Le Professeur et sa Harley Davidson

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Siham
Siham
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On se demandera, sûrement, si c'est une histoire vraie mais, à bien réfléchir, toutes les jeunes filles, à part celles qui se camouflent en planche à repasser, invisibles ou se faisant oublier, ont traversé ce genre de passage obligé dès lors que ses déclencheurs prennent le pas sur la discrétion. Des fesses qui se bombent ou des seins, soudainement insolents, des jambes qui se galbent ou une démarche qui révèlent leur féminité naissante. La magie opère et le mâle se laisse aller à ces contemplations involontaires, discrète ou franchement affichées. Toujours est-il que nous ne restons pas insensibles à ces hommages qui viennent flatter notre ego. Certaines, pleine d'assurance, trouvent normale d'être suivies du regard, d'autres utilisent le nombre d'yeux "followers" pour estimer combien elles peuvent être attirantes et la plupart utilisent des artifices pour, soit occulter leurs imperfections, soit mettre en valeur certains de leurs atouts.

Ayant grandi dans une famille moderne et ouverte et bien que l'aspect conservateur de la société laissât peu de liberté à nos extravagances, une jeune fille "sexy" est, non seulement tolérée mais souhaitée dans un mutisme complice qui se cache entre les lignes d'un hadith (1) qui nous raconte que Dieu est beau et adore la beauté!" La frontière entre la fille légère et la belle fille de famille est si mince qu'il faut afficher une assurance imperturbable, se doter d'une rapidité de réplique foudroyante et éviter de se fondre dans la masse.

Le jour de la rentrée, toutes les autres filles, par crainte ou par manque de confiance, s'étaient, comme s'i elles s'étaient passé le mot, toutes habillées de façon classique? Le genre de look passe partout et qui n'attirait aucun regard. Je tranchais avec mon blue jean moulant, harmonisant les rondeurs, exagérant la démarche et surtout, comme le nez au milieu du visage, me mettait au milieu des attentions. Les filles et leurs "Pourquoi n'y ai-je pas pensé?" pour celles qui ont hésité ou "Pour qui se prend-elle?" marmonnent entre elles les envieuses. Je n'étais pas là pour me soucier de leur réaction car je ne me sentais aucunement responsable de leurs choix ou de leur difficulté à oser.

Quand j'entrais dans la salle, le professeur était derrière son bureau et plus de la moitié avait déjà pris place. En passant devant, je découvrais que c'était un nouveau professeur de physique-chimie. Très jeune et surtout d'apparence correcte jusqu'à friser le banal. Je ne lui accordai que quelques secondes d'attention et me dirigeait vers une de mes fidèles et anciennes copines de classe, Aïda. Dès que je pris place :

- Tu as vu le nouveau professeur?

- Oui dis-je en déballant mon matériel sur ma table.

- Tu ne le connais pas? Continua-t-elle.

- Non, dis-je, je dois?

- Non mais moi si! Et même très bien!

- Ah bon? Il est de la famille?

- Oui et non! Dit-elle, en le fixant du regard jusqu'à ce qu'il la dévisageât et lui fit un "coucou" de la main. Son regard se posa, un instant, sur moi.

- Comment ça? Tu le connais ou pas?

- Sa grande sœur, c'est la femme de mon oncle!

- Donc tu le connais!

- Non pas vraiment, je ne l'ai vu que la semaine dernière, d'ailleurs chez mon oncle, le jour de l'Aïd.

- Donc tu savais qu'il allait être notre professeur?

- Non, il n'avait pas encore son emploi du temps.

Il affichait bien son air de professeur voulant bien faire et même trop bien faire surtout quand, lors d'un exercice il marcha entre les pupitres. Est-ce mon parfum, pourtant discret, qui l'immobilisa à ma hauteur pour lire par-dessus mon épaule ou est-ce la posture du mâle qui voulait marquer son territoire car il se rapprocha jusqu'à presque me toucher pour poser son index sur une de mes erreurs. Comme je ne comprenais pas, je levai les yeux vers lui et, l'instant d'un clignement œil, Une étincelle, si imperceptible pour ne pas dire fugace et brève, "quelque chose" de sympathique naquit à ce moment-là. Je comprendrais plus tard que le courant était passé. Pendant qu'il m'expliquait, je regardais sa main, ses doigts fins et propres. Il doit faire du piano, me dis-je en faisant semblant de l'écouter. Il s'en alla et pendant un instant, je suis restée songeuse jusqu'à ce que Aïda me fasse revenir dans la salle :

- Je connais ce regard! Me murmure-t-elle, enjôleuse et coquine. Je ne répondis pas à son allusion mais un sourire lui a suffi pour, déjà commencer à rêver pour moi.

