pas les signes, soit il se plaisait à l'ennuyer, en tout il ne semblait pas vouloir partir.

— Qu'est que tu fais ici? demanda Léa au gêneur.

— Moi?

— Écoute, j'attends quelqu'un... alors, tu peux circuler un peu plus loin s'il te plaît?

Elle se surprenait de la rudesse dont elle faisait preuve. Surtout vis-à-vis de l'intrus qui d'ordinaire, l'impressionnait. Mais l'amour écrase parfois la bienséance.

— Mais, c'est moi que t'attends.

— Raconte pas n'importe quoi!

Et comme elle ne voyait pas d'intérêt à cacher l'identité de la personne à laquelle elle voulait déclarer sa flamme, elle précisa :

— J'ai écrit un mot à Amédée.

— Ce n'est pas vraiment ce qui est écrit ici, dit l'autre.

Et il lui tendit le bout de papier sur lequel elle avait écrit son message. Elle regarda et dut reconnaître que le nom d'Amédée était difficilement reconnaissable, on lisait plutôt Amadoe... Et elle comprit immédiatement la confusion qui en avait découlé. Elle maudit sa prof de philo qui lui avait fait rater le nom du destinataire. Il allait falloir qu'elle s'explique, c'était gênant :

— Ah, je suis désolé, mais... tu n'aurais pas dû recevoir ce message. En fait, j'avais écrit Amédée... et les autres ont dû lire Amadou, et du coup c'est toi qui l'as reçu.

— Ah... et bien c'est pas grave, dit-il serein.

— Non, bien sûr.

— Alors pourquoi tu voulais le voir?

— Tu veux vraiment savoir? Enfin, c'est pas comme si je comptais en faire un secret, je voulais lui demander de sortir avec moi.

— C'est cool. Tu fais une bonne affaire, tu n'as qu'à demander à sortir avec moi.

Léa eut un moment de surprise à cette idée grotesque, mais choisie de prendre sa proposition à la blague.

— Ah ah! Bien tenté, mais non... je vais attendre de le voir.

— Et pourquoi?

— Bah, il est beau gosse.

— Ça tombe bien, moi aussi.

C'est vrai qu'il était pas mal. Enfin, si elle faisait abstraction que c'était un... mais bon, même sans ça, elle n'était vraiment pas intéressée par lui.

— Oui, enfin, lui, il s'habille avec classe.

— Il a du fric surtout. C'est ça qui t'intéresse alors... sortir avec un mec plein de thunes?

— Pas du tout!

Là, elle mentait un peu. Bien sûr elle ne pensait pas à l'argent en portant un dévolu sur un garçon, mais... Il ne lui serait pas venu à l'esprit de sortir avec un gars qui soit trop en dessous de ses standards. Pour sa défense il y avait pas que ça. Amédée avait une tenue et une certaine classe et pas Amadou. Mais ce dernier était pourtant critique de son concurrent.

— Et puis, il n'est pas spécialement beau ; avec ses oreilles, il ressemble à un âne.

— Mais non!

— Quoi, tu trouves ses oreilles normales?

— Elles sont un peu grandes, c'est vrai, mais...

— Donc je suis plus beau que lui, non? Ou alors, trouve-moi un défaut...

— Euh... Là, comme ça, je sais pas trop ;

— Par contre je peux te dire ce que j'ai, que n'a pas Amédée. Des muscles. Je suis taillée dans du roc, Amédée l'est dans du beurre.

— Oh! il n'est pas gros quand même!

— Touche-moi ça.

Amadou prit la main de Léa, et la posa sur son ventre.

— Pas un gramme de graisse. Des tablettes de chocolat. Ça, c'est ce qu'on appelle un bonhomme.

Léa pensa que ce n'était pas que ses tablettes qui étaient en chocolat. Mais comme sa main restait sur le ventre, elle fût quelque peu impressionnée de sa musculation. Elle s'enhardit même à appuyer sur le ventre, tout semblait parfaitement dur comme un granite.

— Alors? Ne suis-je pas un meilleur parti que l'autre? D'autant que le fric ne t'intéresse pas, t'as dit.

— Dis comme ça, non, mais lui, c'est un...

— Un quoi?

— Non rien.

— Tu voudrais pas dire que tu ne veux pas sortir avec moi parce que je suis noir par hasard?

— Pas du tout!

— C'est ça... t'es pas raciste, mais tu traînes pas avec les noirs quoi...

