SAP&cie 04

Informations sur Récit
Malversation, voyeurisme et trahison.
15k mots
3.4
5k
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Récit n'a pas de balises

Partie 4 de la série de 5 pièces

Actualisé 06/08/2023
Créé 04/10/2017
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Version2 27/11/2017 Corrections, améliorations. Ajouts de détails.

Version1 10/05/2017

Dans cette partie, il s'agira, dans un premier temps, d'introduire la situation de Marylène, la jeune comptable au physique de mannequin brésilien, au dire du sous-directeur. Nous évoquerons sa tragique histoire familiale, son voisin/proprio Charles, ses expériences avec sa sculpturale amie Tabby une véritable beauté des îles et surtout sa découverte concernant le SAP. Nous évoquerons ainsi la directrice et sa blondasse de fille Marionprête à tout pour plaire à sa mère. Toutes les deux impliquées dans l'affaire.

Puis, nous irons dans le bureau du PDG américain Jack Shepard entouré de ses trois filles à l'étage du dessus. Ce dernier victime d'une trahison et dont les perspectives de vengeance s'annoncent hardcores.

Cette partie pose les bases des futures évènements en prenant toujours soin de développer les personnages présents et la situation dans laquelle ils se trouvent.

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La découverte de MARYLENE 9h30

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Pendant ce temps, à quelques mètres de Lucie, dans une pièce attenante, la jeune Marylène, nouvelle comptable de l'association depuis deux semaines, fraîchement sortie de l'école, n'en croyait pas ses yeux. Elle était sidérée devant l'écran de son ordinateur et n'osait pas croire à ce qu'elle venait de découvrir à propos de l'association où travaillait également toute la famille Kihdja. Elle avait l'angoissant sentiment que toutes les récentes améliorations dans sa vie pouvaient s'écrouler comme un château de cartes si elle ne prenait pas les bonnes décisions.

Ce matin, comme tous les matins de la semaine depuis la prise de ses fonctions au SAP, elle était arrivée en avance, toujours à la même heure, 8h55. Comme tous ces matins, le réveil sonna à 7h, elle sauta du lit et courut dans son dressing pour allumer son ordinateur portable afin de Skyper avec son amie Tabatha. Pendant son allumage, elle s'admira dans le miroir vêtue de la nuisette sexy en dentelle transparente rouge à petites bretelles et du string serré que lui avait demandé de porter son amie la veille pour dormir. Tabby a raison, j'pourrais être mannequin en lingerie! se dit-elle en matant ses seins nues visibles à travers le vêtement coquin et en même temps son petit cul rendue encore plus bandant par le string, le tout grâce au jeu de miroir dont la lentille de la webcam pouvait aussi capturer les moindres détails.

Comme tous les matins depuis deux semaines, sa meilleure amie Tabby et elle, s'était levée à la même heure, la première pour aller à son stage de dernière année de maîtrise, l'autre pour aller bosser au SAP comme comptable.

Comme tous les matins, elles avaient décidé ensemble de la tenue identique qu'elles allaient porter toutes les deux et des objets à tester. La magnifique Tabby avait partagé avec la sublime Marylène sa nouvelle garde-robe de démonstration d'ambassadrice d'un magasin de vêtements, déguisements, lingeries et d'objets coquins dont on lui avait donné la charge, également depuis deux semaines. Il y avait de la lingerie fine et provocante, des tenues de séduction et des déguisements pour jeux d'adultes. Tabby avait trouvé ce job d'animatrice pour financer la dernière partie de ses études et en faisait profiter sa meilleure amie. Tabby animait des réunions coquines chez des jeunes femmes ou mères de familles quelques soirs et week-end dans le mois, c'était la deuxième fois hier soir, toujours dans une ambiance détendue. Mais avant, la sage Marylène jouait les mannequins en privée, elle était devenue petit à petit le cobaye sexy de la jeune beauté des îles. Et pour cause, la jeune comptable avait de longue jambe, faisait 1m 75 pour 55 kg et des mensurations qui affichaient un 87-57-88. Tabby était ravie de posséder une amie avec un tel physique surtout que Marylène n'avait plus aucune volonté face à son amie fidèle et l'avait laissée l'entraîner quand elle lui avait demandée d'expérimenter les tenues.

