Maîtrise De Genre : Épisode 07

Informations sur Récit
Mélanie reçoit un invité très attendu et quelques surprises.
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Partie 8 de la série de 9 pièces

Actualisé 02/16/2024
Créé 02/04/2021
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Malmort
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Texte rédigé avec l'aide de ma co-auteure, Colère. Un immense Merci à elle.

19h21. Mélanie, assise bien droite sur son canapé, attendait en silence. Parfaitement apprêtée, elle était coiffée et maquillée avec soin. Elle était vêtue d'un chemisier serré, une veste sombre et une petite jupe noire, le tout agrémenté de chaussures à talons hauts. Conformément aux règles imposées par son Maître, elle ne portait évidemment aucun sous-vêtement. Le repas était prêt, la table dressée, le ménage fait. Elle n'avait plus rien à faire d'autre qu'attendre. Les jambes croisées, elle sentait l'angoisse qui montait par vagues. Chaque seconde, elle réalisait un peu plus que sa désobéissance, en envoyant son mari au loin malgré les instructions de son Maître, allait avoir de sérieuses conséquences. Tout d'abord, son dominant serait déçu. Rien que d'y penser, elle frémissait. Ensuite viendrait sa punition. Elle frémit à nouveau. Mais différemment.

19h28. Le Maître devait arriver dans deux minutes. Mélanie sentit le trac monter, menaçant de dépasser ses limites. Elle se concentra sur sa respiration pour garder le contrôle, en fermant les yeux. Inspire, expire. Bis repetita. Comme sa pulsation cardiaque redescendait lentement, Mélanie, plus calme, laissa son esprit vagabonder. Afin de se détourner du stress, elle se projeta dans les souvenirs des dernières journées, pour y réexplorer certaines expériences. Repensant cependant à sa désobéissance, elle se replongea dans une situation similaire qu'elle avait vécue il y a peu. C'était lundi dernier, lorsque son Maître était venu la visiter sur son lieu de travail et qu'elle avait échoué à protéger Adelyne. Adelyne! Sa douce stagiaire. Adelyne si sage! Mais aussi si pieuse, avec ses fiançailles l'année même qui avait suivi la rencontre avec son futur mari. Adelyne, une jeune fille dont les joues rosissaient rien qu'en relisant la rubrique sexo du journal! Adelyne, offerte en sacrifice à son Maître par sa faute! Rien qu'en songeant à ce fait, Mélanie ne put s'empêcher de ressentir une pointe de jalousie après la vague de culpabilité. La jeune femme n'était pas venue au travail depuis cet évènement. Elle repensait à ce qui avait dû lui arriver pendant ces quelques jours. Aux supplices qu'elle avait dû subir... et auxquels elle pouvait s'imaginer prendre sa place... Délicieux. Réalisant que sa main avait commencé à soulever sa jupe, Mélanie se secoua brusquement pour reprendre le contrôle sur son corps. Mais depuis quand avait-elle des idées aussi dépravées? Elle se recoiffa et essaya de ne pas y penser trop fort.

19h34. Il avait quatre minutes de retard. Peut-être n'allait-il pas venir? peut-être savait-il, pour sa désobéissance. Peut- être même qu'à cause de ça, il ne s'intéresserait plus à elle. Qu'il ne viendrait plus jamais la prendre ! Si c'était le cas, elle pourrait enfin revenir à sa vie normale, à son couple, son travail et sa routine. Au confort du quotidien. À la fadeur de sa vie sexuelle. Cette idée de retour à la normale n'était malheureusement plus aussi rassurante qu'elle l'aurait espéré. Mélanie réalisa qu'elle n'était plus si sûre d'être capable de revenir en arrière.

19h45. Mélanie commençait à angoisser avec une intensité inaccoutumée. Elle croisa et décroisa les jambes à plusieurs reprises, en regardant l'heure sur son poignet. Son Maître aurait déjà dû arriver. Une certaine peur de l'abandon se manifestait en elle. Et si sa montre était déréglée? Ce devait être ça. Elle se leva et marcha nerveusement jusqu'à l'horloge de l'entrée, qui indiquait la même heure. Paniquée, elle trotta jusqu'à la cuisine, ou l'horloge du four ne fit que lui confirmer ce qu'elle savait déjà. Et si elle s'était trompée au dernier changement d'heure? Et si tous ses appareils étaient mal réglés? Elle rationalisa la question en se disant qu'elle s'en serait rendu compte depuis longtemps. Mais un doute demeurait... Était-elle si sûre d'elle? Mélanie finit par prendre son téléphone laissé dans la cuisine, et dut s'y reprendre à trois fois en jurant pour réussir à dessiner le pictogramme de déverrouillage. Elle alla ensuite sur internet pour consulter l'heure sur un site officiel. Puis un deuxième. Décidément, il était bien 19h48. Elle lança rageusement son smartphone sur le plan de travail avant de retourner s'asseoir, avec raideur, dans son salon.

