Chroniques Du Cheptel - Ch. 08

BÊTA PUBLIQUE

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— « Hun... Je ne sais pas... oh putain... je vais jouir... ça chauffe... OooOoooh... ça monte ! » Gémit Estelle en se tortillant.

— « Répond-moi ! Laquelle des deux bites, préfère-tu? » Ordonna Sélanor en arrêtant soudain de maltraiter la chatte de la favorite. Elle sentait tout autour de sa main, les petites contractions du vagin de la salope, elle était sur le point de jouir.

— « Vasseur, je préfère celle de Vasseur ! Continu... Ooooh... » Cria Estelle, alors que Sélanor reprenait ses mouvements.

— « Tu as aimé avoir sa grosse bite dans ton cul de grosse pute? » Demanda Sélanor en levant la voix pour couvrir le bruit des gémissements de la salope.

— « Oooh... Oui... mon Dieu... OUI... OooOoooh... »

— « Et tu seras à poil, pour recevoir les gardes, dans ta chambre le matin? » Souffla bruyamment Sélanor en pistonnant aussi fort qu'elle le pouvait la chatte détrempée de la favorite.

— « Oooh... Oooh... oui... »

— « C'est bien, ma petite salope, tu peux jouir maintenant... » Dit Sélanor, sentant Estelle sur le point d'exploser.

— « Oooh... Oooh... Oui... Oui... Oui... OohOoohOoooOooooh... !!! » Hurla la favorite avant de retomber sur le flanc essoufflée.

Avec un bruit obscène, Sélanor retira son poing mouillé du vagin de la fille, laissant un joli trou béant à la place de la petite chatte lisse. Son poing n'était certes pas aussi large qu'une bite de démon, mais l'elfette était satisfaite du résultat obtenu.

— « Les hommes ont raison de dire que tu as un corps de pute, ma chérie, tu es faite pour ce métier. » Déclara Sélanor en caressant pensivement le flanc de la favorite.

— « Ils disent ça? » Répondit faiblement Estelle. Un léger tremolo dans sa voix trahissait son excitation

— « Oui, ils disent ça et bien d'autres choses encore... » Sélanor s'interrompit en regardant le corps en sueur de la fille se crisper à nouveau.

— « Oooh... merde... ça recommence... je... Ooooh... vais jouir... encore... OoohOoooOooooh... ! »

Estelle, les yeux hagards, venait de jouir spontanément, personne ne l'avait touchée.

— « Tu es vraiment une trainée ! » Déclara Sélanor excitée et médusée par le spectacle indécent que lui offrait la malheureuse favorite. « Là, tu m'as vraiment excitée petite salope ! J'ai encore du temps, tu vas me faire plaisir avec ta langue. Au travail ma petite bouffeuse de chatte ! » Ordonna l'elfette en écartant largement les cuisses pour révéler son sexe humide.

L'esprit embrumé par son dernier orgasme, Estelle se rapprocha de l'entrejambe de son amie avec un petit sourire. Si elle adorait sucer des bites, elle aimait tout autant s'occuper d'une foufoune et celle de Sélanor était, à ses yeux, un modèle de perfection. Elle se rapprocha et huma les odeurs suaves et complexes qui émanaient du sexe de l'elfette, parfaitement épilé, aux lèvres délicates.

— « Arrête de rêvasser, au travail salope ! »

La voix autoritaire de Sélanor tira la favorite de sa rêverie post-orgasmique. Estelle plaqua sa bouche sur la vulve de l'elfette pour l'embrasser et la lécher avec ferveur.

— « Ooh oui vas-y bouffe moi la chatte petite pute... »

Stimulée par les insultes de son amie, elle happa goulument le sexe de la belle blonde... Le feu dans son entrejambe reprenait doucement de la vigueur.

— « Oui comme ça... tu sais ce que j'aime... Huum... » Soupira Sélanor. « Et une dernière chose, la prochaine fois que tu croisera Vasseur, tu lui diras que tu as aimé recevoir sa bite dans ton cul. Et s'il est en compagnie de quelqu'un, parle fort pour que cette personne t'entende aussi ! C'est compris salope?

— « Bien madame... » Répondit sans réfléchir la favorite, le nez écrasé dans la chatte de l'elfette. De peur de passer encore pour une salope, elle résistait à l'envie de frotter son clitoris pour atténuer le feu qui la dévorait.

