La Véranda Ch. 01

Informations sur Récit
Un simulacre.
4.3k mots
3.97
21k
1

Partie 1 de la série de 3 pièces

Actualisé 03/19/2021
Créé 11/09/2009
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Si au-delà de l'attirance physique, le désir et l'érotisme peuvent également résulter d'un jeu de l'esprit, voyons comment les mots permettent de parvenir à la chose. Cela commence lentement... La progression vient ensuite au cours des épisodes suivants.

Sidonie

Sido venait juste de raccrocher. Un appel urgent! Il fallait que samedi, je vienne absolument les voir! D'ailleurs, j'étais invité. « Ils » avaient un « truc » à me dire. Sidonie, qui ne se faisait jamais appeler autrement que Sido, était une femme d'ami. Amitié étonnante, étrange, faite de sentiments probablement sincères, mais non dénuée d'intérêts. Le ton de l'invitation était, comme toujours, assez convenu. Sido souffrait de tics de langage qui prétendaient dissimuler une faiblesse d'expression avérée. Le style des formules qu'elle utilisait, et qui caractérisait assez bien son sabir, ressemblait assez à quelque chose du genre (parlant d'une question déterminée) :

-- Ah, oui! Ça, vous avez dû réussir à le « truquer », si vous voyez ce que je veux dire! (et en allongeant la syllabe) Symmmpâââ, non?

Ce mot « truquer », qui revenait sans cesse, me rappelait invariablement les albums des « Schtroumfs » de mon enfance... Je ne sais en vérité si le sujet dont nous venions de parler était « sympa » mais c'était parfaitement horripilant, jusqu'à ce que l'on décidât de ne plus entendre (car tout était « sympa », et si vous ne paraissiez pas comprendre immédiatement pourquoi c'était « sympa », l'expression « si vous voyez ce que je veux dire » suivait immédiatement ; ou encore : « vous me suivez? »). Un jour, à la question : « vous me suivez? », l'interlocutrice du moment répondit : « Mais oui, Sido, je vous précède, même! ». Je ne suis pas sûr qu'elle ait compris le sens de la répartie.

Tout comme Rupert, son mari, Sido surmontait son handicap grâce à un esprit finaud, à la limite de la rouerie. Si elle se voyait débusquée, si son interlocuteur lui faisait comprendre qu'elle était percée dans ses intentions, elle arborait alors une expression de bécassine, ouvrant de grands yeux bleus dans un visage rouge de confusion.

Autrefois jeune femme remarquablement jolie, Sido était restée, malgré les effets de l'âge, une femme très agréable à regarder. La cinquantaine approchante avait parcheminé ses joues ; ses yeux clairs étaient maintenant soulignés par de légères pattes d'oies, ce qui lui donnait un air plutôt avenant, sauf lorsqu'elle serrait les mâchoires avec une expression butée. Cette sécheresse résultait certainement, outre sa complexion, d'un choix de vie assez spartiate. Rupert et Sido ne concevaient les repas que sur le mode utilitaire : loin d'être un moment de convivialité, le dîner, par exemple, se limitait souvent à la consommation d'un potage ou même d'un simple yaourt après lequel ils se couchaient sans tarder.

Sido travaillait à la direction d'un groupe de luxe international, ce qui la conduisait à côtoyer les cadres de direction des différentes filiales étrangères. Imbue de l'importance de son rôle, bien qu'au demeurant assez modeste, elle se targuait toutefois d'être l'icône de ce que la holding devait paraître vis-à-vis des tiers. C'était l'expression de son goût du pouvoir. Elle veillait donc à sauvegarder son apparence, et en particulier à rester mince. Néanmoins, cela n'allait pas jusqu'à l'excès de la maigreur. Sido conservait une très belle silhouette. J'avais pu m'en assurer lors de certaine occasion qui avait donné lieu à un épisode assez savoureux.

****

Une photographie

Il m'était arrivé de me joindre à mes amis à l'occasion de vacances qu'ils passaient régulièrement près de Royan, dans une petite maison qu'ils avaient achetée dans la région. Lorsque le temps le permettait, ils s'empressaient d'investir, sur une petite plage secrète au fond d'une conche, un carré de sable d'accès difficile et qui n'est connu que de quelques familiers.

