Une Histoire Ordinaire, Ou Pas! Ch. 01

Informations sur Récit
Christian, Sophie… une rencontre… la découverte.
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Partie 1 de la série de 1 pièces

Actualisé 06/14/2023
Créé 04/05/2023
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Christian, Sophie... une rencontre... la découverte.

( Pour certains le texte peut paraitre long cependant, j'accorde de l'importance au cadre, l'ambiance et la psychologie des personnage afin de donner de la profondeur à l'histoire et rendre les passages érotiques vraisemblables.)

J'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cette histoire que moi à l'écrire.

Les commentaires, suggestions critiques et notation sont les bienvenus.

A cinquante ans Christian vient de reprendre une boutique de vêtements pour femme. Dans la mode depuis de nombreuses années, il voulait avoir sa boutique à lui. Située dans le centre de cette ville moyenne, elle avait l'avantage d'être bien placée et elle n'était somme toute pas très loin de son habitation. La maison familiale qu'il a reprise il y a huit ans est une fermette, c'est en quelque sorte la maison familiale pour ses grands enfants, un lieu où il peut réunir ses amis et bien sûr, l'endroit où il abrite ses trois chevaux, pour sa passion, le trot attelé.

Christian découvre cette brasserie, elle occupe l'angle de la rue saint Gervais avec la place des Colombes. La façade est moderne, un auvent gris sur toute la longueur surplombe des grandes baies, des petites tables bistrots rondes avec leurs chaises en plastique de couleur rouge pour certaines et d'autre jaune canaries sont disposées sur la terrasse. Les abords sont accueillants et si, le service est à l'avenant, l'endroit sera parfait pour le repas du midi.

En rentrant, il demande pour manger, choisit la table dans un angle, et s'installe sur la grande banquette murale. Il aime observer les gens, aussi cette place lui donne une vue à trois-cent soixante degrés sur l'intérieur de la salle ainsi que sur l'entrée.

Du lundi au vendredi il fait de cette brasserie sa cantine régulière. En général il arrive vers treize heures et repart peu avant quatorze heures trente. Sa place est tacitement réservée. Il prend son temps pour manger, lit généralement une revue équestre ou encore un roman historique puis regagne la boutique en lâchant un mot gentil au personnel.

Depuis quelques temps une dame vient régulièrement prendre son repas du midi. Elle attire son attention

Cette femme, vêtue exclusivement d'un tailleur jupe ou pantalon est assise sur la banquette, dos aux grandes baies vitrées, les lunettes sur le nez elle est plongée dans son livre. Sans y faire attention, Christian consigne sa présence depuis la première fois ou il est rentré dans le bistrot, insidieusement il retient les petits rien la concernant, sa mémoire enregistre tous les aspects de sa personnalité, il devient addicte à sa beauté singulière.

Brune aux cheveux longs, souvent attachés en queue de cheval ou en tresse classique, avec un front haut sur un grand visage ovale, nez droit sur une bouche aux lèvres ni grande ni petite, des grands yeux relevés par des sourcils fournis et marqués ou l'on discerne à travers les verres rectangulaires de ses lunettes des iris vert d'eau.

Entre trente-huit et quarante-cinq ans estime-t-il, cette femme au corps élancé d'environ un mètre soixante-quinze est plutôt fine, ses formes sont agréables à regarder avec son derrière légèrement rebondi et une poitrine que l'on devine généreuse. Mais ce qui retient son attention c'est surtout sa constance à s'habiller de manière stricte. Tout dans son aspect dénote une personnalité qui ne se laisse pas aller, son port hiératique limite altier le fascine. Il a envie de mieux la connaitre, découvrir qui se cache derrière cette personnalité beaucoup plus complexe qu'il n'y parait au premier abord.

Elle ne cherche pas à attirer son attention, il est même persuadé que ce look bcbg coincé et rigide est un paravent. Une beauté froide .... Ou ... À voir!

Il l'a surnommé Colette, en référence au dernier livre entre ses mains « le pur et l'impure ». Il ne peut s'empêcher de faire le parallèle entre cette lecture et les possibles aspirations de la belle, ou tout le moins une ouverture d'esprit. Elle lui plait de plus en plus.... Il lui faut trouver un moyen de l'aborder.