- Je n'ai rien compris à ce qu'il disait! Elle gloussa pour répliquer :

- Si tu veux, je pourrais lui demande de te donner des heures supplémentaires!

La séance passa mais j'étais dans les nuages car de tout ce qu'il racontait, prenant des notes instinctivement, je ne voyais que le jeune homme, bien à l'aise dans sa blouse blanche. Lui étais-je indifférente? Quand, à la fin de la séance, je passai devant lui, il fit semblant de ne pas me voir mais, dans mon dos, je sentis son regard au creux de mon dos. C'est bien un mâle, normalement constitué et comme les autres, le cerveau primitif, celui des instinct, avait encore une emprise sur ses réactions.

Aïda ne me quitta qu'après avoir vidé son sac, ses doutes quant à l'effet que ce "beau" professeur, comme elle se plaisait à le décrire ou mes... ou plutôt nos intentions dans le futur pour ce nouvel épisode des sagas qu'elle avait l'habitude de monter sur un sourire, un regard ou une attitude.

Debout près de mon scooter, occupée à ranger mes affaires, le casque au bras. Le voilà, au volant d'une Mini Cooper, vert royal et, en passant près de moi, il me fit un signe, deux doigts en signe de victoire et un sourire, j'avoue, sympathique et avenant. "Lui ai-je tapé dans l'oeil?" Me dis-je en enfilant mon casque. En tout cas, lui, il m'a fait une impression étrange pourtant, c'est le 3° enseignant dont on fait la connaissance pour ce début d'année. Aïda passa, assise au siège arrière avec sa mère au volant. Ils me firent un signe et Aïda mima le geste pour rédiger un message sur WhatsApp. J'entendis dans mon sac, d'ailleurs, la sonnerie des notifications. Elle était déjà à rédiger un scénario dans sa tête de coquine et me transmettait sa hâte à vouloir vivre quelques sensations coupables ou malsaines, comme à son habitude. Quand j'arrive chez moi, c'est une dizaine de messages, genre :

* Coucou! Alors?

* T'as pensé quoi?

* Ne me dis pas qu'il t'est indifférent!

* J'ai vu comment tu le regardais... etc

Comme à son habitude, autant elle était timide quand il faut agir, autant, exubérante quand elle mettait une distance entre elle et les évènements.

Nous n'avions cours de physique-chimie que de quatre heures par semaine. Deux heures en groupe pour les travaux pratiques et deux, en classe entière pour le cours. C'est lors des travaux pratiques (on dit TP), que la promiscuité est possible et, au cours des deux premières semaines, un peu comme dans la savane, quand le prédateur guette sa proie, lui comme moi, étions attentifs mais dans la discrétion absolue tant pour lui, il y allait de sa carrière que pour moi, ma réputation et le traditionnel "honneur" de la famille dans les sociétés où la religion est un arrière-plan pour toutes les activités et les comportements. Comme pour mon look vestimentaire, il fallait jongler avec l'audace, la liberté et la pudeur. Petit à petit, quelque chose comme une complicité dans nos échanges, des affinités communes mais surtout des QI qui coïncidaient non que j'eusse son savoir mais cette vivacité à saisir ces signes qui ne trompent pas et, surtout, cet art de la discrétion. Il fallait "échanger" comme des proches tout en restant dans le cadre qui exigeait de lui, une grande prudence et de moi, éviter de donner l'occasion aux vipères envieuses de planter leurs crocs venimeux et se mettre à médire pour me nuire.