Intriguée Sélanor repoussa légèrement Estelle. « Depuis quand tu m'appelle madame? »

— « C'est Clotilde, elle veut que j'appelle toutes les personnes à qui je parle, monsieur ou madame, même les esclaves. Elle... elle dit que j'ai moins de valeur qu'un chien galeux. » Répondit la jeune femme toute penaude. Le regard fuyant, le menton et le nez couvert de la cyprine de Sélanor, Estelle avait l'air misérable.

— « Je vois. Dans ce cas tu aurais dû m'appeler madame dès que tu es venue me voir. Je vais devoir informer Clotilde de cet oubli de ta part. Peut-être que si tu lui propose de lui lécher la chatte, elle ne sera pas trop dure avec toi. Maintenant retourne à ton travail, salope ! » Annonça l'elfette en appuyant sur la tête de la favorite pour la plaquer sur son entrejambe.

— « Bien madame. » Dit Estelle en hoquetant. Dégoutée et excitée par sa propre soumission, elle savait qu'elle n'allait pas tarder à jouir à nouveau.

*****

Les cloches du temple de Kormios avaient sonné tout au long de l'après-midi pour prévenir les gens de l'avancée de la tempête. Sinistrevent s'était barricadée, seuls quelques inconscients et quelques démons trainaient encore dans les rues. La nuit venait de tomber, alors que le vent soufflait de plus en plus fort, faisant entendre son inquiétant mugissement, s'engouffrant dans les rues, faisant tinter des enseignes oubliées.

Hynys avait ordonné la fermeture des portes de la Cave-du-fort vers dix-neuf heures, mais il était encore possible d'accéder à l'établissement par les souterrains.

Sélanor venait de rejoindre Clotilde qui l'attendait à leur table attitrée. La jeune femme était en compagnie de l'un des jeunes ferronniers qui discutait avec un quartier-maître. Ce dernier prit poliment congé à l'arrivée de l'elfette.

— « Installe-toi, les bières sont fraiches. » Dit Clotilde d'un air joyeux, en poussant une chope pleine devant Sélanor.

— « Victor n'est pas là ce soir? » Demanda la jolie blonde en faisant la bise à son ami ferronnier.

— « Non, il a été retenu à la guilde de magie, rapport au temps... » Annonça Clotilde dont l'humeur s'assombrit imperceptiblement.

— « Tu l'aime bien, Victor. Tu devrais coucher avec ! » Suggéra Sélanor en plissant légèrement les yeux.

— « Je ne suis pas comme toi. Notre relation est purement amicale, platonique ! » Rétorqua la jeune femme, choquée que son amie puisse lui suggérer une chose pareille.

— « Oui, je sais. Tu te réserves pour Sonny. Si tu savais le nombre de salopes qu'il se tape Sonny. Tiens je suis certaine qu'il s'est déjà trouvé une ou deux filles exotiques, pour garnir son lit, dans son expédition lointaine. Quant à Victor, si tu te montrais moins froide avec lui, je suis certaine qu'il ne s'en plaindrait pas ! » Asséna Sélanor en s'emparant de la chope.

Clotilde se renfrogna un peu en imaginant Sonny en compagnie d'une hypothétique princesse exotique. L'elfette n'avait pas tort, elle devrait se détendre et profiter de la vie, mais elle avait des principes. Elle regarda la clientèle de la nuit. Les habitués avaient cédés la place à des pirates qui n'avaient pas d'autre endroit où dormir. Pour l'heure, ils entonnaient des chants de marins en buvant des bières. La plupart finiraient sans doute ivre à dormir sur un coin de table ou sur le sol de la taverne. Un peu plus loin, Jonday mettait de l'ambiance, le musicien se déplaçait de table en table en jouant de son banjo sur un air endiablé, raflant quelques pièces de cuivre en pourboire. Au fond de la taverne, un attroupement de pirates s'était formé, autour de Pizarda et d'un démon cornu qui disputaient une partie de bras de fer à une table. Les hommes prenaient bruyamment des paris sur leur démon préféré.

— « Même en pleine tempête, cet endroit ne désemplit pas ! » Constata Clotilde pour changer de sujet.