Ce n'est que quatre semaines plus tard, un mardi, que Colette répond à son bonjour, il n'y croyait plus. Même si la réplique est dénuée de chaleur, le bonjour est courtois. Il ne boude pas son plaisir et il va s'assoir sans laisser paraitre sa joie. Une porte est entrebâillée, il va essayer de la maintenir ouverte.

Comme il n'est pas le beau gosse d'un mètre quatre-vingt à la stature d'un rugbyman avec la tête du premier de la classe, il ne retient pas l'attention. Il doit se battre sur d'autres registres, car un cinquantenaire quelconque, pas grand, il ne mesure qu'un mètre soixante-dix, ni mince ni gros, et même s'il n'a pas de ventre, il n'attire pas les foules. Il ne fait pas de complexe d'infériorité, seulement il est réaliste.

Soigneux, il se doit d'être impeccable pour les clients tout en ayant passé l'âge de la tenue du jeune cadre dynamique. Aujourd'hui il est habillé en gentleman Farmer, veste côtelée marron sur un gilet et chemise petits carreaux, ensemble diffèrent de la semaine dernière ou il avait un costume traditionnel avec un pull raz de cou. Il aime varier les genres tout en étant décontracté.

Être élégant est un bon début pour aborder une telle femme, l'intéresser et la charmer sera une nécessitée pour retenir son attention.

Et justement aujourd'hui en cette fin d'après-midi il a l'occasion de la voir.

Depuis quelques jours, Audrey harcèle sa mère pour faire les boutiques. Sa fille est adorable mais c'est un panier percé. Normalement avec l'argent de poche qu'elle lui donne tous les mois elle pourrait largement se payer un extra, seulement à vingt-deux ans un budget est pour elle une notion abstraite. En fac de lettre depuis trois ans elle se veut indépendante, sauf pour l'argent évidemment. Elle lui dit se consacrer à fond à ces études, mais Colette voit que les résultats sont très moyens, connaissant sa fille elle doit passer plus de temps avec ses amis que devant ses cours. Malgré son armoire fournie, elle voudrait que sa mère lui achète une robe fourreau pour une sortie en boite avec ses copines. Même son père, plus attentif aux souhaits de sa filles qu'à ceux de sa femme, s'y est mis pour la convaincre. Pour se débarrasser d'elle il lui a même concédé des achats de lingerie en plus de sa robe, l'enveloppe est conséquente... la fille à son papa sait à qui s'adresser lorsqu'elle veut une nouvelle tenue, elle trouve toujours les bons arguments pour faire fondre son père, la pauvre, elle ne va quand même pas se balader en « haillons ». Elle n'a rien à se mettre, c'est un refrain entendu depuis longtemps!

Cette chipie sait exactement ce qu'elle veut, elle a déjà repéré la tenue en centre-ville, dans la boutique qui vient d'ouvrir. Elle dit à Colette que le mercredi après-midi elle est libre et ce sera une opportunité de se balader entre fille, bien sûr! la maligne, c'est bien la seule fois qu'elle apprécie sa compagnie, d'habitude elle la trouve trop rigide, elle radote, à la limite elle est coincée... Une mère ne connait pas les besoins d'une jeune femme, les temps ont changé c'est bien connu!

Avec résignation Colette entre mercredi après-midi dans ce commerce, « Au plaisir des femmes ». Sa fille essaye la robe tant désirée et pendant ce temps sa mère fait le tour du magasin. Elle est de plus en plus surprise par la diversité, la qualité des articles et les prix raisonnables. Les tailleurs pantalon attirent même son attention... Il lui en faut d'ailleurs un pour l'hivers.

Elle regarde distraitement les différents modèles et puis, en relevant la tête elle l'aperçoit dans la boutique, elle ne connaît pas son nom, mais c'est la personne qui mange tous les midis au bistrot. Elle le trouve charmant avec toujours cette classe discrète, or elle ne l'imaginait pas tenir un magasin de vêtements et lingerie pour femmes.