En tout cas, la distance entre nous s'amenuisait au fil des séances jusqu'à ce jour où, pour m'aider à comprendre, les étapes de l'expérience à réaliser, il était si proche qu'il ressentira, me dira-t-il plus tard, comme un vertige quand il respira l'odeur de mes cheveux et le parfum "Poison" de Dior que mon frère ainé m'avait offert à son retour de Paris. Dans sa voix de professeur voulant me guider dans la manipulation, j'ai détecté une légère hésitation, comme un trouble et je compris que l'impact était réel. Je guettais dans ses regards, cette étincelle du désir que le mâle, en lui, essayait de refouler. Quelque chose le forçait à ne pas se laisser gagner par le désir. A maintes reprises, son regard, du coin de l'oeil, venait taquiner ma croupe ou ma poitrine et, moi, comme une biche en chaleur, parfois attentive à l'intérêt qu'il me porte, parfois indifférente, en apparence, aimait à pratiquer ce jeu du chaud et du froid tant pour le provoquer que pour le laisser mijoter. Au point qu'une fois, la note donnée à un devoir pour lequel je n'avais pas fait beaucoup d'effort m'étonna. A la fin du cours, je trainais en rangeant mes affaires pour rester la dernière et me diriger vers lui, la feuille à la main.

- Oui, dit-il, un problème?

- Non aucun! Dis-je mais plutôt une question!

- Oui!

- Je mérite vraiment cette note? Lui lançai-je avec une moue de coquine, en souriant.

- Sincèrement non! Dit-il sans me regarder.

- Et alors, que dois-je comprendre? Il leva les yeux et me fixa :

- Je pense que tu as déjà tout compris et il m'est interdit de t'en parler ici, sur mon lieu de travail! Ajouta-t-il en riant.

- Ah bon! Et où voulez-vous qu'on en parle?

- Je te le ferais savoir par ton amie Aïda, hier, j'ai diné chez eux et on a beaucoup parlé de toi.

- Elle ne m'a rien dit, la salope.

- Elle ne te dira rien, je lui ai demandé d'être discrète. Acheva-t-il en bouclant son cartable et fit mine de partir.

- OK, dis-je, un peu désappointée mais je comprenais le risque qu'il s'évitait en paraissant trop familier avec moi, une de ses élèves, au sein de l'établissement. Il jouait avec le feu et il préférait ne pas se brûler pour rien. Je le précédai pour sortir devant lui et le laisser ruminer ses pulsions de proie prise au piège de la sensualité. Au fond, je jubilais et avais hâte de tirer les vers du nez de la diabolique Aïda qui, pourtant, était ma meilleure amie.

C'est après le dernier cours de l'après-midi que je sonnais à la porte de la maison de Aïda. Dans sa chambre, porte verrouillée comme à notre habitude, j'avais affiché une froideur à son égard et, sans rien lui demander, elle se lança :

- Toi, tu as parlé avec le professeur!

- Comment tu le sais?

- Il t'a raconté pour hier soir mais il ne t'a pas dit que je ne devais pas t'en parler?

- Mais tu es ma meilleure amie, lui, il t'est plus cher que moi ou alors, vous avez parlé, en mal de moi?

- Tu t'entends parler? Comment peux-tu penser que je pourrais dire du mal de toi?

- A toi de me le dire! De quoi vous avez parlé?

- De toi, de toi et de toi! S'installa-t-elle sur le lit, triomphante avec cette impression d'avoir une surprise pour moi.

- De moi? Ne ne fais pas supplier, tu me racontes où je m'en vais! Et en détails, s'il te plait. Je veux tout savoir. Elle éclata de rire et me fixa :

- Waw, c'est exactement ce qu'il m'a demandé sur toi!

- Non sérieusement, raconte. Elle prit un air grave et me demanda :

- Est-ce que tu sais que c'est un homme fraîchement marié?

- Qui ça? Lui? Notre cher professeur de physique-chimie?

- Eh oui, ma chère. Ils nous ont rendu visite, lui et sa femme avec mon oncle et sa femme, sa sœur, hier. Me dit-elle. Je suis restée dubitative le temps de digérer tout ce flot d'informations qui donnait une autre tournure à l'aventure.

- Fraîchement marié et mon professeur! Est-ce que ce n'est pas trop? Lui dis-je.

- Ah, la coquine, tu te dévoiles! C'est quoi ton histoire? Et, tu me reproches de ne rein te dire!

- Te dire quoi? Il n'y a rien et il n'y aura rien! Tu te rends compte? Bon, allez, raconte-moi. De quoi vous avez parlé?

- Avant de te raconter quoi que ce soit, réponds-moi, sincèrement. Je sais quand tu essaies de me mentir, fais gaffe!

- Te dire quoi? Certaine qu'elle savait déjà ma réponse.