J'ai très peu de goût pour l'activité réduite que supposent les longues heures passées au soleil sur une plage. Lorsque je dois me joindre à des passionnés de bains de soleil, je me mets rarement en maillot de bain. Je reste habituellement en lisière, et j'observe. Je n'oublie pas mon appareil photo, et son téléobjectif qui me permet de surprendre les situations cocasses. Ainsi tout particulièrement celles où les femmes prennent leurs aises.

Aussi, lorsque Sido se dévoila un jour sur la plage, je n'ai pas voulu manquer l'occasion. Elle s'interdisait de revêtir une autre tenue de bain qu'un maillot « une pièce ». Pudique en public, jamais elle ne se découvrait au-delà de ce qu'admettait autrefois la morale traditionnelle. Elle n'avait pas voulu se convertir aux seins nus. Mais bien qu'assez simple, ce maillot révélait sa silhouette parfaite.

Au-delà de l'affichage d'une pudeur certaine, Sido avait cependant oublié d'être bégueule. Une anecdote savoureuse me revient à la mémoire lorsque, arrivée sur la plage avec Rupert et ses enfants, elle s'était rapidement dirigée vers les vagues avec sa petite famille pour goûter un air d'eau salée. Comme il était encore tôt, l'onde était fraîche, et, saisi par la température, ayant à peine pénétré dans l'eau jusqu'en haut des cuisses, tout ce petit monde revint bien vite sur le sable.

Je ne sais si c'était la marque de l'eau sur son maillot rouge vif qui avait fait une tache triangulaire sombre au niveau du pubis, ou s'il s'agissait vraiment de l'ombre de sa toison qui transparaissait au travers du tissu, toujours est-il que j'avais saisi cette image au téléobjectif, et que Sido exhibait sur le cliché, moulée comme une sirène dans son maillot, une très belle motte apparemment bien fournie sur un joli mont de Vénus rebondi!

Toute la famille m'avait vu, de loin, prendre des photos. Mais aucun d'entre eux ne soupçonnait le type de cliché que j'avais pu saisir. Plus tard, le film développé, je constatai que l'effet recherché avait été atteint, et que la tache noire triangulaire jaillissait littéralement de l'image!

Sido me demanda quelques temps plus tard de lui montrer mes photos de vacances. Je plaçai ce cliché sur le dessus de la pile, tendis la boite à Sido, et guettai sans y paraître sa réaction. Nous étions tous les deux seuls dans la pièce, nous faisant face autour de la grande table de ferme de leur salle à manger. Lorsqu'elle ouvrit la boite, elle arbora une expression interdite, comme si elle venait de prendre un coup dans l'estomac, le regard rivé sur la photo pendant plusieurs minutes. Elle releva doucement la tête avec un sourire teinté d'incrédulité, et me dit :

-- Vous avez vu?

Je fis l'innocent :

-- Que devrais-je avoir vu?

-- Bah! Le truc! Là! Vous avez pris mon truc, ma foufoune, en photo!

-- Comment cela? Je ne vous crois pas!

Je m'étais penché vers elle et la boite de photos. Elle rougit violemment. Je retournai le couteau dans la plaie, sur un ton que je voulais très digne :

-- Mais non, Sido ; vous m'avez fait peur! C'est la marque de l'eau sur votre maillot! Si vous vous étiez plongée jusqu'à la ceinture et non pas au bas de votre ventre, votre maillot aurait cette couleur jusqu'à la taille! N'ayez crainte, vous voyez bien que ce n'est pas votre ventre! Ou du moins, il reste bien caché!

-- Ah oui! Mais pourtant, on le dirait bien! C'est pas très sympa!

Puis, vrillant son regard clair dans le mien :

-- Vous avez le regard bien indiscret!

-- Le hasard, chère amie, le hasard! Vous pensez bien que si j'avais réalisé...

-- Vous ne l'auriez jamais truquée!

-- Jamais!

-- Alors vous me la laissez?

-- Si vous voulez! Mais je garde le négatif!

-- Ah? Vous avez du culot!

-- Mais non, je vous trouve très belle sur cette photo!

-- Oui, mais le truc, là, la marque... au bas du ventre?

-- Maintenant que vous me le dites, on peut penser : « un peu impudique », mais je maintiens : belle!

-- Mais les gens penseront que je suis nue!

-- Si vous préférez, je peux effectivement vous photographier nue!