À 19h54, Mélanie était au bord de la crise de nerfs. Ses mains se crispaient sur le bord de sa jupe. Dehors, la nuit tombait. Une légère brise passait par la fenêtre ouverte. Elle se levait pour aller la fermer, lorsqu'un coup de sonnette retentissant la fit sursauter. Par réflexe, elle se retourna d'un bloc, et se précipita vers la porte d'entrée. Elle se jeta un coup d'œil dans le miroir. Elle y vit une très jolie femme, délicieusement empressée. Une pointe d'orgueil la chatouilla. Tu es super baisable, ma grande. Avalant sa salive, elle posa la main sur la poignée de la porte. Comme à cet hôtel, quelques jours plus tôt, lors de sa première rencontre avec son Maître, elle crut sentir cette présence de l'autre côté. Écrasante, envahissante, enivrante. Imposante. Un frisson la parcourut, et traversa son bas ventre en un éclair. Toujours incapable de se décider entre l'apréhension et le désir, elle ouvrit la porte, aussi prête que possible à affronter son invité.

Elle le trouva sur le pas de la porte, debout, une femme en robe rouge appuyée contre son torse. Elle sentit immédiatement son aura la percuter de plein fouet. Il la fixa intensément, avec ce petit sourire ironique sur les lèvres. Elle était paralysée, comme une souris face à un python, hypnotisée par ce regard magnétique. Le Maître lui laissa quelques secondes pour apprécier son trouble, avant de prendre la parole :

_ Et bien Mélanie, tu ne nous fais pas entrer?

L'intéressée secoua la tête, et recula maladroitement en bredouillant une excuse. Le Maître passa devant elle sans la toucher, son odeur emplissant un instant l'air autour d'elle. Alors qu'il s'enfonçait dans son couloir, Mélanie, incapable de détourner les yeux, le suivit du regard. Elle sentit alors la femme en rouge passer beaucoup trop près d'elle, frôlant négligemment de son coude la pointe de ses seins. La Maîtresse de maison se redressa par réflexe, et regarda enfin le visage de son interlocutrice. Elle poussa alors un cri de surprise, la bouche et les yeux écarquillés dès l'instant où elle la reconnut. L'intruse y répondit par un gloussement moqueur avant de lui adresser d'une voix très sage :

_ Tu ne me dis pas bonjour, Mélanie?

_ Bonjour Adelyne, répondit l'intéressée abasourdie.

Mélanie n'en croyait pas ses yeux. Cette jeune femme n'avait plus rien à voir avec sa stagiaire, si timide et si modeste. Elle qui avait toujours porté des vêtements très couvrants avait drastiquement changé de garde-robe, et visiblement perdu beaucoup de complexes en chemin. Le vêtement tendu et échancré qu'elle portait ce soir peinait à dissimuler une poitrine avantageuse, agrémentée d'une jolie croix en or, attirant le regard dans cette direction. Mélanie dut faire un effort pour en détourner ses yeux, et les fixer sur le visage de la jeune fidèle. Adelyne la fixait avec un sourire amusé, ardant, et quelque peu ambigu.

_ Tout va bien Mélanie? Ça ne te gêne pas que je te tutoie, j'espère?

Clairement, cette difficulté qu'avait eue Adelyne à tutoyer son aînée était aussi dépassée que sa pieuse modestie. Comme dans un rêve, la jeune femme leva alors le bras vers sa Maîtresse de stage et caressa son visage de la main gauche dans un geste à la foi doux et humiliant, ce qui la fit frissonner. Toujours plus surprise, Mélanie constata que sa cadette portait toujours sa bague de fiançailles. Remarquant son regard, Adelyne sourit avant de reprendre la parole :

_ Jolie bague, n'est-ce pas? Il aime que je la porte quand je suis avec lui.

Mélanie reprit rapidement ses esprits en remarquant que le Maître les attendait. Mais quelle gourde, évidemment, il ne connaît pas la maison! Elle s'activa et, passant devant sa stagiaire souriante, les invita tous deux à la suivre d'un geste tout en entrant dans le salon.