Perdue dans ses pensées elle ne fait pas attention aux articles sélectionnés par sa fille, elle s'est empressée de les faire emballer et comme elle avait respecté le budget promis par son père, Colette a sorti sans discuter la carte bleue. Il lui faut attendre d'être arrivée chez elle pour découvrir les sous-vêtements choisis par Audrey. Excitée comme une puce elle déballe ses achats en savourant leurs effets. Avec un air coquin et goguenard elle lui présente alors un tanga dentelle noir ainsi que le soutien-gorge balconnet assorti, tous deux outrageusement sexy. Pourquoi sa mère n'est-elle pas étonnée!

« Tu es toujours avec Rémi » lui demande Sophie.

« Oh non, c'est de l'histoire ancienne. Et puis il était beaucoup trop gamin » explique Audrey.

« Ah bon! »

« Oui je préfère les plus vieux. Ils sont plus intéressants et aussi .... Tu vois ce que je veux dire. »

« Je vois très bien ma fille, mais il n'y a pas que cela dans la vie... Mais dis-moi, vieux comment » relance Sophie inquiète.

« Je ne sais pas » lui déclare Audrey avec son sourire narquois.

« Ne me dis pas que tu sors avec des personnes qui pourraient être ton père!» récrimine Audrey.

« Ils sont beaucoup plus attentifs » affirme Audrey en riant. « Et puis je ne suis pas obligé d'être une nonne! J'ai envie de profiter, il sera toujours temps d'ici quelques années pour penser à me fixer... »

Sophie est surprise des gouts de sa fille, elle est limite offusquée de tant de légèreté. Mais à la réflexion elle se demande si sa fille n'a pas raison en définitif, mariée à vingt ans elle n'avait pas de recul sur l'amour et elle était rapidement devenue mère avec toutes les responsabilités qui s'imposent.

Quelques jours après ce premier contact avec cette charmante boutique, Colette se décide à y remettre les pieds, elle a envie de se faire plaisir.

Christian

De plus en plus intéressant, Colette est de retour dans la boutique. Mercredi elle était accompagnée d'une jeune femme et je suis persuadé que c'était sa fille. Approximativement de même taille, le même regard, les cheveux bruns aussi longs tenus en queue de cheval, le port altier comme une marque de fabrique, c'est son portrait craché. Seul quelques éléments les différencient ; Une poitrine moins marquée, un visage plus juvénile et des lunettes légèrement arrondies sont les seuls détails avec une tenue stricte pour l'une et sport wear pour la deuxième.

Seulement aujourd'hui je suis seul. Le vendredi ma collaboratrice est toujours pressée de finir, elle a son cours de danse pour dix-huit heures.

Affairé à déballer quelques réassorts de saison, je laisse Colette rentrer, flâner parmi les rayons mais toujours en l'observant d'un œil pour saisir le moment où elle aura besoin d'un conseil. Ne pas agresser une cliente, seulement être présent quand elle a besoin de vous. Et justement je vois dans son attitude, un flottement, une hésitation.

Je m'approche d'elle, lui souris et lui demande si je peux l'aider. Elle me dit chercher un tailleur pantalon mais ne trouve pas ce qu'elle cherche, elle n'a pas le coup de cœur. Je la fais parler pour déceler ses attentes, ces aspirations, et je lui conseille alors d'essayer trois modèles totalement différents. Je suis persuadé que deux des trois ensembles lui plairont.

Il y a un pantalon fuselé polyamide et elasthane, tissé à carreaux gris taille haute avec blazer double boutonnage, le deuxième ensemble est un combiné veste pantalon modèle coréens, et puis le dernier un tailleur pantalon fuseau marron à base de laine avec veste longue. Je lui présente des modèles quarante-deux, sauf pour le premier ensemble en quarante-quatre. Elle fronce les sourcils comme je m'y attendais, aussi je la rassure, « cet ensemble taille petit lui dis-je ». Elle n'est pas convaincue. Elle se dirige vers la cabine d'essayage et je me mets en retrait pour la conseiller au cas où elle m'appelle. Avec réticence au début, par pudeur ensuite, et enfin par raison, elle me demande mon avis. Quand sa sélection est faite, elle ne sait pas lequel choisir car le marron et le gris lui plaisent au-delà de ses espérances. Elle ne se serait jamais orientée vers ces deux modèles, cependant elle reconnait le choix judicieux, de plus lorsque je lui fais remarquer que des deux ensembles sont moins austères que ceux qu'elle porte habituellement, elle a une classe folle avec ces nouveaux tailleurs, elle rosit légèrement, le compliment la touche. Elle prend les deux ensembles

.