Ce matin, sous un fin tailleur gris, composé d'un pantalon moulant et de sa veste assortie, la fine et bien sculptée jeune femme portait un chemisier blanc et un ensemble de lingerie rose spécial. Spécial, car la petite culotte string renfermait un vibreur miniature directement au contact avec le clitoris, de la taille d'une puce RFID, commandable en bluetooth par une application installée sur un téléphone proche mais pouvant être aussi commandé par une autre applis lancée par un portable pouvant être très éloigné et communiquant avec le téléphone proche via la même application.

Ces pièces de lingeries sexy, son tailleur strict, ses talons hauts rallongeant encore ses jambes lui donnait l'impression paradoxal d'être en même temps une dirty bitch et une sainte-nitouche, d'être une secrétaire rigide et nympho en même temps. S'était incroyable ce qu'une couleur de gamine, le rose, une tenue stricte, un tailleur, associé à des sous-vêtements sexy, string ficelle vibrant soutien-gorge pigeonnant, pouvait engendrer comme état d'esprits contradictoire. Elle était une jeune femme professionnelle, sérieuse et sévère au dessus et se sentait comme un vulnérable objet sexuel dont le seul but était de procurer et de se donner du plaisir en dessous. Tout ça l'excitait prodigieusement. D'autant plus que Tabby, prétextant des tests, avait déjà fait vibrer dix fois sa culotte avant que Marylène arrive à son travail. C'était ce genre d'expérience que Tabby voulait faire en même temps qu'elle afin de confronter leur expérience et ainsi étoffer son argumentaire de vente et les partager avec ses clientes.

Ce matin, Marylène s'était installée à son bureau. Son bureau à elle car le poste de comptable avait été créé exprès pour elle. Oui, exprès pour elle. Elle n'arrivait d'ailleurs toujours pas à y croire tellement il était rare de trouver un poste dès sa sortie de l'école. Auparavant, c'était la directrice du SAP, Mme Sylvie Hannequin, qui s'occupait personnellement de la comptabilité. Mais l'essor de l'association, l'accroissement de la masse salariale et l'augmentation du nombre des usagers ne lui permettaient plus de gérer elle même les fiches de paye et les factures.

Cependant, ce matin, Marylène crut halluciner. Elle se prit la tête dans les mains, réfléchissant, l'estomac noué, à ce qu'elle pourrait faire. Elle déboutonna inconsciemment les deux premiers boutons de son chemisier pour éviter de suffoquer. Ce n'est pas possible, se dit-elle, ça n'peut pas être qu'une simple erreur. Ça ne peut être que volontaire. J'peux pas garder ça pour moi, c'est trop gros! Si on découvre que j'n'ai rien dit, ça pourrait me retomber dessus et je pourrais être accusée de complicité, se dit-elle pour se pousser à ne pas rester inactive. C'est vrai, au mieux je serais qualifiée d'incompétente. Et si je suis incriminée ou si je perd ce job en étant éclaboussée, j'vais trop galérer pour en trouver un autre c'est sûr! Et alors que vont devenir mon fragile Juju et ma belle petite Linda, ils risquent de retourner en famille d'accueil! Non! Tous ces progrès pour rien!! Non! Non! Non! Pas question!!! se dit-elle résolue à ne pas se laisser encore une fois maltraitée par le destin, je n'ai pas fait tout ça pour rien. Je dois faire quelque chose.

Elle prit alors une clef USB dans son sac et enregistra les dossiers disponibles sur le réseau interne de l'association contenant les pièces et bilans comptables de plusieurs années. Pendant la duplication des fichiers sur son support de stockage personnel, Marylène eut du mal à réfléchir clairement à la situation car des visions cauchemardesques de l'avenir de son petit frère et de sa soeur s'invitèrent dans sa tête, NON! Faut pas qu'ça arrive! Putain! Mais c'est quand même pas possible, pourquoi ça m'arrive à moi! se dit-elle désespérée que le sort s'acharne sur elle, dans quoi j'ai mis les pieds? ... j'aurais dû me douter que c'était trop beau ...

