Ombres & Complot - Chapitre 10

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Alis reprit conscience sur le sol de la chambre...
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Partie 10 de la série de 12 pièces

Actualisé 06/07/2023
Créé 11/25/2015
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Alis reprit conscience sur le sol de la chambre, nue, son côté la lançant atrocement. A en juger par les tâches sur le sol, elle avait perdue beaucoup de sang, et sa plaie saignait toujours. Sa tête lui tournait et elle avait l'impression de ne plus vraiment être là, flottant dans du coton. C'était comme si, face à toutes les horreurs qu'elle venait de vivre, et ce rêve, si c'en était un, doux et sécurisant qui n'avait fait que la replonger un peu plus bas, son corps avait tout simplement mis ses émotions en veille, la poussant à une seule chose ; survivre.

Elle se traîna tant bien que mal jusqu'à la salle de bain, se concentrant sur la porte entrouverte, ne prêtant pas attention au corps horriblement mutilé étendu sur le lit. Elle ne pensait plus à rien d'autre qu'à rejoindre la salle de bain. Au pied du meuble qui encadrait le lavabo, elle tâtonna, longuement, jusqu'à trouver la lanière du sac où était rangé la plupart de ses affaires. Elle l'attira vers elle et le fit tomber sur le sol. Elle respirait doucement et agissait lentement, économisant le peu de force et de vie qui lui restait. L'horreur, la tristesse, la douleur, ses doutes, ses joies, ses peines, il n'y avait plus rien de tout ça à ce moment donné. Alis se focalisait, de façon presque mécanique, sur l'exploration du sac, au vide ne venant que s'ajouter cette envie fatale et terriblement séduisante de fermer les yeux quelques instants et de s'étendre sur le sol.

Elle étala devant elle du désinfectant, une pince à épiler, des petits ciseaux, du fil et une aiguille et tout ce qui lui restait de gaze, de bandages et de pansements. Ses yeux tiquèrent lorsqu'elle aperçut le briquet et elle examina plus attentivement sa blessure. Au milieu des chairs où du sang coagulé avait commencé à ralentir la fuite de son précieux liquide vital, elle aperçut une plaie plus profonde qui continuait de saigner. Elle fut prise de vertige à nouveau et sa vue se brouilla. Elle ferma les yeux quelques instants, et se força à respirer plus calmement, avant de s'emparer de la pince à épiler. Elle prit une des culottes en coton encore neuve dans le sac et l'enroula méthodiquement autour des deux petites tiges métalliques, maintenant la pince fermée, puis la saisit par la partie couverte de tissu en regardant une dernière fois le manche.

Elle ramassa ensuite le briquet, presque machinalement, et commença à chauffer le manche de la pince à épiler, attendant patiemment que celui ci commence à rougir. Elle reposa ensuite le briquet et s'empara d'un nouveau morceau de tissu qu'elle glissa entre ses dents, mordant dedans avant d'écarter les pans de la blessure de sa main libre. Ses yeux se révulsèrent et elle trembla tandis qu'elle appuyait le fer chauffé à blanc sur l'origine de ses saignements. Elle attendit des secondes qui lui semblèrent une éternité puis jeta la pince à épiler plus loin, recrachant son bâillon et laissant échapper une longue gémissement de douleur, se pliant en deux.

Elle se ressaisit rapidement, consciente que si elle s'arrêtait elle ne pourrait plus reprendre, et elle versa un peu de désinfectant sur la plaie, serrant les dents, avant d'y tremper l'aiguille.

Elle recousit la plaie de son mieux, ce qui n'était pas formidable compte tenu de son état et de ses mains tremblantes, mais au moins ça ne semblait plus saigner. Elle se fit un bandage de fortune, appliquant des compresses sur la blessure qu'elle maintint en place par des bandes serrées fortement autour de sa taille. Elle enfila un pantalon de jogging ample et un débardeur qui ne serrait pas trop, ce qui se révéla une expérience presque plus dure que de se recoudre à vif. Elle se força à boire un peu d'eau, puis refermant la porte du pied, elle s'étendit sur le sol, blottissant sa tête contre son sac et se laissa enfin aller au sommeil tant désiré.