— c'est faux!

Léa était ulcérée, elle n'avait jamais pensé ça. Ou ça ne l'avait qu'effleurée. C'est juste qu'elle avait préféré sortir qu'avec des blancs jusqu'à présent. Elle n'avait jamais pensé qu'un noir pouvait être son petit ami, du coup ce n'était pas de la discrimination, mais juste une habitude. Elle sentit qu'elle devait clarifier ses propos :

— Je n'ai aucun souci à sortir avec un noir... c'est juste que l'occasion ne s'est jamais présentée.

— Et bien, maintenant elle se présente! Parfait. On sort ensemble! C'est réglé!

— Mais... j'ai pas dit ça.

— Tu as bien dit que tu voulais traîner avec des noirs? Que tu attendais une occasion... ou tu pensais à un autre noir que moi.

— ben non, je pensais pas à un autre noir... je...

— Et tu as aussi dit que tu me trouvais mieux foutu qu'Amédée aux grandes oreilles.

— Je...

Amadou passa alors sa main sur ses hanches, la serrant contre lui. Léa en fut surprise, mais ne le repoussa pas. Si elle le faisait, il pourrait penser que c'était du racisme. Non, elle devait gentiment lui faire comprendre que si elle refusait de sortir avec lui, ce n'était pas qu'il était moins riche que d'autres garçons ou à cause de sa couleur de peau. Mais que... Et elle se troublait ne trouvant pas de bonne raison.

Comme Amadou s'avisait que Léa ne protestait à son étreinte, il quitta le coin escalier pour se retrouver dans le couloir avant que Léa ne trouve une raison de l'écarter. Et, la tenant toujours contre lui, il s'avança vers la salle de classe. Léa vit alors qu'une vingtaine d'élèves passait la pause dans le couloir, et qu'ils pouvaient voir Amadou la tenir comme si elle était vraiment sa petite amie.

— Lâche-moi, s'il te plaît. Les autres vont se faire de fausses idées.

— Comme quoi? Que tu ne veux pas être touchée par un noir?

— Non... Que...

Gênée qu'il la tienne comme ça, et à court d'arguments. Elle remua, cherchant à se dégager sans être trop agressive. Mais la prise d'Amadou était solide, et elle donnait surtout l'impression de gigoter comme si elle était excitée. C'est donc toujours serrer l'un à l'autre qu'Amadou la présenta à ses potes de classe qui attendaient dans le couloir :

— Yo, c'est officiel, Léa sort avec moi.

— Sérieux? Belle gonzesse que t'as là, mon frère.

Léa rougit. Si les potes d'Amadour la dévisageaient avec envie, l'autre partie de la classe la regardait avec réprobation. Il faut dire qu'en dehors de ses amis, Amadou n'avait pas une réputation brillante. Il faisait des tours en moto pétaradante autour du lycée, portait soit un jean taille basse qui avait tendance à laisser voir son slip soit un jogging moulant, laissant deviner son sexe. Il était la vulgarité incarnée. Quand Léa parlait garçons avec ses amies, elles ne le calculaient même pas.

— Elle a l'air bien chaude, dit l'un d'eux en voulant toucher au décolleté de Léa.

Amadou lui tapa immédiatement sur les doigts.

— Touche pas à ma gonzesse. C'est chasse gardée tant je l'ai pas encore fait monter sur mon pic.

Ses potes s'éclaffèrent pendant que Léa rougit jusqu'aux oreilles. Elle se rendait compte que d'avoir détaché quelques boutons de son chemisier en attendant Amédée pouvait donner une mauvaise impression, et elle se reboutonna immédiatement.

Quant aux camarades d'Amadou, ils lui faisaient des high-fives. C'était leur chef, et sa parole était d'évangile. Il était déjà bien plus brillant qu'eux scolairement — il n'avait même pas redoublé — et était bien plus charismatique. En fait Léa reconnaissait Amadou facilement, mais ne pouvait pas en dire autant de ses potes ; elle savait qu'ils s'appelaient Ibrahim, Karim, Moussafa, Souleymane, Mamadou et Mbia, mais elle aurait bien incapable de se souvenir du visage qui allait avec le nom. Ils étaient toujours au fond de la classe, bruyant et souvent extrêmement ordurier. Pas vraiment le genre de personne qui l'intéressait. Et puis, même si elle aurait refusé de le reconnaître, elle avait un peu de mal à différencier le visage des noirs.