_ Bienvenue chez moi. Asseyez-vous sur le canapé, je vais chercher l'apéritif.

Lui emboitant le pas, le Maître jeta un oeil à la table dressée et, avec un air dubitatif, presque agacée, demande à son hôtesse d'un ton ferme :

_ Tu n'as dressé que deux couverts?

Prise au dépourvu par la question, Mélanie, un peu téméraire, réagit spontanément avec plus d'honnêteté que de prudence :

_ Je ne savais pas que vous seriez accompagné. Maître.

Il la regarda un instant intensément, faisant trembler Mélanie, avant de laisser échapper un petit claquement de langue, comme si c'était sans importance. Il se dirigea vers le canapé, dans lequel Adelyne s'était déjà lovée sans attendre, et s'assit à ses côtés. Notre héroïne s'excusa et alla chercher l'apéritif. Derrière elle, elle entendait Adelyne échanger gaiement avec le Maître, laissant parfois échapper un petit rire. En repensant aux soupirs hypocrites d'Adelyne et à cette poitrine astucieusement mise en avant sous le regard de son dominant , Mélanie ne put s'empêcher de ressentir une certaine jalousie. Oubliant la peur de la punition qui allait venir, elle se hâta donc de revenir avec un plateau garni de cocktails et d'amuse-bouches.

Il s'ensuivit un apéritif étonnamment normal, durant lequel les trois personnes échangeaient de façon pratiquement cordiale. Il y eut beaucoup de rires, et des discussions légères sur la culture, le cinéma, les cours d'Adelyne et les dernières lectures de Mélanie. Ils burent quelques verres, et Mélanie sentit que son mojito l'aidait beaucoup à se détendre et apprécier la soirée. On parla ensuite du travail des deux femmes, et l'aînée réussit à faire rire son dominant plusieurs fois avec des réparties bien trouvées. Ce qui lui donna des bouffées de fierté, peut être teintées de quelque chose de moins avouable. En somme, si le corps de Mélanie n'avait pas été si réactif, il aurait pu s'agir d'une discussion aussi banale qu'agréable, comme on en a souvent entre amis. Alors que tous trois finissaient de rire à une plaisanterie d'Adelyne sur l'inexpérience de son fiancé, le Maître demanda sur le ton de la conversation :

_ À propos de conjoints, Mélanie, où se trouve ton mari?

La quarantenaire sentit s'abattre sur ses épaules une chape de plomb. Au sourire d'anticipation qui venait d'apparaître sur le visage de sa stagiaire, elle devina qu'Adelyne avait compris la situation. D'ailleurs, le Maître avait-il rencontré son fiancé dans les mêmes circonstances? Peut-être, mais elle y réfléchirait plus tard. Il fallait avant tout qu'elle se tire de ce pétrin. Baissant les yeux, elle répondit une phrase dont elle avait mûrement préparé chaque mot :

_ Il s'était engagé dans une soirée de longue date. J'ai fait tout mon possible, mais il a refusé d'annuler. Je n'ai rien pu faire.

Un silence palpable lui répondit. Elle ajouta d'une voix moins assurée :

_ Je suis désolée, Maître.

Toujours pas de réponse. Elle jeta un regard vers le canapé, où elle vit que le Maître, impassible, continuait de la fixer. Le sourire d'Adelyne, quant à lui, venait de monter d'un cran en intensité, étant passé de la curiosité à la gourmandise. Un frisson parcourt Mélanie. Comme si c'était ce qu'il attendait, son dominant sourit, puis reprit la parole :

_ Mélanie... d'abord, tu ne mets que deux couverts. Puis tu échoues à me présenter ton mari. Tu te moques du monde?

_ Mais, je ne pouvais pas savoir! Et pour mon mari, je ne suis pas responsable de...

Il l'interrompit d'un doigt, lui imposant instantanément le silence. Alors qu'elle fixait ses yeux sur son index, il le pointa brusquement vers le sol, à ses pieds. Le message était clair. Elle tomba à genoux sur la moquette, devant son propre canapé. Mélanie regarda vers le haut,et vit en contre plongée le sourire de son Maître, inflexible, et celui de sa stagiaire, pleine d'anticipation. Sous cet angle, le visage si innocent d'Adelyne lui présentait une facette différente, inédite : sadique. Elle se demanda furtivement si cet aspect avait toujours été là, caché sous une surface de timidité et de modestie contenue. Le Maître coupa Mélanie dans cette réflexion en lui lançant cette phrase:

_ Jeune fille, j'apprécie tes efforts, mais il est clair que tu as encore besoin de fermeté. As-tu vraiment fait tout ton possible pour retenir Allan?