Des grincements et raclements étranges la sortir de son sommeil. Elle tendit l'oreille, retenant sa respiration. Elle se redressa brusquement, alerte. Les grincements provenaient de l'escalier et ce bruit... Ça n'était définitivement pas le Shérif. Elle était encore affaiblie, mais sa plaie ne saignait plus et elle retrouvait ses esprits. Mais elle était encore loin de pouvoir taper un sprint pour quitter la maison. Elle ouvrit aussi lentement que possible les portes du meuble de salle de bain et s'y glissa péniblement. Réussir à tenir dans le meuble avec l'évacuation du robinet qui en occupait déjà une partie releva de l'exploit, mais elle parvint à refermer le meuble sur elle. La position était inconfortable et la faisait souffrir, mais son corps se tétanisa et elle retint sa respiration en entendant la porte de la chambre s'ouvrir. Les raclements se rapprochaient inlassablement. Elle entendit des bruits étranges qu'elle ne parvint pas à identifier tandis que les ressorts du lit grinçaient, puis il y eut quelques longues minutes de silence.

Elle ferma les yeux et serra les poings, elle n'avait jamais été très croyante mais tout d'un coup elle comprenait mieux le besoin qu'avaient certains de prier. Elle se sentait impuissante, attendant patiemment que son destin se décide. La porte de la salle de bain s'ouvrit brutalement et elle ne put s'empêcher de trembler, fermant les yeux, tout son corps se crispant. De là où elle était elle ne voyait rien, mais elle pouvait entendre une cacophonie de grattements et de raclements sur le sol. Une odeur nauséabonde lui parvint aux narines, un mélange de viande pourrie depuis des semaines, et de poisson avarié. Elle n'osait plus respirer et ses poumons commençait à la brûler. Son cœur fit un bond dans sa poitrine quand elle entendit des bruits de tissu froissé et des objets qui tombaient à terre.

A nouveau de longues minutes de silence, puis les raclements finirent par s'éloigner, bientôt suivis par les grincements du canapé.

Alis resta un long moment dans le meuble, tremblotante. Samara l'avait laissé pour morte et n'avait bien entendu pas pris la peine de refermer derrière elle en partant. Elle préférait ne pas songer à ce qui lui serait arrivée si elle ne s'était pas réveillée à temps ou si elle était restée inconsciente dans la chambre.

Lorsque enfin elle quitta la salle de bain, et qu'elle posa son regard sur le lit, la nausée l'emporta et elle vomit le peu que son estomac contenait sur le sol. Des restes d'os, de viande et de boyaux couvraient le lit. Il ne restait plus grand chose de Ranos.

Toujours faible mais mue par l'énergie du désespoir, elle se rafraîchit rapidement au robinet, et remplit son sac du strict minimum, surtout de quoi panser ses plaies, boire et manger et quelques rares vêtements encore en état. Ses baskets ayant sombré au fond de nul ne sait quel fleuve, elle cassa les talons de ses escarpins, ce qui acheva de lui briser le cœur, et elle en fit des ballerines de fortune.

Elle se força à boire et à manger pour reconstituer un peu ses forces, et laissa un mot à l'attention du Shérif sur la table basse du salon, lui indiquant qu'elle se rendait au commissariat en espérant l'y croiser, que la maison n'était plus sure. Elle trouva un vieux parapluie en fouillant la commode du salon et décida de l'emporter avec elle. Vu son état, un appui ne serait pas du luxe et ça pourrait toujours servir d'arme improvisée en dernier recours.

La jeune femme laissa la porte dans l'état où elle l'avait trouvé en descendant dans le salon, à savoir grande ouverte, et, sur ses gardes elle sortit prudemment. Elle s'arrêta quelques instants pour contempler la demeure après s'être assuré qu'il n'y avait rien ni personne et réalisa pour la première fois que tout les espoirs qu'elle avait bâti sur la revente de cette maison étaient dés le début voués à l'échec.