Elle fixa son regard droit dans le mien. Je soutins en souriant. Elle rougit et finalement rit de bon cœur pour conclure, dans le langage de son enfance :

-- Finalement, vous êtes un polisson!

-- Non, j'aime les belles femmes! Et leur corps!

-- C'est bien ce que je dis! Vous allez la faire truquer?

-- Pardon?

-- Retirer, si vous voyez ce que je veux dire!

-- En format poster! Affichée devant mon lit!

-- Non!!

-- Si! Et tous les jours, en me réveillant, je vous regarderai et je détaillerai la bosse de votre Mont de Vénus! Et je rêverai!

Elle me regarda, interdite, se demandant si je plaisantais ou non, un sourire au coin des lèvres, puis acheva :

-- Eh bien! Xavier, vous êtes un coquin, mais très sympa, vos rêves!

Tout était dit! J'avais trouvé la répartie charmante.

Ce que je ne lui avais pas dit, c'est que je l'avais déjà vue totalement nue! J'aurai l'occasion de m'expliquer sur ces circonstances. Mais je conservais ce souvenir précieusement, en rêvant souvent de cette apparition!

*****

L'invitation

Sido partageait avec Rupert une vision du monde que l'on pourrait qualifier d'anti-intellectuelle, entièrement vouée au culte de certains objets. Ce culte avait conduit sur le tard Rupert à devenir brocanteur. Il avait, au fil du temps, acquis une science encyclopédique de l'art de la porcelaine chinoise de haute époque, dont il était devenu l'un des marchands reconnus. Rupert n'avait d'anglais que le prénom, dernier avatar d'une curieuse tradition familiale.

Sido et Rupert vivaient une réelle passion depuis plus de vingt-cinq ans, sans jamais se démentir. Leur complicité était incontestable, et allait bien au-delà de l'échange de mots convenus, ou le « ma chérie » répondait au « mon lapin »!

Ainsi, cela leur ferait un immense plaisir que je vienne déjeuner avec eux! (- Sympaaaa, non!) Ils voulaient me parler d'un sujet qui les préoccupait beaucoup, mais dont ils ne pouvaient absolument pas m'entretenir au téléphone. Ce n'était pas la première fois que cela m'arrivait. Lorsqu'ils se trouvaient confrontés à une situation qui nécessitait un conseil dans des domaines qui leur étaient inconnus, ils me sollicitaient quelquefois, et nous nous étions liés par une sorte de relation de confiance, confiance qu'ils n'accordaient qu'à très peu de personnes. Sido et Rupert devaient compter moins de cinq amis auxquels ils se hasarderaient à demander ce type de service.

C'est sur cette invite que je me retrouvai un samedi midi dans la petite salle à manger d'une jolie maison ancienne de la grande banlieue. Je remarquai, chose si rare que je ne me souvenais pas que ce fût arrivé auparavant, que les enfants étaient absents. Mes amis avaient apparemment voulu les écarter de nos conversations. Après des propos anodins suivis d'un moment de silence un peu embarrassant autour de la table, Sido se jeta à l'eau. Et le résultat fut à mille lieux de ce à quoi je pensais pouvoir m'attendre!

-- Ah! Xavier, commença-t-elle, vous savez ce qui nous arrive?

-- Expliquez-moi!

-- Voilà : un truc : nous sommes invités, et nous ne savons pas ce que nous devons faire, si vous voyez ce que je veux dire!

-- Non, je ne vois pas bien, justement. Accepter ou pas une invitation, il n'y a que vous qui puissiez en juger!

J'avoue que la question me surprenait beaucoup, mais comme je savais que sous une apparence simple, pouvait se dissimuler quelque chose de beaucoup plus compliqué, je les laissai poursuivre.

-- On nous invite...

-- Voilà, poursuivit Rupert, on nous invite, enfin, un de nos amis broc (un type un peu spécial, d'ailleurs, trouva-t-il nécessaire de souligner) dans un établissement... nous allons dire... plutôt une boite...

-- C'est ça! Un peu spéciale! Si vous voyez ce que je veux dire!

Avec un sourire un peu forcé, elle avait maintenant repris le flambeau.

-- Vous savez, le truc ... le truc où ils demandent qu'on y aille à deux! Vous voyez ce que je veux dire?

-- A deux? Mon Dieu!... Ah!... Je vois! (En fait, je n'osais même pas y penser).