— « Bière et filles à volonté, tu m'étonnes. D'après monsieur Colton, rien qu'avec les filles, on fera encore une bonne recette. De quoi mettre de bonne humeur Hynys. D'ailleurs, elle est où Hynys? Elle ne devrait pas être là? »

— « Elle discute avec le capitaine du Dragon Mélodieux dans son bureau, si tu vois ce que je veux dire. » Annonça Clotilde avec un air entendu. L'homme était plutôt bien fait de sa personne, la rumeur disait qu'il était l'un des amants régulier de la belle tenancière.

— « Je vois... » Répondit Sélanor avec un sourire aux lèvres. « Tes amis ne sont pas là ce soir? » Demanda l'elfette au ferronnier.

— « Non, la tempête... » Répondit laconiquement le jeune homme, qui ne lâchait pas des yeux le comptoir de la taverne. Son air était franchement maussade.

L'elfette suivit des yeux la direction de son regard, pour tomber sur Estelle, qui remplaçait Irissia au comptoir pendant sa pause. La favorite portait ce soir, une jupe courte plissée en soie blanche assortie à un petit haut affriolant qui ne couvrait pas grand-chose de son buste. Les deux bouts d'étoffe triangulaires qui moulaient merveilleusement bien ses seins, étaient noués dans son dos et reliés entre eux sur le devant par un gros anneau posé sur son sternum. Deux fines bretelles faisait le tour de son cou, pour faire tenir tout ça en place. Une paire d'escarpin blanc à talon et un tour de cou en soie complétaient sa tenue. Ainsi vêtue, la jeune femme montrait beaucoup de peau, mettant en évidence ses délicates épaules, son nombril et son ventre tonique mais surtout son avenante poitrine, qui attirait invariablement le regard des hommes.

Trois pirates au comptoir étaient en train de lui parler en picolant. Sélanor connaissait suffisamment bien Estelle pour voir qu'elle était embarrassée. Les hommes devaient sans doute la draguer avec toute la finesse dont était capable des pirates avinés.

Sa réputation réduite en lambeaux, il n'avait pas fallu longtemps pour que les hommes changent de comportement vis à vis de la favorite. Sélanor imaginait sans peine le genre de compliments et de propositions qu'elle recevait maintenant.

— « Cette cruche est venue pleurnicher chez moi. » Annonça Sélanor avec un petit sourire satisfait. « Tu ne l'as pas ménagée ce matin, ma chérie »

— « Cette sale pute a eu ce qu'elle méritait, rien de plus. » Répliqua Clotilde sur un ton qu'elle voulait neutre, mais qui transpirait d'une joie malsaine.

— « Elle m'a dit qu'elle regrettait d'avoir été vache avec toi dans le passé, qu'elle était jalouse de ta relation avec Sonny. Qu'elle ne méritait pas d'être favorite. Ce genre de conneries... »

— « Quoi d'autre? » Demanda Clotilde en savourant les informations de l'elfette.

— « Elle a fait ses devoirs comme tu lui as demandé ! » Commença Sélanor en arborant un grand sourire. « Elle s'est trouvée un surnom pour chacune de parties de son corps... Elle a repris pour se décrire des compliments qu'on lui aurait faits, certains lui vont très bien. C'est vulgaire mais pas très original. Après, faut pas trop lui en demander non plus, mais je te laisse découvrir ça par toi-même... »

— « J'ai hâte d'entendre ça de sa bouche. »

— « Sinon, elle m'a dit plusieurs fois, que tu avais eu raison de la remettre à sa place. Je pense qu'elle fait encore un peu la fière pour sauver les apparences, mais en vrai, elle est morte de trouille, elle ne cherchera pas à se rebeller, de peur que sa situation empire. Je lui ai donné quelques conseils pour qu'elle implore ta clémence après qu'elle m'ait bouffée la chatte. » Révéla Sélanor d'un air gourmand.

Cette dernière révélation déclencha une bouffée de rire de la part des deux complices.

— « Sans déconner, cette salope bouffe des culs comme une reine ! Enfin je ne sais pas si ça bouffe des culs une reine, mais elle si ! » Eclata de rire l'elfette. « Non, franchement, tu devrais l'essayer ! »

Clotilde ignora cette dernière remarque de son amie et porta un toast. « A la déchéance de la salope ! » qui fut reprit par la tablée. Les chopes s'entrechoquèrent et quelques rires fusèrent.