Mélanie dut se concentrer pour résister à la tentation de se livrer. Elle répondit d'une voix qu'elle pensait convaincante :

_ Oui, Maître.

_ Je n'aime pas les menteuses.

La Maîtresse de maison s'était rarement sentie si petite. Les yeux fixés sur l'ourlet de sa jupe, elle murmura juste assez fort pour être entendue :

_ Non, Maître. J'ai désobéi pour le protéger.

Adelyne laissa échapper une courte exclamation. Le Maître maintient de son regard la pression sur Mélanie. Un ange passa.

_ Adelyne... Que penses-tu de ce comportement?

_ Méprisable, répondit-elle d'un ton tranchant.

_ C'est bien, Adelyne. Tu ne me déçois pas, toi. Je te laisse lui expliquer comment réparer sa faute.

Sur ces mots, le Maître se cala confortablement contre le dossier, prenant une posture de spectateur. Adelyne se redressa et, assise toute au bord du coussin, se pencha vers son aînée pour lui parler.

_ Mélanie... Il va falloir que tu te corriges un petit peu.

_ C'est promis, je ne recommencerai plus.

_ Tut tut tut... Il va falloir un peu plus que des promesses. Nous ne sommes pas pressés, tu sais?

L'intéressée fronça des sourcils, sans comprendre.

_ Comment ça?

_ Prends ton téléphone, Mélanie. Et compose le numéro d'Allan.

Une sueur froide se répandit le long de sa nuque, alors qu'elle réalisait ce qui allait se passer. Elle jeta un regard implorant vers son Maître, qui se contentait de sourire avec satisfaction. Allan n'était qu'à une demi-heure de route d'ici. Réalisant que tout son stratagème pour l'éloigner n'allait servir à rien, Mélanie cherche de la compassion auprès de sa cadette :

_ Adelyne, je.. S'il te plaît ne...

Mais l'intéressée l'interrompit sèchement.

_ Je ne me laisse pas tutoyer par n'importe qui, Mél.

Mélanie la regarda. Puis lui. Envahie par la honte, elle baissa les yeux. Et capitula.

_ Tout de suite, Adelyne.

Mélanie caressa les poches de ses vêtements, et sentit que son smartphone n'y était pas. Incapable de réfléchir, elle dit un peu bêtement :

_ Je... J'ai oublié mon téléphone dans la cuisine.

Adelyne laissa échapper un rire moqueur.

_ Et qu'est ce que tu attends pour aller le chercher?

Alors qu'elle se relevait pour s'exécuter, Mélanie vit son Maître, le regard appréciateur, caresser les cheveux d'Adelyne comme pour la féliciter de sa performance. La jeune femme vibrait de fierté. La quarantenaire, rouge de honte, et sentant la jalousie revenir, partit chercher son téléphone à pas précipités dans la pièce mitoyenne. Elle le trouva sur le plan de travail, où elle l'avait jeté lorsqu'elle s'impatientait. Elle s'en saisit et, tout en revenant au salon, sélectionna le numéro d'Allan dans ses contacts. Il y était renseigné sous le nom de "Mon amour".

À son retour, elle trouva Adelyne occupée à embrasser leur Maître dans le cou, sa main glissée dans le col ouvert de la chemise en train de caresser son torse. Comme le couple l'ignorait, elle attendit en silence, bien droite, une trentaine de secondes, le temps que ses invités s'interrompent pour remarquer sa présence. C'est le Maître qui prit la parole.

_ Tu attends quelque chose, Mélanie?

Elle sursauta, toujours aussi troublée face à leurs deux sourires moqueurs. Elle appuya immédiatement sur le bouton d'appel avant de porter l'appareil à son oreille. Toujours transpercée par les regards du Maître et d'Adelyne, Mélanie attendit de longues secondes que la connexion soit mise en place par l'appareil. En attente de cette tonalité salvatrice, les ressentis de son corps en profitèrent pour s'imposer à elle. Sans surprise, la pointe de ses seins et les alentours de son sexe étaient particulièrement sensibles. Plus étonnante, elle était consciente avec une acuité extraordinaire des lobes de ses oreilles et l'extrémité de sa nuque, sur lesquels elle sentait chaque courant d'air. Tout son corps était parcouru de fourmillements d'une intensité perturbante.

