Chroniques Du Cheptel - Ch. 09

BÊTA PUBLIQUE

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Leur tranquillité n'était troublée que par les aboiements persistant d'un gros chien provenant de quelque part derrières les murailles. Ils devaient être tout prêts du chenil de l'établissement, là où dormaient les molosses sataniques de Sonny, pensa Anton. La rumeur voulait qu'une fille vivait et dormait avec eux dans le chenil, une noble que le patron avait capturé sur le continent. Tel qu'il connaissait Sonny, cette rumeur était certainement vraie.

Le sergent avait passé la semaine à diffuser le cristal pornographique de la favorite à des soldats et à organiser avec Georgette l'installation de son théâtre érotique. Il n'avait pas revu Estelle depuis la nuit où il l'avait violée dans sa roulotte. Il avait cependant entendu nombre de rumeurs sur elle qui avaient piquées sa curiosité. La pièce d'or qu'il avait donnée à la serveuse avait suffi à lui délier la langue. C'était cher payé pour une pipe, mais les informations qu'il avait obtenues d'elle valaient le coup.

Anton réfléchissait sur ce que lui avait dit Plume. D'après elle, Clotilde avait officiellement annoncé aux pirates la mise sur le marché d'Estelle-la-pute. Sauf qu'elle n'était pas reparue dans la taverne depuis la nuit de la tempête. Cette situation avait fait pas mal de mécontents, en particulier chez les pirates, les bagarres étaient plus fréquentes et personne n'était capable de leur dire quand ils pourraient la baiser à nouveau. La pute se servait bien de sa roulotte comme chambre de passe, mais elle n'y recevait que des clients triés sur le volet, envoyés par Sélanor. Clotilde, elle-même était moins visible dans la taverne, elle préférait se prélasser avec Victor son nouveau petit copain et éviter les reproches des clients mécontents. Inutile de dire que cette situation mettait Hynys, la patronne, sur les nerfs.

La mission que lui avait confiée Théodolinda à lui et à l'incube Razel était d'amorcer le dressage de la favorite tout en ruinant sa réputation afin de faciliter sa prise en main par Clotilde. Ce qui s'était effectivement produit. Il savait que Razel continuait à utiliser différentes apparences pour répandre nombre de rumeurs sordides sur Estelle. Rumeurs qui c'étaient largement répandues dans la population, au point qu'elle était sans doute l'un des principaux sujet de conversation des gens. Avec la mise en place du théâtre, sa mission était terminée. Que la favorite fasse des passes dans sa roulotte, en ville ou dans la taverne, ne changeait rien pour lui. Il ferait son rapport final à Théodolinda dans la soirée.

Il restait qu'Estelle avait tenté de corrompre un démon pour venir lui casser la gueule et ça, il ne pouvait pas laisser passer. Plume aussi voulait lui faire payer. Estelle méritait une sévère leçon, ça leur faisait un point commun à tous les deux. Il était peut-être temps aussi qu'il parle à Clotilde ou plutôt à Sélanor puisque c'était l'elfette qui paraissait maintenant en charge du dressage de la favorite.

Anton, abandonna ses réflexion pour se laissa aller, Plume avait remarqué une petite baisse de tension dans sa bite. Elle avait abandonné son léchage un peu trop sage, pour le pomper plus énergiquement. Il ne tarda pas à jouir dans la bouche de la serveuse. La rouquine avala son sperme avec gourmandise, elle continua à le pomper un peu jusqu'à être certaine, qu'il lui avait tout donné.

— « Pas un mot de notre escapade, si Hynys l'apprend, elle me mettra la tête au carré et je ne veux pas avoir d'ennuis. En plus je ne fais jamais ça... » Dit Plume en se relevant, un sourire aux lèvres.

— « Si on se revoit, je ne dirais rien jeune fille, promis. » Répondit avec sincérité Anton, il n'avait aucune raison de nuire à cette fille qu'il trouvait par ailleurs sympathique.

Plume sorti de l'une de ses poches, un petit cigare mal foutu qu'elle alluma en grattant une allumette rudimentaire sur le mur derrière eux. Adossée au mur, elle prit une grande taffe en regardant l'horizon.

— « C'est du mariké, tu en veux? » Proposa-t-elle au sergent en rejetant sa fumée entêtante au loin.