- OK, je vais te faire un raccourci : Je crois que tous les deux, vous êtes tombés amoureux! Et je ne le crois pas seulement, j'en suis certaine.

- Comment ça? De quoi tu parles?

- Bon d'accord, explique-moi pourquoi tu es venue me voir, ensuite tu m'expliqueras pourquoi, lui, hier, il t'a décrite mieux que je ne l'aurai fait, moi ta meilleure amie!

- Qu'est-ce qu'il t'a dit sur moi?

- Je vais te la résumer à l'égyptienne " Tu es, ma chère, la jeune femme, que n'importe quel homme aimerait avoir dans son lit, ne fût-ce que pour une nuit!"

- C'est lui qui t'a dit ça ou tu ne fais que l'imaginer?

- Tu insultes mon intelligence, ma chère amie. Il ne l'a pas dit en ces termes mais c'est tout comme.

- Mais, et sa femme?

- Je ne t'ai pas dit qu'il divorcerait pour toi. J'ai dit, ne fût-ce qu'une nuit si tu es d'accord!

- S'il te plait, Aïda, raconte-moi. De quoi avez-vous parlé? Pourquoi moi? La pressai-je, piqué tant par la curiosité que par une légère colère en pensant qu'il pouvait penser que j'accepterai, pour ses beaux yeux, de me plier à ses désirs.

- C'est lui qui a amené ton nom dans la discussion, le premier. Il m'a demandé si nous étions des amies ou justes des camarades de classe. De fil en aiguille, il a commencé à te décrire comme ce qui semble son idéal de femme. Libérée, sexy et un peu coquine sur les bords. Quoi? Me demanda-t-elle en me voyant écarquiller les yeux.

- Il t'a dit qu'il me trouvait sexy et coquine?

- Oui. On a même plaisanté quand je lui ai demandé s'il avait "flashé" sur toi!

- Et?

- Il a ri et m'a avoué que oui. Tu sais, à ce moment, sa femme était avec maman à la cuisine donc on se faisait, en sorte, des confidences, quoi?

- Continue!

- Quoi? Continuer quoi? Ah oui! Comment il a insinué qu'il ne dirait pas non à une nuit, ou plusieurs, avec toi! J'ai attiré son attention qu'il venait juste de se marier et déjà il songeait à tromper sa femme et, tu sais ce qu'il m'a dit?

- Non mais tu vas me le dire!

- Figure-toi, qu'il compare sa femme à une voiture de fonction et que toi, tu serais son Harley Davidson! Sa moto, quoi! Une sorte de passion pour décompresser.

- Tu es sérieuse?

- Pourquoi? Je t'assure que ce sont ses mots. Attends un peu et réponds-moi!

- Quoi?

- il te plait oui ou non?

- Je le trouve pas mal. Dis-je en mentant.

- Pas mal! D'accord. Tu n'aimerais pas passer un moment avec lui? Je te rappelle qu'il vient de se marier donc, il n'est pas question qu'il divorce pour demander ta main!

- Je ne pense même pas au mariage, à l'heure actuelle.

- Mais alors, où est le problème?

- Non il n'y a aucun problème sauf qu'il a déjà une femme et qu'il est mon professeur. Donc tu oublies, s'il te plait.

- C'est toi qui vois. En tout cas, je suis là si tu changes d'avis.

La discussion prit fin et je suis rentrée chez moi.

Deux jours après, Le cours arriva et comme Aïda n'était pas avec moi dans le groupe, j'étais en binôme avec une autre fille. Dès que je suis entrée, j'ai senti son regard qui me suivait du coin de l'oeil. Avais-je prémédité l'impact de mon look, Blue jean moulant et talons hauts? Je ne sais. Notre subconscient, parfois, nous fait faire des choses auxquelles on n'y pense même pas. Toujours est-il que dans la première demi-heure, A part, cette attention discrète, pendant qu'il nous expliquait la démarche, les travaux à faire, tout paraissait normal au point que je crus que ce n'était que mon imagination qui gambadait jusqu'au moment où, quand il passa derrière moi, je sentis comme une hésitation puis il continua son inspection. Avant son passage suivant, en haut de mon bloc note, je ne sais quelle mouche m'a piquée, j'inscrivis en gros caractère les mots "Harley Davidson" et laissait le bloc, bien en vue. Il arriva, discuta un peu avec mon binôme et quand il arriva près de mon pupitre, il déplaça le bloc comme pour bien me montrer qu'il avait vu le message car c'était bien un message s'il n'a pas oublié ou si ce n'est que pure invention de mon amie. Au lieu de me parler de mon travail, il me chuchota :

- Tu aimes faire de la moto, en posant l'index sur les mots?