-- Vous comprenez, ils insistent beaucoup pour que nous venions à deux. Et ils ont bien précisé : un homme et une femme! Comme s'ils avaient peur de manquer de femmes! Vous voyez le truc, hein!

A ce point, la conversation m'apparaissait totalement surréaliste, à moins que Sido et Rupert aient bien caché leur jeu jusqu'ici, ou encore qu'ils aient trouvé un chemin de Damas un peu inattendu. Mais je voulais en être sûr!

-- Et, alors, cela vous inquiète!

-- Eh bien! Oui! Nous, le truc, quand nous allons quelque part -- sauf bien sûr lorsque Rupert va chiner le matin -- on y va toujours ensemble!

-- Alors, vous n'avez pas à vous inquiéter...

-- Pourquoi insistent-ils tant?

-- On va d'abord voir si nous parlons du même endroit... C'est bien dans un club échangiste qu'on vous invite?

Sido rougit comme une petite fille prise la main dans le pot de confiture.

-- Bah! Oui... articula-t-elle d'une petite voix...

-- Alors, les organisateurs veulent s'assurer de ce que tout se passera bien!

-- Ah bon, et pourquoi?

-- Le seul problème que je voie, c'est de savoir si vous supporterez de voir des gens se conduire de façon... un peu directe!

-- Directe?

-- Si parmi les autres personnes présentes, il s'en présente qui ont brusquement un désir d'affection inassouvi, il ne faudra pas vous choquer si l'une commence, devant tout le monde, à caresser l'autre d'une façon... intime!

-- Intime?

-- Ah! Très intime! Très très intime même! Et si le vêtement est un obstacle, l'un peut parfaitement déshabiller l'autre sans que personne n'y trouve à redire!

Je ne sais pas si je leur avais ouvert des horizons, mais ils se comportèrent comme si cela avait été le cas. Sido ouvrit des yeux marqués par la surprise, et elle eut comme une suspension de respiration, jusqu'à ce que, reprenant son souffle, elle éclatât de rire. Rupert eut une réaction un peu plus dans le style du personnage, et en rajouta :

-- Tu, vois, chérie, on va pouvoir s'instruire! Ah! Tiens! On va pouvoir voir -- d'abord de jolies femmes! Et en plus, au naturel! Enfin presque! Parce que, il leur restera bien quelques dentelles sur la peau!

-- Oh! Lapin! Sympa! Et tu crois qu'on va les voir...

-- Les voir quoi?

-- Ben! Faire les trucs qu'on fait dans un lit avec un monsieur!

En disant cela, elle pouffa, rougit violemment et se tourna vers moi avec un sourire gêné...

-- Ou même avec une dame! précisa Rupert, qui n'était pas de reste.

Leurs esprits s'échauffaient à ces perspectives égrillardes. Fallait-il les pousser un peu au-delà, leur faire envisager l'inenvisageable? Je me hasardai :

-- Usuellement, dans ce genre d'établissement, il y a deux niveaux.

-- Ah! Et deux niveaux de quoi? demanda-t-il.

-- Eh bien! Le niveau du bas est en général réservé à... j'appellerais cela la "socialisation", à la mode américaine. Vous faites connaissance!

-- Oui, on doit discuter! Ça, c'est vraiment sympa!

-- Pas seulement, Sido! Pas seulement! On apprend à s'apprécier, à sympathiser... et plus si affinités... Ce n'est pas très profond. C'est même rapide!

-- Il n'y a quand même pas un type qui va venir me dire : Dis-moi, Lulu, si on baisait un coup?

-- Non, parce que vous êtes au premier niveau : ici il vous invitera à danser!

-- A danser!

-- Oui, parce que, pour... baiser, comme vous dites, cela se passe au deuxième niveau!

-- Ah bon! Donc, au début, il vaut mieux rester danser au premier niveau?

-- Oui! Mais, je vous préviens, ce sera plutôt du style slow frottant que un hip hop endiablé!

-- Mais, Rupert, pendant ce temps là?

-- Le principe, c'est que le monsieur qui vous invitera à danser présentera sa femme, ou une autre dame de son choix à votre mari. D'où la nécessité de venir à deux!

-- Mais il ne sait pas danser!

-- La dame en question pourra lui apprendre!

-- Donc, slow frottant pour tous les deux, mais chacun avec une autre!

-- Eh oui!