Anton déclina poliment l'offre en se rapprochant de la fille. Vu de près, ses jolis yeux en amande étaient noisettes avec des touches de vert. Il passa sa main sur sa joue avant de déposer un baiser sur sa bouche. Comme elle ne réagissait pas, il l'embrassa de nouveau. Au bout du troisième ou quatrième baiser, elle l'attira à elle pour lui rendre un baiser torride. Le temps passa vite.

Il était bientôt quinze heures et Plume avait encore un peu de temps libre devant elle. Le sergent l'entraina avec lui dans le marché pour arriver devant une tente. Oleg était planté devant, parlant aux badauds, tentant de les convaincre d'entrer. Il en faisait un peu trop et la plupart des gens faisaient un détour pour l'éviter mais certains curieux payaient et rentraient pour prendre place. Anton salua les deux miliciens qui allaient assurer la sécurité jusqu'au soir.

Plume médusée, s'arrêta pour lire à haute voix l'inscription sur l'ardoise posée sur le chevalet : « Venez nombreux admirer les exploits érotiques d'Estelle La favorite nymphomane. Une pièce de cuivre le spectacle. Un nouveau cristal chaque semaine, chaque jour de 15h à 20h ! »

Incrédule, la rouquine le regardait avec une pointe d'excitation dans les yeux. « On entre? »

Une petite dizaine de spectateur attendaient, sagement assis, tous des hommes, pour la plupart des péquenauds. Anton installa Plume sur une chaise au premier rang. La tente se remplissait peu à peu, puis Oleg attacha les deux pans de l'entrée, pour faire de la pénombre.

Anton prit place près du pupitre sur lequel un petit coussin de velours bordeaux était posé. Il sortit de son veston le fameux cristal bleuté, le frotta avant de le poser sur le coussin, pointé en direction de l'estrade.

Une exclamation se fit entendre parmi les spectateurs quand l'image d'Estelle se forma sur l'estrade. Elle était dans sa chambre, nue, une sorte de grand chapeau sur la tête. L'image était belle, les spectateurs incrédules avaient l'impression que la favorite était en face d'eux, sauf que l'image était légèrement transparente. La favorite apparaissait aguicheuse, devant eux dans toute sa somptueuse beauté et elle n'était pas seule, deux hommes étaient avec elle. Plume reconnu tout de suite des gardes de la Cave. Estelle les embrassaient à tour de rôle, à pleine bouche pendant qu'ils lui caressaient les seins et mettaient leur doigts dans sa chatte.

De là où elle était, Plume pouvait voir l'excitation d'Estelle-la-pute, ses mamelons étaient gonflés, de la cyprine s'échappait de son vagin pour couler le long de ses cuisses. Les spectateurs le voyaient aussi, ils commentaient.

La pute s'était agenouillée devant les hommes pour les branler en même temps, déposant des baisers sur leur sexe tendus. N'y tenant plus, un spectateur à coté de Plume avait sorti sa bite de son pantalon et se branlait en regardant la scène.

Estelle était maintenant dans son lit, couchée sur le dos l'un des hommes la besognait, sa queue profondément fichée dans son vagin offert, il la limait à grand renfort de grognements. L'autre homme baisait sa bouche avec entrain.

Les spectateurs voyaient tous les détails obscènes. Certains avaient pris exemple sur le premier et profitaient de la pénombre de la tente pour se masturber plus ou moins discrètement.

— « Non mais quelle salope... Il faut que les autres filles voient ça... » Murmura Plume, sidérée,

L'homme à côté d'elle éjacula par terre en poussant un petit cri étrange.

*****

Appartements de Clotilde - Cave-du-fort :

Victor regardait la ville par la fenêtre, la soirée était déjà bien entamée et la nuit tombait rapidement sur Sinistrevent, les lampes s'allumaient un peu partout en ville, lui donnant cette atmosphère que le mage aimait tant.

Derrière lui, Clotilde commençait à remuer. Elle dormait nue sur le flanc, il l'avait droguée et mise sous hypnose tout l'après-midi, brisant les dernières défenses de la jeune-femme, reprogrammant patiemment des pans entiers de sa personnalité. Jamais auparavant, il n'avait fait de séance aussi longue, mais il avait trouvé des choses réellement intéressantes en fouillant dans la psyché de sa petite amie. Elle ne serait plus jamais, la fière jeune femme que les gens connaissaient. Clotilde était prête à passer à l'étape suivante, son dressage allait pouvoir commencer pour de bon, dès ce soir !