Quand la directrice l'avait appelée personnellement afin de convenir d'un deuxième entretien, il y a un mois de cela, son coeur avait explosé dans sa poitrine. C'était une chance incroyable. Elle n'en revenait pas. Elle n'avait pourtant aucune expérience puisqu'elle avait envoyé CV's et lettres de motivations avant même d'avoir obtenu son diplôme. Et le premier rendez-vous au sein de l'association s'était déroulé une semaine seulement après l'officialisation de l'obtention de son diplôme de comptable. Elle ne pensait donc pas que son entretien aboutirait à quoique ce soit. Elle pensait plutôt que sa soeur, son petit frère et elle, allaient encore devoir se serrer la ceinture pendant un bon bout d'temps avant qu'elle ne trouve un boulot dans sa branche. Mais elle était si déterminée qu'elle était sûr qu'elle surmonterait cette épreuve. C'était surtout pour payer le loyer qu'elle avait des difficultés et elle imaginait bien que Charles commençait à perdre patience face aux retards de paiements, même si il restait très compréhensif, il ne laissait rien transparaître de son agacement.

En fait, depuis le début, ce jeune homme, d'après elle d'environ vingt-huit ans, laissait Marylène perplexe. Trop bien pour être honnête? Une chose est sûr, il était incroyablement gentil avec elle mais aussi avec sa soeur et surtout avec son petit frère. Il était devenu essentiel à sa vie, à leur vie. Tout d'abord, c'était lui qui lui avait fait la visite du petit F2 qu'elle avait repéré sur internet car il rentrait tout juste dans son budget. En la voyant arriver avec sa fratrie, Charles, qui s'avéra être le petit fils du très vieux proprio, avait froncé les sourcils et à la fin de la visite, que Marylène avait trouvée concluante, il avait refusé sa candidature. Prétextant que l'appartement était trop petit pour trois.

Marylène était déjà sur le départ, déçue, quand il lui dit qu'il avait une proposition à lui faire. Le sourire qu'il avait arboré en disant ces mots, lui avait fait imaginer une proposition indécente, forcément j'ai l'habitude. Pourtant, il n'en fut rien, il lui fit simplement visiter le superbe T5 du dessus qui était complètement rénové meublé, et bien entendu absolument pas dans son budget. Marylène avait vu cette manoeuvre d'un mauvais oeil, d'autant plus que les enfants étaient émerveillés. Même son Julien qui ne parlait plus, souffrant de mutisme depuis cinq ans et qui vivait dans son monde semblait séduit. Linda, elle, était plus intéressée par le jeune homme, certes étrange, mais extrêmement charmant. C'est alors qu'il lui fit cette incroyable proposition. Ils pouvaient tous les trois emménager, immédiatement, pour un loyer identique à celui de l'appartement du dessous. Marylène étant bouche bée devant cette offre in-refusable mais louche, Charles expliqua qu'il habitait le grand studio duplex du dessus et qu'il serait ravi de l'avoir, sa fratrie et elle comme voisin au lieu de bruyants fêtards ou de cas-socs insolvables. La jeune femme était restée cependant méfiante. Elle se savait jolie et désirable. Tous les hommes voulaient "la chevaucher" et toutes les femmes bi ou homo "la brouter"! Mais Charles resta correct et même plus.

Effectivement, durant tout le printemps et le début de l'été, il avait passé beaucoup de temps avec Linda et Julien. Il leur avait changé la vie. Les enfants l'adoraient. Son petit-frère et Charles jouaient des heures aux échecs et il s'avéra que Julien était extrêmement doué. Pour le plus grand bonheur de Marylène, Charles lui révéla que son frère possédait un incroyable potentiel intellectuel. Honteusement, une partie d'elle le pensait souffrir d'une sorte d'autisme, d'un traumatisme crânien ou d'un syndrome post-traumatique depuis l'accident d'il y a cinq ans. Car Julien ne communiquait avec personne, d'aucune manière, ne faisait presque rien à l'école, évitait les contacts physiques autant que possible. Marylène et Linda en étaient inconsolables et impuissante. Alors quand Charles lui révéla que lui même n'était pas mieux à son âge, Marylène reçut comme une bouffée d'espoir. Elle avait eut du mal à le croire. Mais Charles lui raconta une petite partie de son histoire personnelle. Il lui expliqua que suite à un choc psychologique, sans détailler les circonstances, il s'était refermé sur lui même. Son père, par honte d'avoir enfanté un tel débile, surtout qu'il était le fils aîné censé reprendre les affaires familiales, l'avait dénigré et humilié, ajoutant à son mutisme. Mais son grand-père, le vrai proprio, l'avait pris sous son aile et grâce à lui, il avait pu s'épanouir, à son rythme et surtout à sa manière. Très lentement au début et plus vite que n'importe qui ensuite. Il était devenu le plus jeune champion d'Europe d'échecs à treize ans alors que lui aussi ne disait pas un mot.