Au moment où Mélanie entendit la première tonalité, elle fut déconcentrée par une sonnerie, qui depuis l'extérieur de la maison arriva dans la pièce, suivie d'un juron étouffé. Les trois convives se tournèrent d'un même geste vers la fenêtre, laissée entrouverte pour profiter de la fraîcheur du soir. Mélanie sentit sa mâchoire tomber. Elle découvrait avec stupeur, de l'autre côté de la vitre, Allan. Il se trouvait dans le jardin, et cherchait à se dissimuler dans la pénombre, derrière une haie. Hélas pour lui il était inratable en raison de la lumière émise par son smartphone, qu'il tentait d'éteindre par tous les moyens.

Alors qu'il s'agitait en jurant, secouant son téléphone comme si cela pouvait changer quelque chose, Adelyne et son Maître éclatèrent d'un rire franc, comprenant instantanément la situation. Mélanie, elle, se sentit blêmir. Comme dans un rêve, elle coupa son appel, ce qui éteignit enfin le combiné dans les mains de son mari. Celui-ci, croyant avoir réussi à l'arrêter par ses propres moyens, le remit rapidement dans sa poche, sans avoir réalisé qu'il était découvert. Cette illusion vola en éclat dès qu'il releva les yeux vers la fenêtre, où il croisa le regard tétanisé de sa femme livide.

Allan se sachant découvert, il lui adressa un sourire contrit, comme un gamin pris en faute, avant de lui indiquer la porte-fenêtre de la cuisine pour lui demander de lui ouvrir. Mélanie, rouge de honte et de colère, alla le rejoindre pour lui d'un pas rapide et lui permit d'entrer. Toujours souriant, il semblait croire pouvoir s'en tirer à bon compte. Elle le confronta immédiatement d'une voix blanche.

_ Allan, qu'est ce que tu fais là?

_ Bonsoir mon amour! J'ai... heu... j'avais oublié ma veste sur la chaise du jardin, et je suis venue pour la récupérer...

Elle le regarda, atterrée, incapable de dire s'il pensait vraiment la duper avec une pareille fable.

_ Tu te moques de moi, Allan?

_ Mais pas du tout, puisque je te dis que... Et puis après tout, je suis chez moi dans ce jardin. J'ai encore le droit d'y mettre les pieds que je sache!

_ Allan, on s'était mis d'accord, et tu es en train de me faire une crise de jalousie.

_ Oh, tu n'as pas l'impression d'être un peu parano?

Cette dernière attaque la mit pratiquement hors d'elle. Seule l'aura de son Maître, qu'elle sentait derrière elle, la retint d'exploser. Au contraire, sa colère se mua un instant en mépris. Si au moins tu m'étais utile pour baiser, Allan. Elle respira profondément sans cesser de le fixer, et reprit son calme. Son esprit passa en mode "gestion de crise" : il lui fallait d'urgence évaluer ce qu'il avait pu voir ou entendre depuis le jardin. D'après son sourire contrit, Allan n'avait pas dû comprendre grand-chose à ce qui s'était joué dans le salon. Mélanie avait l'intuition qu'il n'aurait pas été si calme s' il l'avait vue s'agenouiller devant un homme. Et encore moins s'il avait entendu le contenu de la conversation. Pendant qu'elle réfléchissait, Allan regardait derrière elle par-dessus son épaule, essayant visiblement de jeter un œil sur leurs invités par la porte ouverte. Comme il était clair qu'elle ne pouvait plus éviter la rencontre, Mélanie capitula provisoirement. Elle poussa un soupir et reprit la parole :

_ Eh bien puisque tu es là, laisse moi te présenter.

Sur ce, elle se retourna et partit vers le salon, l'entraînant dans son sillage. En y arrivant, Mélanie se plaça sur le côté pour laisser passer Allan, ce qui lui permit d'observer son visage, curieux de voir l'effet qu'aurait son Maître sur son époux. En entrant, le regard froncé de son mari se posa sur le dominant. Malgré un sourire peu crédible, il était clair qu'il n'était pas rassuré par l'apparence de son interlocuteur. Mais alors qu'il s'approchait pour le saluer, son attention fut détournée par la forme rouge et lascive d'Adelyne. Au moment où il la remarqua, son expression changea dramatiquement, et Mélanie se fit la réflexion qu'il n'en aurait pas fallu beaucoup plus pour que ses yeux ne sortent de leurs orbites. Très clairement, les échancrures n'étaient perdues pour personne.

Malmort
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