— « N'empêche j'aimerai bien l'essayer moi, mais c'est à peine si elle me remarque. Elle préfère faire sa belle avec les pirates depuis que je la regarde. » Regretta le jeune ferronnier. « Tout à l'heure, je l'ai vue s'approcher d'un garde... »

— « Vasseur? » S'informa l'elfette.

— « Oui, je crois qu'il s'appelle comme ça. Je ne sais pas ce qu'elle lui a dit, mais j'ai vu ce garde l'enlacer et la peloter, avant de l'embrasser sur la bouche. Tout ça devant une paire de pirates qui se marraient en faisant des gestes obscènes. »

— « Normal, elle ne peut pas s'empêcher de séduire tout ce qui a une bite dans un pantalon. Les putes comme elle, c'est dans leur nature ! » Décréta Clotilde, très sure d'elle.

— « Moi je pense qu'elle préfère les hommes plus mur... des guerriers. Je te l'ai déjà dit ; tu dois être plus ferme avec Estelle, t'imposer et surtout, la rabaisser, la dominer. Tu dois faire sortir la chienne soumise en elle et elle te mangera dans la main. Ne t'inquiètes pas, tu auras l'occasion de te la faire, d'ici la fin de la nuit. Promis ! » Répondit Sélanor en mettant sa main sur celle du jeune homme.

La belle elfe plongea ses yeux gris dans son regard, savourant le pouvoir de séduction qu'elle avait sur les hommes. Troublé par son contact, le ferronnier buvait littéralement ses paroles. Sélanor caressa sensuellement la main du jeune-homme, créant une tension sexuelle palpable entre eux. Elle se pencha vers lui, pour lui murmurer à l'oreille. « Si elle résiste, gifle-la ! »

*****

Estelle jouait nerveusement avec l'une de ses mèches de cheveux. Cela faisait maintenant presque deux heures que Clotilde lui avait demandé d'aider Irissia au bar. Elle servait au comptoir des pirates de plus en plus éméchés en supportant leurs commentaires salaces.

Estelle n'avait jamais vraiment travaillée de sa vie. En tant que chanteuse, elle était habituée aux compliments, aux bouquets de fleurs. Plus tard, en devenant la favorite de Sonny, aux luxueux cadeaux. Là, elle se sentait godiche, pas à sa place. Pour couronner le tout, Irissia l'avait laissée seule au comptoir. Elle s'appliquait, ne voulant pas décevoir Clotilde et risquer une punition. Elle veillait scrupuleusement à donner du monsieur à chaque client. De son coté, Irissia avait été un peu étonnée quand elle l'avait appelée, madame Irissia, mais elle ne s'était pas formalisée de ce qu'elle prenait pour une lubie de sa part.

Servir des bières était facile, mais elle s'embrouillait dans les différentes bouteilles d'alcool et de vin sous le comptoir. Elle n'était pas tout à fait certaine du prix de certains des vins qu'elle servait. Elle compensait sa lenteur en flirtant et en se forçant à sourire à ses imbéciles de pirates. Et si ça ne suffisait pas, elle se cambrait un peu pour mettre en avant sa jolie poitrine, ça marchait à tous les coups, les gars étaient comme hypnotisés par ses nichons.

La plupart des pirates qu'elle servait ce soir, étaient arrivés récemment au port, pour échapper à la tempête. S'ils n'étaient pas au courant des rumeurs sur elle en arrivant, ils ne tardaient pas à l'être. Certains se contentaient de la dévisager, mais d'autres la draguaient de plus en plus lourdement, lui faisant des propositions souvent obscènes. Elle devenait de plus en plus nerveuse, consciente d'être le principal sujet de conversation des hommes entre eux. A son grand désarroi, certains avaient même commencé à l'appeler Estelle-la-pute. Son sourire de façade, devenait de plus en plus crispé.

Mais la favorite devait aussi admettre qu'elle était sexuellement excitée par la situation. Les regards, les sous-entendus lubriques, la drague incessante et surtout les insultes qu'elle subissait finissaient par avoir de l'effet sur elle, comme si le fait d'être constamment rabaissée, humiliée, l'émoustillait. Elle avait une envie croissante de prendre une pause, avoir de l'intimité, pour se donner un peu de plaisir avec sa main et faire redescendre la pression. Malheureusement elle ne pouvait quitter son poste.