-- Ah! Eh bien, ça c'est drôle! Super sympa, même! Ce sera bien la première fois que cela nous arrivera! N'est ce pas Lapin?

-- Mais, moi, je veux bien essayer de voir si la dame danse de façon intéressante, ma chérie!

-- Et moi donc! Alors, Xavier, le type va se truquer... se frotter à moi?

-- Si vous acceptez de danser avec lui!

-- Et si je n'accepte pas?

-- Je crois que vous partirez très vite de cette boite, parce que vous vous sentirez en trop! Et qu'on vous le fera sentir!

-- Si on va là bas, je comprends que c'est bien pour accepter! Mais frottant! Alors là! Frottant!

Elle eut l'air de s'interroger.

-- Dites moi, Xavier, si vous dansiez un slow frottant avec moi dans une boite comme celle là, que feriez vous?

-- Ah! Moi? Mais, vous faites ici une incursion dans mon imaginaire secret!

-- Mais avec moi! (Suppliante) Alors?

-- Si vous me poussez dans mes retranchements, je ne serais pas très convenable!

-- Ah! Xavier, c'est bien pour cela qu'on vous a demandé de venir! Avec vous, on se doutait bien que nous ne nous ennuierions pas! Et il n'y a qu'à vous qu'on peut demander des trucs comme ça!

-- Alors, si nous en sommes à cette extrémité! D'abord, Sido, vous ne seriez pas habillée comme aujourd'hui, avec ce pantalon et ce tee-shirt vague!

-- Dites-moi comment il faut que je m'habille!

-- Une jupe serrée!

-- Ah bon! Elle rit d'un air coquin. Mais longue ou courte?

-- Simplement serrée! La longueur n'est pas très importante, parce que, au premier niveau, je ne vais pas vous trousser sur la piste!

-- Parce qu'au second, vous me trousseriez?

-- Nous en parlerons tout à l'heure, du second! Et vous verrez que c'est beaucoup plus définitif!

-- Alors, pour l'instant, nous dansons!

-- Ce jour là, vous portez un haut très décolleté! Et très moulant!

-- Décidément, il va falloir que je me change, si nous voulons passer aux travaux pratiques!

Je demeurai interdit.

-- Ah... Parce que vous voulez des travaux pratiques?

La réponse arriva, comme si tout cela était absolument normal, comme si nous étions ensemble des « swingers » depuis des lustres.

-- Bah! Si nous allons là bas et qu'on reste comme des courges parce que nous ne saurons pas truquer, il vaut peut être mieux faire un essai entre amis, non, si vous voyez ce que je veux dire? Pas vrai, Lapin?

-- C'est comme tu le sens, ma chérie!

-- Continuez, Xavier!

C'était donc la raison de l'invitation! D'une façon qui me paraissait totalement imprévue, elle se piquait au jeu, cherchait l'assentiment de son homme, et si nous continuions sur cet élan, nous finirions notre journée tous les trois nus comme des vers dans un lit! Le jeu commençait également à me plaire! Mais pour l'instant, nous en restions aux « paroles verbales »!

-- Nous y arrivons, Sido! Vous êtes contre moi, et je sens tout votre corps!

Elle s'était accoudée sur la table, et, la tête en appui sur ses paumes, elle vrillait son regard dans le mien, et d'un ton volontaire m'intima :

-- Précisez! Précisez Xavier!

-- Je sens... je sens...

-- Et quoi donc?

-- Vos seins!

Elle se redressa sur son siège, se tourna vers Rupert et asséna en rougissant :

-- Rien que de l'entendre, je me sens toute chose! Pas vrai chéri?

-- Tu sais, ma chérie, pour l'instant, ce n'est pas moi qui sens tes seins! Dans notre histoire, c'est plutôt Xavier!

Alors inquisitrice, et un poil excédée :

-- Mais dis-moi, l'idée qu'un homme se frotte à moi, devant toi, comme ça, ça ne te fait rien?

Mais Rupert demeurait d'une grande placidité :

-- Moi, ce qui me fait quelque chose, c'est que je serais alors avec l'autre dame!

-- Ah, oui! C'est vrai! C'est toi qui te truquerais à elle!!

-- Eh oui, son ventre, ses seins! Quelle orgie, quand on y pense!

-- Chacun sa chacune, mon lapin! Moi je continue avec Xavier, pour l'instant!

Et elle se retourna dans ma direction. Mais Rupert poursuivait :

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