Elle prit la route du centre ville, évitant soigneusement les grandes allées qui n'offraient pas la moindre cachette. { Là maintenant je crois que même la compagnie du Shérif me ferait du bien... } songea t'elle, avant que son esprit ne s'égare et lui rappelle ce que le ramasseur lui avait fait. { Ou pas... }

Le trajet lui sembla interminable. Ses sens étaient en alerte, ses nerfs en pelotes. Elle en venait presque à avoir des hallucinations et à imaginer quelque créature qui passait dans le coin de son champ de vision. Elle s'arrêta un certain nombre de fois, pour se cacher, s'assurer qu'elle n'était pas suivie, et elle en profitait pour souffler un peu, ses blessures ne la ménageant pas.

Elle aperçut quelques silhouettes, arrivant enfin sur le centre ville, mais celles ci n'eurent pas l'air de lui prêter grande attention. Elle força l'allure autant que son état le lui permettait, atteignant la porte du commissariat.

{ Fermée... }

Alis appuya son front contre la porte en métal, fermant les yeux quelques secondes, découragée.

{ Et merde...} Elle se redressa en soupirant et scruta les alentours, s'assurant qu'il n'y avait pas de menace immédiate. Une des silhouettes un peu plus loin s'était arrêtée et semblait l'observer. Elle grimaça et s'éloigna de la porte, se dirigeant vers le coin du bâtiment, quittant par la même le champ de vision du potentiel indésirable. Un sourire vint éclairer son visage quand elle aperçut la fenêtre qui donnait sur le commissariat. La fenêtre n'était pas très large, mais suffisamment pour qu'elle puisse s'y glisser.

La fenêtre était à l'image de la ville ; délabrée et d'une autre époque. Armée de sa pince à épiler qu'elle dut tordre à plusieurs reprises, il ne lui fallut pas longtemps pour en venir à bout. Un vieux truc que lui avait appris un de ses mentors lorsqu'elle avait commencé sa carrière d'avocate. Se faufiler par la fenêtre fut beaucoup plus dur compte tenu de son état et lui arracha plusieurs gémissements de douleur. Elle referma prudemment la fenêtre, attentive au moindre bruit suspect.

La pièce était exiguë et relativement sombre, jouissant pour seul éclairage de la lumière offerte par la fenêtre mal exposée. Ça devait être une espèce de petite remise, des cartons traînaient de ça et de là ainsi que tout un tas de bric-à-brac ; rien qui ne puisse lui être utile.

La pièce donnait sur un couloir qui aboutissait au grand espace où se trouvait les bureaux et les cellules. En face, une porte donnait sur une pièce encore plus sombre remplie de dossiers et de paperasse. Alis ne s'y attarda pas et se dirigea vers les bureaux qu'elle entreprit de fouiller.

{ Un trousseau de clés... Pas de traces d'un récent passage... Pas d'armes... Pas de moyen de communication... Génial... }

Elle s'installa dans le fauteuil du Shérif, lasse. Sa blessure la faisait souffrir, et le peu de trajet qu'elle avait parcourue l'avait épuisée. Elle se força à manger un peu, pensive. Son estomac se noua alors qu'elle envisageait ses options. Quitter la ville dans son état était impensable. Sa maison n'était plus sure. L'horloge continuait de tourner pour Joe, et si elle savait où il était elle ne pourrait pas faire grand chose pour l'aider. Samara était dans la nature après avoir fait quelque chose qu'elle ne comprenait pas mais qu'elle pressentait comme terrible, d'autant qu'elle avait le livre désormais. Le Shérif représentait pratiquement son seul espoir.

{ Et si il ne revenait pas... }

Elle s'enfonça un peu plus dans le fauteuil et s'efforça de chasser ces idées de son esprit. Elles furent vite remplacer par le souvenir des bruits de mastication de la créature qui avait bien failli l'avoir chez elle.

Se relevant difficilement, elle essaya le trousseau de clé sur les portes de cellules, qui répondirent par un cliquetis satisfaisant.

Elle glissa ses affaires dans la cellule la plus éloignée de l'entrée et s'enferma à l'intérieur, gardant les clés sur elle. Si une de ces choses venait jusque là et que les barreaux en fer forgé ne suffisaient pas à l'arrêter, alors pas grand chose n'y parviendrait. Sur cette pensée presque réconfortante, elle s'allongea sur une des couchettes et ne tarda pas à se rendormir.

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