Un achat de voiture

Une traduction de "Car Shopping" de Cindy Silver Eyes.

Rachel Green entra dans le Manhattan Chrysler, mettant en avant l'air le plus sûr de soi dont elle était capable. Elle avait mémorisé chaque petite statistique dont elle aurait besoin, chaque chiffre qui pourrait lui être nécessaire -- elle avait étudié l'Argus comme si elle se préparait à passer le concours d'entrée à l'ENA.

Acheter une voiture lui faisait horreur. Mais elle avait maintenant une bonne place dans une grande société, et il était temps qu'elle remplace son vieux tas de rouille par un vrai véhicule. Elle avait toujours été intimidée par les vendeurs de voitures, et elle se faisait avoir - La dernière fois qu'elle avait acheté une voiture, elle avait payé le prix fort. Mais cette fois elle s'était bien préparée : ils n'allaient pas la blouser.

Du moins c'est ce qu'elle pensait une demi-heure plus tôt -- depuis, ce qui s'était passé restait un mystère pour elle...

« Mon bureau est par là, poupée, on va conclure l'achat... » dit le vendeur en emmenant la jeune femme dans son bureau.

Mark Carpenter était vendeur à Manhattan Chrysler depuis quinze ans -- et il adorait son boulot. Il s'était présenté devant Rachel dès qu'elle était entrée dans le bâtiment, de peur qu'un autre requin gobe la proie avant lui. Même si c'était peu probable, une règle non-écrite désignait Mark pour s'occuper des clientEs, en particulier les jeunes clientes se présentant toutes seules... Il avait un talent pour les persuadées, en balançant son sou fétiche devant leurs jolis yeux...

Rachel avait listé ses demandes en une fois : Elle voulait une Jeep Grand Cherokee, bleu-argent, avec telle et telle options -- et elle s'était préparé pour ne pas payer un centime de plus que ce qu'elle était côté à l'Argus.

Le vendeur l'écouta comme s'il devait supporter les divagations saugrenues d'une petite fille de six ans -- tout en matant ses formes assez ouvertement. Mark avait découvert très tôt que, contrairement aux idées reçues, il ne fallait pas ni se montrer aimable ni attentif aux clientes. Le moyen le plus imparable pour leur faire perdre leurs moyens était de les traiter comme de simples objets sexuels. -- elles étaient mal à l'aise et manquaient vite de confiance en elles, et elles perdaient complètement leur volonté de marchander. Ce qui expliquait pourquoi il se délectait de voir Rachel aussi gênée et la lorgnait sans réserve.

« Une Grand Cherokee? » il demanda, jetant sa pièce chanceuse dans les airs. « C'est une voiture pour grand garçon ça -- Mais ne t'inquiète pas ma petite... je vais te trouver une jolie voiture. »

Rachel voulut objecter -- Sauf que le vendeur devait avoir raison, même si c'était un vrai trou du cul! Une Grand Cherokee était une voiture de mecs. Peut-être qu'il pouvait l'aider à trouver quelque chose de plus approprié.

« C'est quoi ton nom, chérie? » demanda le vendeur. Rachel n'aimait pas le ton qu'il prenait avec elle -- Et d'où il l'appelait poupée ou chérie? Malgré tout, elle répondait à toutes ces questions, même personnelles, comme si elle était face à un interrogatoire de police.

« Voilà la beauté qui te conviendra tout à fait. » révéla finalement le vendeur en désignant du doigt une voiture vert fluo avec hayon -- ça devait être l'une des voitures les plus laides qu'elle ait jamais vu.

Sauf que, au bout de dix minutes à écouter le vendeur, elle se retrouva à être d'accord pour l'acheter. -- au prix de 42.000 dollars, sans négocier...

Dès qu'elle signa les papiers dans le bureau de Mark, les regrets affluèrent : n'avait-elle pas acheté une épave? Était-ce bien cette merde sur roue qu'elle venait de se payer? Ce tacot hors de prix et ultra moche? Elle n'arrivait pas à croire qu'elle avait acheté une voiture d'occasion, laide, minuscule et qui coûtait une fortune, mais c'était bien ce qu'elle venait de faire - Rachel voulait rentrer chez elle et pleurer -- c'était évident maintenant, ce salop de vendeur l'avait dupé, elle se faisait pigeonner encore une fois. Et il était trop tard pour changer d'avis, les papiers étaient signés.

« Donnez-moi juste les clefs, et je pars. » dit-elle la voix brisée. Elle était une jeune femme en pleine réussite, et pourtant elle se faisait l'impression d'être dans la peau d'une petite ado pathétique -- Pourquoi était-elle aussi stupide quand il était question de voitures?

« Pas si vite, ma petite Rachel » répondit le vendeur. « Tu as le droit à la voiture -- mais tu as encore à mériter les clefs! » dit-il tout en jouant à pile ou face avec sa pièce porte-bonheur.