- Ça dépend! Répondis-je sans lever les yeux.

Tout en parlant à voix basse, il continua :

- Ça dépend de quoi? On se touchait presque comme on manipulait debout.

- Avec qui et s'il n'y a pas de voiture de fonction. Dis-je en me tournant vers lui pour observer sa réaction. Il fut comme interloqué et s'en alla si rapidement qu'il semblait fuir. A la fin de la première heure, il nous appelait chacun son tour pour estimer la progression de chacun. Quand vint mon tour, je me présente devant sa paillasse, lui tend la feuille du compte rendu. Il la prend et me fixe dans les yeux. Il lisait tout en griffonnant sur une feuille. Il trouva que ma progression était correcte et avant de me rendre ma feuille, il plia la feuille en quatre et me la tendit avec mon compte rendu. Quand je voulus saisir les feuilles, il fit mine de le reprendre. Intriguée, je le regarde, il me fit un clin d'œil en m'indiquant la feuille pliée en 4!

Je pris les 2 feuilles, et glissai le "message" dans ma poche avant de regagner mon poste?

Mon coeur battait très fort et je ne me rendis même compte comment j'ai fini mes manipulations et je quittai la salle sans avoir pu lire le message et encore moins regardé le professeur. Aida revenait de ses travaux pratiques de SVT et je ne voulais surtout pas qu'elle m'influence en la mettant au courant. Le secret dans ce genre de situation est de rigueur. Si comme je le pense, c'est une aventure entre un professeur et son élève, le sujet est grave, le risque est immense mais, la promesse d'adrénaline était tentante pour une première expérience amoureuse, ou plutôt sexuelle. A part quelques flirts insignifiants, je n'avais jamais dépassé le stade du baiser volé dans la pénombre d'une soirée organisée ou les attouchements coupables mais maladroits entre ados.

Sur le chemin du retour à la maison, n'en tenant plus, la feuille pliée me brûlait la cuisse dans la poche de mon Blue Jean. Comme une envie soudaine, je choisis un parking pour arrêter mon scooter, enlevai mon casque et tirai le papier de ma poche. Je le déplie et j'y trouvai un message manuscrit. Une écriture droite et ferme, décidée en quelque sorte : "Veux-tu être ma Harley Davidson? Si oui, dis-moi quand, où et comment pour faire notre première balade, ensemble?" en fin de page un PS : en lettres plus minuscules "Cela doit rester confidentiel même en cas de refus, stp!" et un numéro de téléphone devant le nom de l'application WhatsApp.

Selon un poète Arabe Ad Daïlami, Ibliss (ou le diable, Satan, Belzébuth) aurait dit :" La flèche que je possède et qui ne rate jamais sa cible, c'est la femme". Comme si je cherchais à m'identifier à cette femme dont les pouvoirs sont tels qu'elle peut faire faire à un homme ce qu'elle veut, je me mis à réfléchir à comment allais-je répondre à cette invitation. Vers 16h, nous étions libres et je proposai à Aïda d'aller faire du shopping. Quand dans le magasin, mon esprit n'était occupé qu'à trouver l'astuce tant pour lui signifier que je consentais à le voir qu'à la manière de le lui dire. C'est, d'ailleurs Aïda qui trouva la solution en m'appelant pour me montrer un T-shirt "Harley Davidson". Pour elle, c'était plus pour me taquiner et ramener le sujet sur le prof, pour moi, c'était l'idée qui me manquait. Un moment, j'ai même pensé au blouson en cuir avec le même motif mais son prix était trop élevé pour mon argent de poche. Je le pris et n'avais de hâte que de le mettre et aller en classe avec. D'ailleurs, même si le prochain cours n'était que dans deux jours, j'avais décidé de le mettre dès le lendemain. Il finira bien par le voir dans la cour ou les couloirs du pavillon scientifique. Nul besoin de lui répondre et mieux, cela le fera jubiler en attendant!

Siham
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