- Tu te rend compte Marylène, avait dit Charles plein d'enthousiasme, malgré mon niveau et mon expérience il a presque réussi à me battre à deux reprises après seulement un mois!

Actuellement, le jeune homme rédigeait trois thèses. Une sur les propriétés insoupçonnées de matériaux connus à l'échelle nanométrique. Une sur le chiffrement et la cryptographie informatique. Et une dernière sur un projet secret d'Intelligence Artificielle. Il travaillait les trois-quarts du temps chez lui.

La suite et fin de cette conversation avait été terriblement émouvante pour Marylène car un événement improbable vint interrompre le dialogue entre le couple. Pendant longtemps, elle avait complètement effacé de sa mémoire, inconsciemment, une partie des aveux de Charles durant celle-ci. Aveux pourtant loin d'être anodins puisqu'il y révélait un dérangeant secret, sans que la jeune femme, tout à coup distraite, ne l'écoute vraiment. Car il avait ajouté :

- Ecoute, je m'excuse Marylène, avait-il dit le regard baissé, tu as dû te demander quel genre de pervers j'étais et quel genre de contrepartie tu allais devoir consentir tôt ou tard pour cet appartement non?

- Oui j'avoue, concéda-t-elle.

- Je dois t'avouer que ...

Elle l'avait vu hésiter, est-ce le moment où il va me demander de le payer en nature? Comme le ferait n'importe qui intéressé par mon physique. J'pourrais presque accepter si je n'étais pas ... Au lieu de ça, il poursuivit lentement sur le ton de la confidence :

- Tu sais, je n'suis pas trop sociable, enfin si, mais j'suis un peu agoraphobe. Des séquelles ... sans doute ... Et ... et je ne te parle pas de mon rapport aux femmes. Je ne serais peut-être jamais guéri même si j'ai l'impression qu'avec toi ça pourrait être différent. Ça reste très compliqué pour moi. À cause ... de mon histoire ... Mais j'me sens bien avec toi, c'est paradoxal parce que malgré ma forte attirance pour toi ... enfin j'veux dire ... euh ... euh .... je t'aime bien, mais t'en fais pas, je sais ...

De quoi il parle? s'était-elle demandée.

- J'ai compris que tu n'étais pas intéressée ... bin par les hommes ...

- Euh oui, euh ... C'est vrai. J'suis désolée Charles ...

Comment a-t-il deviné que j'étais lesbienne?

- Non ne le sois pas, ce n'est comme si tu l'avais choisi, je peux comprendre, ce n'est pas grave, c'est même mieux comme ça.

Décidément il n'est vraiment pas comme tout le monde! Je l'attire, j'le veux pas parce que j'suis lesbienne et il dit que c'est mieux comme ça ...

- Je peux m'occuper de ton frère et de ta sœur sans essayer de vouloir te plaire, en vain. Parce que, Marylène, comme mon grand-père a été un guide pour moi, je veux en être un pour ton petit frère. Je peux l'aider, j'en suis sûr, si tu veux bien ...

- Oh! Bin, Oui bien sûr, ce serait super si tu pouvais l'aider .... Mais pourquoi tu fais ça?

Comme il ne répondit pas, se contentant de sourire, elle rajouta :

- Tu es un ange.

Elle le vit faire la grimace à ses mots. Ou pas?! se dit-elle

- Mais avant je dois t'avouer quelque chose.