Cette intense et fructueuse séance l'avait épuisé, heureusement qu'il avait investi sur quelques potions de vigueurs qu'il avait acheté à la boutique de magie. Arkielle, la vendeuse, lui avait proposé une remise de 15% s'il achetait trois potions, ce qu'il avait fait. Ce n'était pas donné, mais il comptait bien se rembourser sur le pécule de sa petite amie. Victor trouvait particulièrement ironique de penser à Clotilde en termes de petite amie, il avait en réserve d'autres qualificatifs bien plus humiliants pour elle.

Clotilde se redressa péniblement, se tenant la tête, pourquoi avait-elle cette migraine?

Victor, se rapprocha d'elle, feignant d'être attentionné. « Doucement, tu as fait un malaise tout à l'heure après notre altercation. »

Clotilde fronça les sourcils en cherchant à se souvenir. « Ooh, je devais passer à l'atelier... Tu m'as traité de salope, c'est ça? » Demanda-t-elle, incertaine.

— « Oui ma chère associée, je t'ai traité de salope, parce c'est ce que tu es. Sous tes airs de fille bien, tu n'es qu'une salope ! » Asséna tranquillement Victor, en lui palpant un sein.

— « C'est faux. » Répondit-elle en manquant totalement de conviction, elle avait du mal à rassembler ces idées.

Victor ne répondit rien, se contentant d'un sourire pervers. Sa main descendit lentement plus bas pour venir caresser la hanche de la fille pour finir par se poser sur sa jambe. Sans même y réfléchir, Clotilde ouvrit les cuisses lui facilitant le passage. La main de Victor en profita aussitôt pour venir empaumer son pubis et frotter sa vulve.

— « Tu vois que c'est vrai, tu n'es qu'une petite salope excitée, tu es comme Estelle... » Lui susurra à l'oreille Victor en la branlant doucement, constatant qu'elle commençait déjà à mouiller.

Clotilde se mordit la lèvre pour ne pas gémir, la main de Victor lui faisait du bien, sa migraine s'estompait.

— « Dit le ! Dit que tu n'es qu'une salope ! » Ordonna le mage.

— « Ok, je suis... une salope... » Lâcha Clotilde dans un souffle, honteuse de l'avouer.

— « Encore chère associée ! »

— « Je suis une salope. » Répondit Clotilde sans hésiter, mais toujours aussi honteuse.

Elle savourait la caresse de son amant, sa chatte fondait sous ses doigts. A la demande de Victor, elle répétait en boucle qu'elle était une salope, qu'elle aimait la bite, elle était sur le point de jouir quand Victor retira sa main, la laissant pantelante, frustrée.

— « J'ai faim, on va au restaurant ! » Annonça-t-il en se levant.

Au bord de l'orgasme, Clotilde cligna des yeux, elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle avait l'impression que Victor devenait un autre homme avec elle, plus dur, dominateur. Elle avait envie de l'envoyer balader, en même temps, elle aimait bien...

— « Allez bouge-toi ! Met une jupe et quelque chose de sexy qui mette en valeur tes gros nichons de salope. Pas de sous-vêtements, je veux pouvoir t'enfiler rapidement, si j'en ai envie ! » Ordonna-t-il sèchement.

Victor s'amusait à la traiter de salope, toutes les deux phrases, sans qu'elle ne réagisse. Il l'avait conditionné pour qu'à chaque fois qu'elle l'entende, elle devienne moins sure d'elle et plus complaisante. Il la voyait perdre pied, c'était trop bon.

Comme un automate, Clotilde se leva pour fouiller dans sa garde-robe à la recherche de quelque chose qui pourrait lui convenir. Elle opta pour une jupe courte beige qui lui arrivait à mi-cuisse, la trouvant trop osée, elle ne l'avait portée que deux fois dans sa vie, toujours pour faire plaisir à Sonny. Pour le haut, elle hésitait, il faisait quand même froid le soir, elle prit un petit haut sexy coupé court, qu'elle adorait porter en été. De couleur saumon avec de grosses fleurs plus claire, il dévoilait son nombril et son corsage lacé mettait en valeur un joli décolleté tout en restant classe. Elle porterait un manteau par-dessus et le tour était joué, elle serait belle pour son homme. Il ne lui restait plus qu'à se maquiller en vitesse...