— Il faut immortaliser ce moment, décréta Amadou en sortant son téléphone, mettez-vous à côté de moi. » Et tenant toujours Léa d'une main il se prit en selfie avec sa copine et ses potes.

On ne pouvait imaginer couple plus dissemblable:

Amadou était vêtu d'un t-shirt avec un logo des Rolling-Stones et d'un jogging rouge vif. Il avait le crâne rasé, et tournait la tête vers Léa en sortant une langue maousse prête à l'embrasser, imitant le logo de son t-shirt.

Ses amis derrière lui et sur les côtés étaient habillés de manière encore plus décontractée. Et la plupart faisaient des signes obscènes. Deux faisait des doigts d'honneur vers le cul de Léa, un autre enfonçait son index dans un cercle fait de son autre main. D'autres se prenant pour Michael Jackson se tenaient l'entrejambe.

Léa à l'opposée, était habillée en lycéenne modèle. Son chemisier était en tissu fin, mais pas assez pour entrevoir son soutien-gorge. Sa chevelure longue, mais soignée, lui descendait jusqu'aux épaules. Sa jupe mi-longue claire et aux motifs sophistiqués laissait voir ses jambes fines.

Si on lui avait demandé ce qui la différenciait des autres dans ce groupe, Léa aurait répondu que sa timidité tranchait avec la gaîté des autres. C'était vrai, les membres du groupe se montraient joyeux, quoique dépravés tandis qu'elle avait les yeux baissés et les joues rouges. Mais ce qu'elle pensait vraiment est qu'avec sa chevelure blonde et sa peau blanche elle avait l'air d'une proie à la merci de prédateurs bestiaux.

Elle regarda la photo consternée, ouvrant la bouche en un « oh » d'effroi, Amadou en profita pour enfoncer sa langue dans cette bouche ouverte aux quatre vents. Prise par surprise, Léa en écarquilla les yeux comme une biche prise dans les feux d'une voiture. Se reprenant de sa paralysie, elle chercha à agiter sa langue pour éviter celle d'Amadou fourrée dans sa bouche. Mais cette dernière était bien trop agile et épaisse pour lui laisser un endroit ou se cacher.

Où qu'elle se réfugie, la langue d'Amadou la pourchassait, engloutissait la petite langue de Léa. Elle sentait la chaleur montée dans son corps à mesure qu'elle se sentait envahie, leurs langues remuèrent ainsi une minute sans qu'elle ne cherche plus à se dégager. En fait elle ne s'aperçut qu'Amadou ne la serrait plus qu'au moment où il lui posa la main sur ses fesses et commença à lui peloter le derrière. Elle allait chasser cette main baladeuse, mais c'est Amadou qui prit l'initiative de la séparation, et avant que Léa ne marque sa désapprobation, il se recula.

« Ah! Une bouche bien fraîche. J'adore ça! »

Léa profita de ce moment pour se réfugier dans la salle de cours. Elle était un peu affolée, il allait falloir qu'elle règle ce malentendu au plus vite. Elle ne pouvait quand même laisser ce... ce rustre se reprit-elle, la tripoter comme du gigot. Et puis, elle devait expliquer à ses amies que ce n'était pas sa faute si Amadou pensait qu'elle était sa petite amie. Et ça allait être compliqué. Elle avait vu Ludivine, sa voisine de classe et plus proche amie dans le couloir au moment où Amadou l'avait embrassé. Il fallait qu'elle lui explique les circonstances.

Mais sa copine ne rentra que quand la prof était déjà dans la salle de classe. Et, à peine Léa avait-elle prononcé : « Ludivine, je ne sais pas ce que tu penses que tu as vu, mais... » celle-ci répondit sèchement : « Attends, j'écoute le cours ».

Pendant toute l'heure qui passa, Ludivine ne lui donna pas une chance de s'expliquer. Léa ennuyée, ne pouvait écouter le cours sans que ses pensées ne dérivent sur la façon dont elle pourrait se justifier auprès de sa meilleure amie. Elle réfléchissait aussi à la manière dont elle allait expliquer à Amadou qu'ils ne pouvaient pas rester ensemble... et si possible sans le vexer. S'il le prenait mal, Dieu sait ce qu'il pourrait raconter sur son compte. Et puis une autre pensée tournait dans sa tête ; le baisé qu'Amadou lui avait donné. Cette énorme langue qui lui avait rempli la bouche, la façon dont sa propre langue s'était trouvée démunie, la salive sucrée qu'elle avait goûtée... elle sentait alors la chaleur montée en elle, et pensait vite à autre chose.