- Oui? Dis-moi Charles.

Vas-y crache le morceau.

- Voilà, en te laissant profiter de mon Wi-Fi et pour mon projet, j'ai piraté ton ordinateur portable. Mais au début c'était juste dans le cadre de ma thèse sur la sécurité informatique ...

Il fit une pause, ce simple aveu laissait Marylène perplexe ne comprenant pas vraiment le problème.

- Oh, bin si c'est que ça c'est pas grave, je n'ai pas de secret, il n'y a rien dessus. Pas de photos. Je ne télécharge pas. Je ne vais pas sur des sites cochon, je n'enregistre pas de sex-tape, dit-elle avec le sourire. Je fais juste du Skype avec une copine pour ... euh ... parler de fringues ... euh ... entre autre. Je n'm'en sers pas si souvent. Là il est posé dans mon dressing, c'est sa place du coup.

- Oui je sais tout ça, je sais qu'il est placé sur ta commode, en face des miroirs judicieusement placés, et que tu vas direct dans ton dressing quand tu sautes du lit ou quand tu sors nue de la douche.

- Bin oui, j'prend pas ma douche habillée. C'est logique. Et tu sais bien que le dressing est à côté, c'est pratique.

- J'veux dire que je connais toute ta garde robe par coeur ...

Des bruits rapides de pas interpella Marylène, une personne qui ne pouvait être que Julien courait et la dévia complètement de la conversion. Juju ne court jamais qu'est-ce qu'il a? Charles, lui, enchaîna sa confession sans s'apercevoir qu'elle ne l'écoutait plus :

- Je connais par coeur ta lingerie et ton allure d'ange de Victoria's Secret quand tu la portes ... Tes sex toys que vous avez expérimentés avec ta sublime amie sur Skype ... j'ai excès à ta webcam depuis le premier week-end ...

C'est alors qu'un événement clef dans la vie de la jeune femme lui fit, pour un temps, oublier une partie de la conversation. Car tout à coup, pendant que Charles parlait, Julien était arrivé en courant, le sourire aux lèvres. Marylène vécut alors un moment qui fut gravé dans sa mémoire.

- On joue aux échecs Charles? dit distinctement le petit Julien.

Marylène n'en avait pas cru ses oreilles. Il ... il ... il vient de parler ...?! Des larmes avaient coulé spontanément le long des joues de la jeune femme en entendant la petite voix de son frère adoré. Cette voix qu'elle n'avait plus entendu depuis cinq ans, il était alors agé de huit ans.

- Moi je veux bien mais ce n'est pas moi qui décide tu sais bien mon grand, lui répondit Charles d'une voix douce et apaisante.

Julien s'était alors retourné vers sa grande soeur.

- Je peux Lèna s'il-te-plait?

Elle s'agenouilla alors pour se mettre à sa hauteur mais surtout parce que ses jambes commençaient à faiblir, fragilisées par l'émotion. Elle n'avait pu uniquement faire oui de la tête. Émue par le faite qu'il ait non seulement sut diriger son attention vers quelqu'un d'autre que lui-même mais surtout qu'il ait utilisé le diminutif affectueux que seul leur père n'avait jamais utilisé. Lèna ...

Cet incroyable miracle, elle l'attribua à l'investissement de Charles, tout ça c'est grâce à lui, ce qui enfuit encore plus profondément les derniers mots qu'il avait prononcés, pourtant révélateur de son voyeurisme. Depuis ce jour, Julien avait encore fait des progrès. Certes il avait du mal avec les étrangers mais son comportement était presque normal en privée. Marylène, elle, avait oublié ce que Charles avait voulu lui avouer. Lui n'avait pas trouvé la force de réitérer ses aveux. Marylène faisait tout comme d'habitude. Elle n'était inconsciemment pas prête à confronter Charles à son extrême voyeurisme car elle n'aurait pas pu, à ce moment, accepter son espionnage sans se révolter et déménager ; et d'un autre côté, il faisait tellement de bien à sa famille qu'elle n'était pas prête non plus à renoncer à son rayonnement bienfaiteur. L'oubli était la meilleure solution.