Quand elle eut fini, Victor lui tendit le croquis de la robe au décolleté vertigineux qu'elle avait dessiné pour Estelle. « Je veux que tu fasses cette robe pour toi, je veux que tu la porte ce dimanche pour la fête au palais, elle ira parfaitement à la salope que tu es ! »

Clotilde hocha la tête en rougissant, elle attrapa son manteau, quand Victor lui retint la main.

— « Pas de manteau chère associée, je veux que tout le monde puisse t'admirer. » Lui dit-il en lui caressant le menton.

Médusée par la tournure que prenaient les événements, Clotilde laissa son manteau et suivit son amant. Quelque chose ne tournait pas rond, mais elle n'arrivait pas à réfléchir suffisamment pour mettre le doigt dessus. Et puis, elle devait bien admettre que de voir Victor aussi autoritaire avec elle, l'émoustillait follement.

Clotilde attrapa le bras de son homme, en descendant les escaliers extérieurs qui menaient à la taverne. Elle se serra contre lui pour échapper à la fraicheur du soir,

Victor avait décidé de boire un verre au comptoir avant de partir au restaurant. Irissia leur servit deux verres de vin épicé de Koth, elle échangeât quelques banalités avec le couple avant de partir servir des bières à des pirates de l'autre côté du comptoir.

La taverne était étrangement calme ce soir, hormis Plume qui avait l'air en grande discussion avec Berthine et deux autres prostituées de la taverne. Victor ne savaient pas ce que les filles se racontaient entre elles, mais à leurs gloussements, ça avait l'air vraiment croustillant.

Sélanor vint les voir et complimenta Clotilde sur sa tenue, elle n'avait pas l'habitude de la voir aussi sexy, elle approuvait. Clotilde la remercia un peu gênée, surtout quand Victor renchérit en disant qu'être habillée en salope lui allait bien. Il appuya son commentaire d'un clin d'œil à l'elfette et d'une main baladeuse sur les fesses de sa petite amie.

Sélanor lança un regard interrogateur au mage mais n'alla pas plus loin. Elle avait tout de suite compris en regardant Clotilde. Elle prit congé en leur souhaitant une bonne soirée pour aller voir ce que tramait Plume et remettre les prostituées au travail, l'argent n'allait pas se gagner tout seul !

Clotilde et Victor venaient juste de quitter la taverne quand Hynys fit signe à Sélanor, pour lui désigner un pirate corpulent avec un bonnet de laine vissé sur la tête. L'homme qui dépassait tout le monde d'une bonne tête, faisait un esclandre devant le bureau du caissier, le ton montait. L'elfette acquiesça et rejoignit ce brave monsieur Colton qui s'épongeait le front avec un mouchoir, il ne savait plus comment se dépêtrer de cet encombrant client.

Sélanor se para de son plus beau sourire et posa sa main délicate sur le bras du gros lard. « Que puis-je faire pour vous monsieur? »

L'homme qui ne l'avait pas entendue venir sursauta, manifestement intimidé par l'elfette, il retira son bonnet, révélant un crâne lisse et irrégulier. Il bafouilla : « Pardon m'dame, les gens m'appellent Pat-le-gros mais vous pouvez m'appeler Pat. »

Vu de près, Pat devait avoir du sang d'ogre dans les veines. Il était grand et massif, son visage rougeaud était taillé grossièrement, avec une moustache foisonnante qui tirait vers le roux. Un gros grain de beauté proéminent et poilu poussait sur son arcade sourcilière gauche, elle-même percée d'un gros anneau de métal. Il portait un pantalon élimé, un ceinturon de cuir noir lui barrait le torse en diagonale, posé sur un maillot de corps qui sentait la sueur. Ce gros bébé énervé devait bien peser dans les 160 kilos pensa l'elfette, peut-être plus.

— « Quel est le soucis? » demanda Sélanor en gardant sa main sur le bras de l'homme, pour maintenir un contact. D'un signe discret de son autre main, elle fit signe à Vasseur de ne pas s'approcher. Le garde était prêt à intervenir, la main posée sur la dragonne de son gourdin clouté.