Au bout d'une heure, le cours de philo finissait, la prof leur demandant de réfléchir sur une citation de Lévi-Strauss : « La tolérance n'est pas une position contemplative. C'est une attitude dynamique, qui consiste à prévoir, à comprendre et à promouvoir ceux qui veulent être tolérants. »

Ludivine sortit immédiatement de la salle, ne faisant aucun cas des explications embarrassées de Léa. Cette dernière ferma alors rapidement son sac, et se précipita à sa suite. Mais à peine était-elle sortie, qu'Amadou la saisit par les épaules.

« Alors ma douce, on est pressé de me retrouver.

— Euh... Je voulais voir Ludivine, lui dire que...

— Oublie cette godiche. Qu'est que tu veux faire maintenant?

— Faire? Écoute, j'ai réfléchis pendant le cours... et tu vois... je pense qu'il faudrait revoir notre attitude tu comprends... Heu... On s'est mal compris et... »

Mais alors qu'elle s'expliquait, elle remarqua que son vis-à-vis se grattait le cul et ne semblait faire nulle attention à ce qu'elle disait. Elle en fut décontenancée, elle ne se souvenait pas que quiconque ait montré autant de vulgarité et de désinvolture à ses paroles. Elle fut encore plus choquée quand il lui dit :

« C'est super chouette tout ça, on va dehors tranquille, tu seras mieux pour me dire tes trucs de gonzesse. »

Et il l'entraîna, une main lui enlaçant l'épaule. Léa se rendit compte qu'Amadou n'avait pas écouté un mot de ce qu'elle lui avait dit, et qu'il allait être difficile de lui faire entendre raison. D'ailleurs pendant qu'ils descendaient l'escalier menant à la cour, il fit part de sa vision de leur couple :

« C'est chouette qu'on soit ensemble. Tu vois, les gens me trouvent un peu agressif des fois, ou vulgaire. Mais c'est faux, je suis sensible, tu sais... Enfin, je suis quand même viril! Oui... sensible, mais viril. Ne me fais pas dire ce que j'ai pas dit ; avec moi les nanas n'ont pas à se plaindre, tu vas vite t'en rendre compte. Ça, l'autre lopette d'Amédée évidemment, il peut pas en dire autant. Je suis pas sûr s'il est pédé ou puceau, et je sais même pas ce qui est le pire... Mais heureusement que je t'ai choppé avant. Tu t'imagines avec lui? Beurk! En tout cas les gonzesses, je suis capable de les écouter aussi, tu vois. Elle raconte leurs conneries, et moi je supporte ça. Stoïque. No problème... même si ça dure plusieurs minutes! Je suis trop patient en fait... Mais je vais te dire un secret, pendant qu'elles parlent, je pense à la manière dont je fais les défoncer. Tiens, là, quand tu racontais je sais plus quoi, je te voyais avec ma queue bien profond dans ta gorge. Hé! Le prends pas mal! T'étais sexy avec tes lèvres autour de ma bite... Tout ça pour dire, que je suis un peu ce qui se fait de mieux comme mec, patient, de l'imagination et puis évidemment, ce qu'il faut pour que ça ne reste pas de l'imagination... »

Il continua à se "vanter" ainsi jusqu'à ce qu'ils arrivent dehors, Léa que le discours macho à la con d'Amadou avait mise sur les nerfs fut alors assez directe :

« Écoute, je vais être franche. On peut pas être ensemble. Je t'kiffe pas. Tu piges? »

— Trop drôle! T'es comique toi quand tu le veux. J'aime ça, les meufs qui ont de l'humour. On va super bien s'entendre.

— Mais je suis sérieuse! »

Brusquement la face souriante d'Amadou commença à changer, son ton se fit plus rude et son visage plus menaçant.

« Attends, t'es en train de me dire que tu t'es foutu de ma gueule?

— Non. C'est pas...

— Tu crois que je vais dire à mes potes, que la petite bourge m'a jeté au bout de dix minutes? Parce que tu sais ce qu'ils se mettraient à penser? Que je suis une baltringue. Que j'assure pas.

— Je suis désolé s'ils pensent que...

— Et c'est pas possible ça, tu vois... J'ai ma réputation... Alors si tu veux casser avec moi, il faut que ce soit moi qui décide que j'en ai assez de toi.

12