Sophie

J'ai fait une folie avec ces deux achats, mais je ne le regrette aucunement. En plus j'ai passé une agréable après-midi dans cette boutique. D'habitude c'est une corvée, je n'arrive jamais à me décider sur la tenue à prendre. Là, sous les yeux attentif et respectueux de cet homme, je me suis laissé conduire comme si c'était une évidence. D'un simple regard cet homme savait presque mieux que moi ce qui m'irait à la perfection, la tenue qui me valoriserait, il sait rendre une femme désirable.

Que c'est agréable d'être conseillé avec bienveillance, se sentir chouchouté. Je ne me rappelle plus la dernière fois ou j'ai reçu ces attentions de mon mari.

Je dois admettre que cet homme a semé la confusion dans ma vie bien rangée. Il m'attire je dois le reconnaitre, non pas d'une attirance physique, mais il se dégage de sa personne une élégance discrète, un calme, une sagesse, une force rassurante, on se sent en sécurité à côté de lui, il est bienveillant.

Trois jours plus tard...

Christian

Ce lundi, je suis retenu par un fournisseur, aussi je ne suis pas certain de voir ma nouvelle cliente ce midi. Je m'aperçois heureusement en rentrant qu'elle est encore là. Je dis bonjour comme d'habitude puis la complimente pour sa tenue et sans m'arrêter je m'assois à ma place, je commande le menu. Colette me remercie, son visage est rayonnant. J'ai l'impression que la glace est en train de fondre.

Aujourd'hui elle a mis le tailleur marron et noué autour du coup le « Twilly Hermès ». Je lui ai fait ce cadeau pour le gros achat dans la boutique, ce petit accessoire en soie de motif jungle lui va à merveille. Elle est magnifique.

En mangeant, j'essaie de la regarder discrètement et je vois qu'elle en fait de même, puis au moment de partir elle souhaite une bonne après-midi à tous avec un petit mouvement de tête vers moi. Colette a changé.

Sophie

Que m'arrive-t-il! Je me surprends à l'attendre, je regarde ma montre, je suis fébrile. Je me revois vingt ans plus tôt, une ado à son premier rendez-vous. Et puis il est arrivé avec un mot gentil sur ma tenue. Déstabilisée et heureuse malgré moi, je me suis permis quelques regards discrets, pour enfin m'entendre dire en partant : bonne après-midi! Ce n'est pas possible, il m'a ensorcelé!

Toute la semaine, des mots délicats sont lancés à la cantonade et des répliques savamment distillées entretiennent ce petit jeu d'observation. Le vendredi, n'y tenant plus, Christian offre une coupe de champagne à Sophie. Il espère la décontenancer.

« Vous prendrez bien une coupe de champagne avec moi Colette, c'est mon anniversaire et je ne veux pas boire seul. »

« Je ne m'appelle pas colette!!!! »

« Je le sais, mais comme vous avez lu au moins deux livres de cet auteur je me suis dit que vous aviez une sensibilité avec cet écrivain, et puis Colette est un prénom original pour une femme qui ne l'est pas moins. »

« Vous êtes un drôle de numéraux vous. J'ai l'impression de voir un de mes élèves. »

« Alors on recommence... moi c'est Christian et vous c'est? »

« Sophie ».

« Sophie voulez-vous trinquer avec moi? »

« Une petite goute alors, je vais travailler après. Saoul devant ses étudiants ce n'est pas top. »

« On est d'accord. »

La glace rompue, pendant une demie heure Sophie lui parle de son métier de prof, qu'ils ont déménagé avec son mari pour habiter à Maramont la raison pour laquelle elle mange ici tous les midis. Christian lui dit qu'il habite justement à cinq kilomètres de chez elle, il a une fermette héritée de ses parents et sa passion est le trot attelé. Il lui propose d'ailleurs de venir avec sa fille découvrir le haras qui est juste à côté de chez lui, sa fille pourrait être intéressée, et pour elle ce serait une après-midi loin de ses étudiants. Elle ne dit ni oui ni non, elle y réfléchira.