Monsieur Colton se racla la gorge en rajustant ses lunettes avant de prendre la parole. « Monsieur Pat-le-gros a entendu dire que la favorite se prostituait pour une pièce d'argent. Malheureusement j'ai beau eu lui expliquer qu'elle n'était pas disponible ce soir, monsieur insiste pour la voir quand même... »

— « Oh, je vois le problème... » Dit Sélanor en jaugeant le pirate, il n'avait pas l'air très futé. « Il est vrai que la favorite est occupée ailleurs pour l'instant, mais je vous promet qu'elle sera de retour dans la taverne dès lundi, ou peut-être mardi. Dès que Clotilde donnera son accord. » Annonça-t-elle sournoisement en rejetant la faute sur Clotilde.

Deux autres pirates s'étaient rapprochés pour entendre ce qu'avait à dire Sélanor.

— « Clotilde avait dit que c'était bon ! J'étais là, ce fameux soir où une vingtaine des nôtres l'ont prise sur la table là-bas. » Dit l'un d'entre eux, en désignant une table plus loin.

— « Ouais, on veut Estelle-la-pute ! » Cria un autre pirate mécontent.

Vasseur devenait nerveux, d'autres gardes l'avaient rejoint, la situation devenait explosive, une bagarre pouvait éclater à n'importe quel moment.

— « Allons messieurs, un peu de calme, je vous prie ! Je vais parler à Clotilde ! » Clama Sélanor. « Monsieur Colton, vous allez prendre les noms de ces gentlemen, ils seront prioritaires dès lundi pour une passe avec Estelle-la-pute ! »

Cette annonce fit retomber la tension du côté des pirates. Sélanor appela Berthine pour qu'elle les rejoigne, puis s'adressant à Pat.

— « Je vais vous confier à Berthine. Je suis certaine qu'une aussi belle femme saura prendre soin de vous monsieur Pat... » Annonça Sélanor au gros pirate, guettant sa réaction.

Le voyant toujours hésitant, elle rajouta. « La passe est bien évidement offerte par l'établissement. Sommes-nous d'accord? » Dit-elle en lui tendant la main.

Un sourire illumina aussitôt le gros visage du pirate qui lui serra délicatement la main avec sa grosse paluche, faisant attention de ne pas lui faire mal.

— « Dans ce cas, je vous souhaite une bonne soirée monsieur Pat. » Conclu l'elfette, contente d'avoir désamorcé la situation.

Berthine, regarda son client en sifflant entre ses dents : « Tu es un beau bébé, dis-moi, John? Allez, suis-moi ! »

— « Je m'appelle Pat, m'dame... »

— « Si tu veux John... » Répondit sans se démonter Berthine. Elle prit la direction de l'escalier qui montait aux chambres, entrainant le colosse avec elle.

Hynys alpagua Sélanor quand elle repassa devant le comptoir. « Je viens de perdre cinq pièces d'argent. Il va falloir que cela cesse, ou elle se prostitue ici, ou cette morue dégage de ma taverne ! » Déclara Hynys de mauvais poil en regardant Sélanor.

— « Elle fera ses premières passes après la fête. Ce n'est pas de ma faute si Clotilde a merdé sur ce coup-là, si tu as quelque chose à lui dire, ne te gênes pas ! Mais bien sur, elle n'est pas là, elle préfère aller s'amuser en ville ! » Rétorqua Sélanor, faisant mine d'être agacé. Intérieurement, elle s'amusait beaucoup, mettant cette situation qu'elle avait provoquée sur le dos de Clotilde.

— « Merci d'avoir géré, Vasseur aurait eu du mal avec Pat-le-gros. » Dit Hynys en faisant glisser un verre en direction de Sélanor.

— « De rien, je serais toujours à ton service. » Répondit-elle en trinquant avec la demi-elfe, avant de descendre son verre de tord boyaux cul-sec en grimaçant.

Quelques minutes plus tard, Sélanor se dirigeait d'un pas rapide vers le jardin privé de la Cave. Elle salua du menton le garde de faction. L'elfette sourit en remarquant à la lueur des torches que la roulotte d'Estelle oscillait légèrement sur ses essieux. Sélanor avait fait complétement réaménager cette roulotte, ne gardant que le strict nécessaire pour en faire une chambre de passe. Bien sûr, elle avait dû se débarrasser au passage des affaires de la favorite qu'elle avait mis en vente.