Rachel ne se rappela pas comment elle finit par se retrouver dans cette situation terriblement délicate, mais après que Mark lui ait expliqué les choses pendant dix minutes, elle se rendait compte qu'elle devait absolument tout faire pour récupérer les clefs -- Ou bien elle sortirait du concessionnaire sans voiture, ni argent.

Et bien vite, ce qu'elle devait faire pour récupérer les clefs fut évident.

Tout aussi vite, Rachel était à genoux devant le vendeur, lui suçant la queue bien qu'elle en soit foutrement honteuse. Mark appréciait la pipe que prodiguait la belle blonde... Et il jouit bruyamment, déchargeant dans sa gorge. Rachel avala comme une bonne petite fille : elle devait absolument avoir ces clefs.

Mais Mark était loin d'en avoir fini avec elle -- la jolie jeune femme devrait travailler bien plus dur pour obtenir les clefs.

Rachel se retrouva vite complètement nue, pencher sur le bureau de Mark. Juste devant son visage s'étalait le contrat d'achat de sa nouvelle voiture qu'elle avait signé, pendant que le vendeur la tringlait par-derrière -- tout ça pour avoir les clefs...!

Une demi-heure plus tard, Mark était épuisé, un peu déçu de ne pas pouvoir continuer plus longtemps.

« Je peux avoir mes clefs maintenant? » demanda Rachel désespérée. Elle ne voulait qu'une chose, partir d'ici, rentrer chez elle et pleurer jusqu'à s'endormir.

« Eh bien, je suis complètement vanné, poupée. » dit Mark en boutonnant sa braguette. « Mais je vais devoir envoyer les clefs au garage -- qu'ils vérifient que la voiture roule bien, faut pas qu'on ne te refile une épave! Tu ne voudrais pas te faire baiser non? » Mark se marra à sa blague. « Alors pour tes clefs, faudra voir avec ces mecs »...

...

Quand Rachel quitta Manhattan Chrysler, elle s'était fait gang-banger pendant trois heures non-stop. Elle était tremblante et hystérique, elle parvint à monter dans sa nouvelle voiture -- la minuscule cinq portes vert fluo, pour laquelle elle avait payé 42.000 dollars. Elle avait pensé que c'était la voiture idéale quand Mark lui avait fait signer le contrat. Mais maintenant, elle allait devoir dire à ses amies qu'elle s'était décidée pour quelque chose de bon marché et qu'elle était tombée sur une bonne affaire. Ce serait gênant d'avoir échangé son ancienne voiture pour quelque chose de pire -- Et ces amies se foutraient de sa gueule si elles savaient combien elle l'avait payée en réalité.

Elle remarqua le sticker sur la vitre arrière : « MONTEZ-MOI À FOND AVEC MANHATTAN CHRYSLER! »

Elle conduisit jusqu'à chez elle dans un état de délire, essayant de se convaincre qu'elle aimait vraiment sa nouvelle voiture, et qu'il n'y avait rien d'anormal à avoir une aventure avec quelques mécaniciens et vendeurs dans une concession automobile. Elle ne remarqua l'enveloppe sur le siège passager qu'après s'être garée. Elle l'ouvrit avec curiosité -- Et s'évanouit presque en découvrant le contenu :

Il y avait des photos d'elle, plus d'une douzaine, nue, à genoux, distribuant des pipes, se faisant enfiler...

Un mot était attaché aux photos : « Rachel, tu trouveras ici quelques photos prises aujourd'hui. On ne les utilisera que comme photo "pin-up" à accrocher dans le garage pour le moment... Tant que tu respectes les conditions du contrat de vente & de services -- oui, elles sont dans l'enveloppe aussi. »

Malgré la peur qui la tenaillait, Rachel remarqua une épaisse liasse de feuilles dans l'enveloppe. Elle ne se souvenait pas vraiment de toute la paperasse qu'elle avait signée quand elle désespérait d'avoir ses clefs ; le mot continuait : « Selon les termes de l'accord-cadre, tu devras venir une fois par semaine chez Manhattan Chrysler pour faire entretenir ta voiture. Le coût en sera de 500 dollars la semaine. L'entretien devant être minutieux, mieux vaudra que tu te prépares à passer la majeure partie de tes samedis chez nous -- On passera de bons moments. Par ailleurs, nous devons te prévenir que, selon les contraintes légales, tu n'es pas autorisé à vendre ou échanger ta voiture, ou même acheter une nouvelle voiture ailleurs chez la concession Manhattan Chrysler! »

Rachel voulait hurler et pleurer de frustration.

Avec des yeux déjà larmoyants, elle lut la fin du mot : « Autre chose, nous te serons reconnaissant de nous recommander à toutes tes amies -- On serait très content de les monter elles-aussi! Sincèrement -- votre représentant commercial, Mark. »