Aussi c'est avec enchantement qu'il l'aperçoit ce mercredi après-midi. Dans le bureau du centre équestre avec Claude, son propriétaire, Christian discute de la prochaine manifestation équestre ors à la vue de Sophie il abandonne son ami et se dirige vers sa belle pour lui dire bonjour.

« Bonjour Sophie. »

« Bonjour Christian. »

« Je suis heureux que vous aillez pu vous libérer... Votre fille n'est pas venue avec vous? »

« Non Audrey avait prévu une sortie avec ses amis. Par contre quand je vais lui dire qu'ils pratiquent ici le « Horse Ball », je suis certaine qu'elle sera intéressée. Depuis notre déménagement dans la région elle n'a pas repris le cheval. Elle voulait faire autre chose que du parcours. »

« Oui c'est un bon choix, c'est très sportif et les jeunes s'amusent beaucoup. Mais vous Sophie le cheval vous en avez fait. »

« Oui. »

Elle lui explique qu'après une chute de cheval elle avait renoncé à monter, aussi c'est en argumentant longuement que Christian réussi à lui proposer un tour en sulky double. Son but, enfin celui qu'il lui sert est de lui faire découvrir sa passion et la réconcilier avec les chevaux. Il lui assure que la balade sera « cool ». Elle accepte.

Comme Sophie est un peu crispée au début, Christian commence la balade au pas, ensuite comme il la sent relâchée, il pousse Drakar, son hongre de six ans, sur un trot léger. Au bout d'une demie heure, la voyant détendue, Christian lui donne les rennes. Elle ne voulait pas conduire, mais en insistant, la rassurant, il lui passe les commandes. Très vite elle prend de l'assurance et même du plaisir. Quand ils se quittent une heure plus tard, c'est avec allégresse que Sophie reprend sa voiture pour rejoindre son domicile.

Le lendemain, au bistrot ils boivent le café ensemble lorsque Sophie se plaint de douleurs.

« J'ai des courbatures partout, vous m'avez eu. Ce matin, écrire au tableau était un calvaire. » lui dit elle.

« Demandez à votre mari de vous masser. Si vous avez de l'arnica, c'est un onguent qui fait des miracles, vous verrez dans trois jours vous serez prête pour refaire du sulky... Mais dites-moi, vous avez aimé? »

« Oui, mais je ne suis pas sûre de retenter l'expérience. »

Sophie

Je ne vois pas Pierre me faire un massage, je vais plutôt demander à ma fille. D'ailleurs je me demande ou en est notre ménage avec Pierre. A part me faire des reproches sur tout et rien, ne parler que de son travail sans jamais s'intéresser à ce que je fais, regarder son foot, me « sauter », - c'est bien le terme - quand il en a envie, je ne vois plus ou est ma place.... Ou je la vois que trop bien ; une femme pour faire valoir, une prof pour rapporter un salaire stable, une boniche pour servir monsieur, un exutoire pour se répandre quand bon lui semble. Il y a vingt ans quand on s'est rencontré j'avais bien remarqué son inclination au machisme, et cela m'amusait, son caractère jaloux me rassurait, mais maintenant je ne supporte plus cet égoïsme d'autant qu'il est de plus en plus infect en privé. Evidemment aux yeux de tous il est le mari charmant, mais derrière les apparences il se révèle odieux, autoritaire, quand monsieur est contrarié ses paroles sont acerbes quelquefois vulgaires, il devient même violent. Il ne m'a jamais frappé, cependant sans avoir peur, je me méfie de ses réactions.

Alors quand depuis deux mois vous mangez le midi non loin d'un homme charmant, réservé, calme, prévenant et attentionné, vous vous posez des questions.

Texto du vendredi 12h00.

« Bonsoir Sophie, pour me faire pardonner des courbatures dû à la longue promenade, comme ce midi je ne peux être là, je vous ai déposé au comptoir du bistrot une invitation pour un massage. Mireille, une commerçante m'a donné quelques cartons d'invitation à donner à mes meilleures clientes. »