Un pirate du nom de Niklos, était l'un de ceux qui l'appelait Estelle-la-pute, il n'arrêtait pas de la harceler. L'homme portait un tricot gris, troué par les mites sur son gros ventre d'obèse. Le visage rougeaud, il ressemblait vraiment à un porc. Il y a quelques jours encore, elle lui aurait jeté le contenu de sa chope de bière au visage, mais bien sûr elle n'en fit rien. Elle se contentait de l'appeler monsieur Niklos et de sourire comme une demeurée à ses propos graveleux. Elle se servit un verre d'alcool qu'elle but cul-sec pour calmer ses nerfs.

Pour se changer les idées, Estelle reporta son attention vers la salle. Sur le panneau d'affichage de la taverne trônait en bonne place, une affiche vantant ses talents de chanteuse. Elle connaissait par cœur cette affiche usée par le temps. Son prénom s'y étalait en entête, en caractères bien gras :

ESTELLE

LA FAVORITE DE SONNY EN RECITAL

A LA CAVE DU FORT

Suivait ensuite, un superbe portrait d'elle réalisé par un talentueux dessinateur, où elle prenait une pause inspirée. La mention, VENEZ NOMBREUX TOUS LES SOIRS concluait l'affiche qu'elle avait dédicacée.

Des copies avaient été faites de cette affiche pour être placardées en ville, mais l'affiche qu'elle contemplait était l'originale. Cette affiche avait une valeur inestimable pour elle, elle prouvait qu'elle était une célébrité locale. Tout cela risquait de changer pensa-t-elle, en se versant un second verre d'alcool.

Estelle admira, en sirotant son verre, l'aisance de Plume. La rouquine évitait avec grâce les mains baladeuses des clients tout en plaisantant avec certains. La favorite se souvenait que c'était Mord-fesses qui avait déniché cette jeune beauté d'origine modeste. Le diablotin l'avait ramenée un soir à la taverne, à l'occasion d'une fête. Originaire de l'île, Plume avait été éblouie par le récit des aventures et l'or que les hommes de Sonny dépensaient sans compter. Pas farouche, la jeune femme avait eu une aventure torride de quelques jours avec Sonny. Estelle en avait été quelque peu jalouse, avant qu'elle ne comprenne que la nouvelle couchait aussi avec Mord-fesses et que Sonny s'amusait avec elle à l'un de ses jeux pervers. Coucher avec le patron signifiait lui appartenir, Plume n'était jamais repartie de la Cave, elle avait été embauchée comme serveuse. Sans s'en rendre compte, elle était devenue l'une des esclaves de Sonny, ce qui avait l'air de lui convenir.

C'est le moment que choisi Berthine, pour tirer Estelle de sa rêverie et se pointer au comptoir avec un vieux pirate balafré, à la barbe grise. La prostituée enlaçait langoureusement son client, lui caressant le torse velu, lui aussi grisonnant. Le regard de la favorite se posa sur le collier d'esclavage de cuir rouge de la belle brune. Son regard passa rapidement sur l'anneau en acier sombre du collier, pour venir se poser sur la lourde et ferme poitrine dénudée de la jeune femme. Berthine se promenait souvent les seins à l'air, fière de montrer à tout le monde ses anneaux de piercing qui ornaient ses tétons. Anneaux assortis aux créoles qui ne quittaient jamais ses oreilles.

— « Sers-nous une bouteille de rhum, on va se trouver une chambre à l'étage avec John. » Annonça la brune en toisant du regard la favorite. « Ils te plaisent mes nichons? » Demanda sarcastiquement Berthine.

— « Quoi? » Répondit Estelle, rougissant en s'apercevant qu'elle avait eu une petite absence en contemplant les seins de la prostituée.

— « J'ai entendu ce qu'il se dit sur elle. Je suis prêt à payer une pièce d'argent de plus, si elle veut nous rejoindre dans la chambre ! » Annonça le pirate en reluquant de haut en bas Estelle, avec un air gourmand.

— « T'affole pas John, je suis certaine qu'elle ne les vaut pas ! » Déclara Berthine avec une pointe d'agacement dans la voix.

— « Voilà monsieur John. » Répondit poliment Estelle, en sortant la bouteille de rhum de dessous le comptoir.

— « Monsieur John? Elle est drôle ce soir ! J'appelle tous mes clients John. » Répondit la prostituée, comme si elle était demeurée.

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